RÉSUMÉ DE VIE DEPUIS LA GARDERIE :

D'aussi loin que peut remontrer sa mémoire, à la garderie, Déméter était une enfant pleine d'énergie. Plutôt opposée à celle qu'elle tente de montrer aujourd'hui. Elle était plutôt sanguine, facilement orientée vers la violence, quand elle était malmenée ou moquée. Elle ne restait pas une seule journée sans se bagarrer ou s'entraîner au combat à mains nues.

La première personne qu'elle rencontra indirectement fut Momos. Ce dernier a bien souvent provoqué ou plaisanté avec des blagues et farces en tout genres. Peindre les roses blanches de son petit jardin en rouge, remplacer l'eau de sa petite fontaine par du jus de fruits, mettre des épouvantails affreux dans ses potagers... Mais aussi la faire sursauter, lui raconter des blagues tellement sordides que ne pas rire aurait été compliqué... Il lui donnait aussi des surnoms en rapport avec le monde de la flore ... Et c'est ainsi qu'elle fit maintes fois tomber le Mini-Dieu de la raillerie au sol, goûter l'herbe, la terre, la roche, mais aussi le sol de la garderie, plaquer contre un mur... Mais elle ne l'a jamais frappé. Il était un des seuls à lui donner autre chose que des moqueries ou des insultes. Si bien que quand elle le laissait partir, la plupart du temps, elle souriait, cachée, après son départ. C'était comme ses petits moments d'insouciance.
Quand elle y pense aujourd'hui, elle l'a toujours connu, elle l'a toujours gardé dans un coin de sa tête. Un des seuls qui n'a jamais été méchant avec elle à la garderie. Ils n'avaient pas noué de lien d'amitié direct à l'époque. Certes. Mais... Elle se souvient l'avoir tellement coursé autour de la garderie... Ce souvenir est réconfortant, pour elle.

Ne calmant pas ses excès de violences pour autant, elle rencontra ensuite Athéna. La première personne qui fut son amie. Et la première personne qui l'a approchée avec une douceur incomparable. Après un moment où la jeune Déesse des Moissons fut punie après s'être bagarrée, Athéna, qui avait assisté à la scène, arriva vers elle avec un bocal d'olives bicolores en main. Elle se souvient encore de son sourire doux, avenant, bienveillant lui étant destiné. Si bien que Déméter n'a pas cru immédiatement à la sincérité de la Déesse de la sagesse. Croyant une fois de plus finir par tomber sur une énième personne qui lui voudrait du mal ou de la moquerie. Mais non. Athéna restait calme. Sereine. Déméter fut perturbée. Et c'est après une discussion pleine d'affection que les deux jeunes filles qu'elle se voyaient ensuite toute les semaines. La jeune Déesse apprenant à l'aînée une maîtrise des émotions, une oreille attentive, une épaule ou pleurer, et un self-control bien plus prononcé. La divinité de l'agriculture est aujourd'hui consciente qu'elle doit énormément à son amie de toujours. Même si elle a plutôt basculé vers une mentalité distante en étant persuadée de l'avoir déjà bien trop dérangée et profité de sa bonté naturelle.

Une fois qu'elle eût quitté la garderie, Déméter était à l'académie avec Hestia, Zeus, Hadès, Poséidon et Héra. Son premier cycle c'est passé mi-figue-mi-fraise, n'ayant plus son amie pour des moments de calmes, elle s'entraîna au combat d'arrache pieds pour se défouler et garder son calme. Ce qui était difficile à son premier cycle. Elle se souvient s'être chamaillée bon nombre de fois avec Zeus, et l'avoir également rembarré un nombre incalculable de fois suite à ses tentatives de drague. Déméter était souvent en retrait. Ne se sentant pas en affinité avec les autres étudiants. Il n'y avait qu'Hestia. Qui était comme une grande soeur pour elle. Son premier cycle à Olympus était alors composé d'entraînement au combat. À la maîtrise de l'arc, de l'épée, de son pouvoir.

C'est quand Hestia grandit à vue d'oeil et qu'ils atteignirent tous le deuxième cycle que la Déesse du foyer leur confia à chacun un sanctuaire ou les futurs élèves allaient être affiliés en fonction de leur être, de leur âme et de leur personnalité. Déméter hérita donc du Sanctuaire Tamarisc, Zeus des Hélyantos, Hadès des Lobellus, Poséidon des Ipoméa et Héra des Sollerys. Hestia guiderait de loin toute âmes qui auraient besoin de son aide si precieuse. La nouvelle fut difficile pour la nouvelle référente Tamarisc. Qui se renferma davantage dans un esprit étroit, étant devenue la main de fer crainte et exigeante que l'on connaît à ce jour. La déesse du foyer lui donna une parcelle de terrain gigantesque, aux jardins du printemps. Qu'elle aménagea en jardins privés, entraînant ses pouvoirs de production de victuailles, de purification de l'eau, et d'alchimie médicinale. Elle fit ses grands jardins de ses mains et de sa magie. Qui est aujourd'hui son repaire. Sa maison, son havre de paix. Peu de personnes sont autorisées à y pénétrer. Et celui qui entre dans ses derniers sans y être invité pourrait bien se rappeller de son erreur nombre de siècles. Tentant de faire respecter l'ordre et la sécurité dans son sanctuaire, Déméter développa malgré elle un instinct maternel et protecteur envers ses petits cadets. Mais poussés un peu loin, ce qui lui donna plutôt une image de tyran surprotecteur et anti-amusement que la personne qu'elle voulait montrer être. Elle devint crainte et sa réputation lui permettait au moins de faire suivre les règles à la majorité des pensionnaires. Même si certains aiment lui faire dépasser les bornes. Ses lianes ou ses ronces de muriers seront là pour leur rappeller qu'il ne faut pas trop provoquer la déesse fertile. Il en fut ainsi pour son troisième cycle également.

Son quatrième cycle était marqué par l'arrivée de nombreuses têtes, dont Athéna, qu'elle retrouva avec plaisir, son amie, son unique amie hors Hestia, celle qui lui a appris à gérer ses émotions, celle qui lui a offert son trésor, son cahier de confidences, remémorant leurs souvenirs d'enfances... Reprenant ainsi physiquement leurs traditions, leurs traditionnels moments de calme. Voulant la garderie à ses côtés, Déméter pensa lui donner le poste de seconde. Mais la déesse de la sagesse fraîchement arrivée, La divinité des moissons préféra lui laisser son premier cycle sans contraintes pour qu'elle s'acclimate au tempérament de son sanctuaire qui, avouons le, est quand même à assimiler.

Au cours de son début de cycle 4,  Déméter avait repéré la Déesse de la chasse, Artémis, victime de son jeune âge, de son genre et de sa spontanéité selon des reproches faits par des camarades ou d'autres sanctuaires. Avec qui elle était souvent provoquée en duel lors d'entraînements dans le sanctuaire mais rien d'officiel, ceci restait de l'entraînement. Mais son attention sur la jeune élève se focalisa davantage. Elle ne lâcha pas le morceau, à chaque entraînement, Déméter était sa cible. Sans compter son esprit de feu indomptable et qui défiait presque toujours l'autorité. Entre sortir la nuit et ne pas respecter le couvre-feu, ne pas écouter le règlement, voir jusqu'où elle pouvait aller avant de se faire réprimander... Mais la référente sentait quelque chose, non pas de la malveillance ni de la méchanceté, juste un besoin de reconnaissance ? De se dépasser ? Peut-être... Et un soir, elles combattirent une nuit entière et les soupçons de la tête des Tamarisc prit la jeune fille sous son aile en tant que seconde. Déterminée à l'aider à progresser, s'affirmer, et montrer aux autres qu'elle peut les surpasser. C'est ainsi qu'elle eut à ses côtés sa première seconde. Qui devint son amie par la suite. Une belle amitié et un confiance qui s'installe au fil du temps qui passe. Elle a combattu une fois avec Achille et Deimos suite à un écart de règlement et elle se rappelle le bien fou que ça lui faisait, à l'époque, de se battre, de se défouler, d'être une Tamarisc digne de ce nom. D'échapper à la colère et la frustration... À leurs façons.

Athéna rentra en cycle 2 peu après. Prête à lui proposer de la rejoindre, Déméter s'entretint avec elle dans ses jardins et lui proposa le poste. Mais le poids de sa réputation et de la solitude passée devenait comme un poids, une ombre, des démons qui l'empêchent maintenant de développer des relations amicales. Entre la garderie où les bagarres étaient plus courantes que les échanges verbaux et la communication, le premier cycle dans l'isolement par rapport à ses camarades devenus référents, et les deux cycles suivants en tant de gant de fer du sanctuaire. Donc mise de côté et elle même en retrait, malgré la bienveillance d'Athéna, Artémis et Hestia, Déméter c'est enfouie dans une spirale de déprime, d'angoisse et de peur, persuadée de ne pas mériter d'affection, d'amis ou de bienveillance du le peu de contact amical qu'elle ait, convaincue de les tourmenter où les déranger. Certaine d'en avoir déjà bien trop demandées à ces dernières. Et ce, malgré les mots bienveillants, amicaux et aidant de ceux qu'elle s'évertue ne pas vouloir davantage tourmenter.

L'évènement des sirènes où elle n'a pas été présente était un clou supplémentaire ajouté aux nombreux démons hantant l'esprit de la déesse. Ajoutant dans son esprit l'inutilité en plus de l'exigence et de l'anti-amusement. Nombre de ses cadets étant dans un état déplorable, elle ne put que les amener dans son sanctuaire et tenter de les aider. N'ayant pas réussi comme elle l'aurait aimé. Ses cadets étaient en isolement, en dépression, soit introuvables soit fermés à toute discussion avec elle, étant froids, silencieux ou évasifs quand elle tentait de les écouter. Mettant en évidence l'échec cuisant qu'elle avait à essuyer en tant que référente. Ce fut la suite logique pour elle. Elle était inutile. Et ne méritait rien d'autre que d'être vue comme une simple gêne qui fait respecter le règlement, rien de plus. Et elle s'engagea à ne plus demander de faveurs ou de services à quiconque. Elle ferait tout. Seule.

Passant maintenant tout son temps libre isolée dans sa chambre, son bureau ou ses jardins, Déméter n'avait plus envie de rien. Prenant des loisirs comme la couture, la sculpture, la poterie... Offrant des présents comme pour demander indirectement pardons aux personnes qui l'entourent. Sans ne plus avoir le moindre courage de s'ouvrir, de se confier ou de se mêler aux discussions. Les temps de calme avec Athéna furent réduits, les entraînements avec Artémis aussi, les réunions avec les référents expéditifs et sanguins, où Déméter paraissait encore plus en colère qu'avant, plus froide, plus bornée.

Ce fut quand elle était encrée, persuadée que sa solitude serait éternelle. Que le Dieu de la Raillerie fit à nouveau son apparition. Ayant depuis son arrivé occasionnellement fait quelques blagues à la Déesse de l'agriculture, mais plutôt ciblées vers le sanctuaire dont elle était référentes, fit la plus grosse farce à grande échelle qu'il ne lui avait jamais faite. Ses jardins. Son havre de paix, son moment de calme dans la tranquille solitude dont elle c'était accoutumée, complètement bariolé, aménagé avec de drôles de sculptures, comme dans une des fêtes des Hélyantos qu'elle n'avait jamais tenté d'aller. Le pauvre Dieu du Sarcasme devint à la fois un boulet traîné, un sachet de thé, de la nourriture pour poisson... Plongeant la jeune Déesse dans une rage et des émotions qu'elle n'avait pas ressenti depuis bien des lunes. Mise à nue devant lui après avoir été atteinte par son pouvoir, la soirée se termina sur une note de douceur, de bien être, de joie et d'attention. Chose qu'elle n'avait pas ressenti depuis fort longtemps. Prenant son ami retrouvé comme une petite liane sur laquelle s'accrocher... Même si ce dernier semblait beaucoup aimer les cordes végétales de la jeune Deesse.

Leur relation évolua, après plusieurs taquineries à l'académie et divers moments à deux, dont une escapade imprévue à la plage en compagnie de la solaire Hébé, déesse de la jeunesse, qui décidément aime s'attirer des ennuis, des sentiments amoureux naquirent dans le coeur de la référente. Après quelques instants hors du temps et pendant un entraînement qui tenait plus du rendez-vous que de la réelle pratique, leurs sentiments furent dévoilés et réciproques. Déméter avait retrouvé une joie de vivre, une raison de se lever le matin, lui, Momos. Dieu de la Raillerie, de la moquerie et du Sarcasme, atteint de la même solitude et tristesse que la jeune femme divine. C'est ensemble qu'ils se donnèrent la force de retrouver goût à la vie et espoir en l'avenir.

Pendant quelques semaines, la vie prenait une nouvelle saveur, la Déesse de la fertilité fut prise au jeu d'une pie sournoise qui la fit tourner en bourrique le temps d'un long et très élaboré jeu de piste pour récupérer ses trois camarades, de jolies petites vaches naines, Marguerite, Jacinthe et Jonquille, ainsi que Philoctète, son chevreau nain. En rage au début de l'aventure, c'est avec le sourire qu'elle se prit au jeu de son ami le Voyageur, alias Hermès. XXXXXXRPAFINIR

Un été ou les fortes chaleurs épuisaent même les plus érudits, les référents ainsi qu'Hestia mirent en place un petit festival où les étudiants pourraient se relaxer au milieu de stands de nourriture faites par les soins de la Déesse de l'agriculture, et des boissons du dieu du Vin, Dionysos, avec l'aide de personnes plus penchées vers les breuvages non alcoolisés, de beaux ateliers artistiques et musicaux avaient été mis en place. Tout se déroulait pour le mieux. Gardant son idylle avec son chiot-fraise moqueur secrète, c'est à travers de discrets regards qu'elle croisa le sien, avec son lot de sourire comblés qui vont avec. Pourquoi cacher sa relation ? Parce que quand on a bâti une réputation de tyran et qu'on doit éduquer nombre de pensionnaires, qu'on a peur du jugement et du contact. Cela semblait le plus logique. Elle ne voulait pas que son cher et tendre soit tourmenté et charié pour fréquenter une personne comme elle, qu'elle pense être sans intérêt ni qualité. Les démons sont encore là, malgré l'amour.

Et une nouvelle mésaventure frappa l'Olympus. Argos. Un bien vil personnage, déroba une des boîtes de Pandore, une Ipoméa de l'académie. Il déploya ainsi les maux de cette boite maudite sur bon nombre d'étudiants. Dont nos deux amoureux. Elle étant frappé par une famine sans précédent et lui par une colère noire et grandissante. Son amie et seconde  Athéna fut frappée par le désespoir, sa seconde Artémis par l'espoir, et bien d'autres maux frappent les autres résidents...

Leur traversée fut tumultueuse... Forcés à entrer dans les terres désolées pour espérer se retrouver guéri de leur tourments, la première épreuve fut d'atterrir devant un banquet somptueux, ce qui plaisait forcément à notre référente qui rappelons le, était frappé par la famine. Après un malencontreux contact avec la maladie d'Apollon, le banquet devint fade, aussi goûteux que de la cendre, mais il fallait en venir à bout pour continuer...

Leur labeur suivante fut d'être pris dans une fatigue incommensurable, les faisant chacun basculer dans un profond sommeil... Déméter fit alors un cauchemar...

Cauchemar :

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Une odeur désagréable de cendre et de brûlé envahissent mes narines... J'ouvre mes yeux à la hâte... Je vois l'académie. Ruinée, aucune végétation  n'a survécu...  Je regarde autour, paniquée.  C'est désert. Je n'entends personne. Le ciel est d'un rouge inquiétant. Les nuages sont presque noirs... J'avance en panique vers les classes, les chambres... Plus rien... Tout est a l'abandon ... Mais comme  si tout le monde avait quitté l'académie à la hâte... Je ne comprends pas... Où sont mes pensionnaires ? Ou sont-ils ... Athéna ? Artémis ? Achille, Arès, Hécate ? Où sont les autres aussi... Je m'inquiète... J'avance vers mon jardin ... Mais... Il n'y a rien. Tout est rasé, je tombe à genoux, dévastée...

Je prends en main la terre... Sèche, aussi fine et stérile que de la cendre ou du sable... Une odeur de brulé. Un vent qui fait voler mon jardin et son terreau en poussière... Mes beaux buissons de fruits, mes plants, mes arbres, ne sont de des tas de branches noirs et plein d'épines, qui font un affreux bruit au vent... Mon ruisseau, ma mare ... Asséchée ... Plus rien... Je sens une grande souffrance m'envahir...

Je pose mes mains sur mes oreilles et ferme les yeux, baissant la tête... Ce bruit de branche au vent, cette atmosphère, cette chaleur... C'est insupportable. Le son résonne en boucle dans ma tête, même quand je prive mon ouïe de la cacophonie extérieure...

" QUE S'EST-IL PASSÉ !!! Où sont-ils !? Pourquoi l'académie est ainsi ? Quelle calamité a frappé nos terres ? Réponds !!!''

Je ne sais même pas à qui je parle. Comme si j'étais rappellé à la raison... Je suis en train de rêver ? Mais ça semble si réel... Je prends une graine dans ma main et la mets dans la terre... Je prends ma gourde et verse de l'eau... Mais cette eau s'évapore avant même de toucher le sol... Et la graine se retrouve emportée par le vent... Mon pouvoir ne fonctionne pas ? Je n'arrive pas à trouver de l'eau à purifier, ni de faire pousser mes plants ... Je sens comme un vide en moi... Je regarde mes mains... Et je... Tremble ? J'ai peur...? Ai-je déjà eu peur comme cela ? En dehors de mon inquiétude pour mes cadets... Je n'ai jamais eu peur ...? Mais de quoi ai-je peur ? La perte de mon pouvoir ? Sans doute... Ai-je été inutile ? Je ne sais pas. Si... J'ai été inutile...  Je n'ai pas réussi à protéger mes amis, les élèves... La preuve... Tout est détruit... Il n'y a personne... Des larmes coulent sur mes joues. Je cherche quelqu'un, je suis paniquée... Je suis seule, et inutile... Pourquoi j'ai une boule dans la gorge comme ça ? Je lève la tête... Je vois un miroir. Un grand miroir. Dont le cadre est fait de lierre bien vert, de bois tendre et de raisin, il est magnifique... Je me vois, cheveux coupés, sale, blessée ? Apeurée ? Misérable aussi ?

" Inutile ..."

Une voix... Qui résonne... Je la connais...

" Qui est là ?"

Mon reflet disparaît du miroir... Et je vois alors les personnes de l'académie, amis, seconds, élèves, référents... Me regarder avec un air de dédain, de mépris, écrasant mes plants et arrachant ma moindre parcelle de vie du jardin que j'aperçois derrière eux...

Athéna arrive la première, à côté de Hestia et de Hécate. Leurs regards me transperce, comme des flèches...

" Hestia :Tu es inutile... Sans ton pouvoir, ni ton poste. Tu es inutile...

Artémis : Tu te sers de ton statut pour faire de nous tes marionnettes... Espèce de ...

Athéna : Je suis sincèrement déçue de savoir que tu n'es pas aussi courageuse et mature que tu le laisser penser... Quelle déception..."

" C'EST... C'EST FAUX ! Qu'est ce qui vous p..."

Elles ont disparues. Je vois les élèves de mon sanctuaire. Artémis, Arès, Héraclès, Deimos... Tout les autres... Tuant la nature de leur main et me voir, laissant un sol battu, stérile... Une voix terrifiante revient ..

" Tu n'as pas réussi à les protéger..."

Ça ne leur ressemble pas... Ça ne peut pas être vrai... C'est impossible...Je parais si petite à côté deux... Je sens la faim me tirailler en même temps... Plus je suis mal en point... Plus j'ai faim...

" Je ... Je ne sais pas ce qui c'est passé...''

Au tour de Momos, Hébé et Hermès ... Ils me pointent du doigt... Mais ils ne plaisantent pas cette fois ... Ils me jugent, se moquent de moi, m'insultent... Mon coeur se serre, je sens des fissures s'y creuser quand je vois la personne qui occupe le plus mes pensées depuis peu qui me regarde avec mépris, dégoût et haine...

" Momos : T'as cru que c'était sympa de passer du temps avec toi ? J'aurais mieux fait de mettre le feu à ton jardin au lieu d'essayer de te faire une blague... T'as cru que j'aurais vraiment été amoureux d'une personne aussi inutile et inintéressante que toi ? Laisse moi rire...

Mes larmes coulent...

Hébé : BOUUUH, Déméter ! Tu crains ! T'es trop nulle !! Ça serait trop bien si t'étais morte ! Comme les mortels !

Hermès : Et tu étais assez idiote pour penser que les tacles que je t'envoyait étaient sur le ton de l'humour. Stupide et naïve en plus... ..."

Je lève la tête. Des ombres se dessinent. Les personnes que j'apprécie, les membres de mon sanctuaire... Mes amis... Les autres référents... Sous une forme d'ombre cette fois... Ils m'insultent, se moquent, un à un... Des mots et phrases monstrueux résonnent dans mon crâne, mais maintenant, ils sont tous comme une espèce de masse noire et démoniaque... Ça résonne jusque mes entrailles ... Ça me rend malade...

" Faible... Inutile ... Tu n'as aucun mérite... La pire référente de l'académie... Une amie médiocre, non... Une amie atroce... Aucun mérite... Nulle... Stupide...''

... Faible ... Non... Je ne suis pas faible ... C'est FAUX !

Mes entrailles lâchent un cri strident qui pourfend le miroir et les ombres de mes proches, les nuages... Le soleil apparaît quand le miroir n'est plus... Tout est dégagé... Le ciel est redevenu bleu... Je pose mes deux mains sur le sol... La verdure nait de mes paumes... Et la végétation reprend sa place... L'académie retrouve petit à petit sa splendeur... Je me relève. Je regarde le ciel. Une ombre se matérialise devant moi... Elle me menace... J'ai encore faim... Si faim... Mais une boule dans la gorge m'empêche de manger... Je ferme les yeux pour sentir l'air à nouveau frais autour de moi et tout devient sombre... Une voix grave résonne en moi... Et je vois quelques petites touches de lumière...

« Voulez-vous être le sacrifice de cette zone ? »

Je serre le poing, je ne trouve pas les autres... Et je ne renoncerais pas tant que tout ne sera pas redevenu à la fois paisible, sûr et vivable... Mais j'ai besoin de retrouver le côté agité de mes protégés ... Je réalise soudainement que leur ... Spontanéité, leur sang chaud, leur énergie, même leur mépris parfois facile et très prononcé pour les règlements...  Leur présence m'est aussi vitale que l'eau et la nourriture le sont pour les mortels... Je serre la mâchoire. J'essuie mes larmes. Et lève la tête vers cette ombre géante, noire, menaçante...

" Jamais... Je ne laisserais pas mon foyer, mon sanctuaire, mes protégés, mes cadets... Et mes... Amis..."

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Ce cauchemar lui fit réaliser qu'elle était non pas seulement attachée à sa fonction. Mais aussi à ses pensionnaires, ses amies, son amant ... Et l'envie de sa battre pour eux. Un gain de courage renaît en elle... Mais pour un temps bien trop court...

Au réveil. Une silhouette manqua, celle d'Achille, son cadet, l'invulnérable, un de ses pensionnaires. Sacrifié. Comme le fut Perséphone il y a encore peu. Le gain de courage fut aussitôt envolé. Anéanti. Ils reprirent leurs chemin, la faim tiraillant encore ses entrailles. Au bout du chemin. Deux statues, Perséphone. Achille. Dans une position de torpeur et de souffrance atroce. Désespérée, Déméter de jeta sur la statue d'Achille et et en posant sa main sur cette dernière. Elle vécu un souvenir de son cadet. Un long tourment, un grand chagrin, une grande dépression. Elle ignorait tout cela. La culpabilité laissa place au désespoir. Une fois ce souvenir terminé, elle couru pour s'éloigner des autres et vomir. Ce qu'elle n'a jamais vécu. En proie à une profonde envie de disparaitre et une tristesse infinie, Momos vint la voir et vécu des bribes de souvenirs de solitude de la jeune femme :

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Garderie :

Déméter est à côté les primordiaux qui semblent bien s'entendre entre eux. Tous rient ensemble de bon coeur, la jeunesse et l'insouciance du temps qui passe. Mais elle reste à l'écart. Étant très studieuse et concentrée dans ses études et à s'entraîner dans sa fonction, elle lit un livre au pied d'un arbre. Elle les entends, ils la regardent de côté et font des messes basses à son égard. Elle tourne le regard vers les jeunes Dieux, les héros, les émanations et les mortels. Tout en train de tisser des liens devant elle.

" Elle est sérieuse ? Elle se croit supérieure aux autres celle-ci ?"

" Vous avez vu comment elle fait peur quand elle se met en colère ? Je plains ses futurs pensionnaires... La barbe...''

'' Hahaha, chut... Elle va t'entendre.''

Déméter baisse la tête. Dans son livre. Ses sourcils se froncent, ses mains tremblent... Mais ça... Personne ne le voit... Le souvenir prend fin et quelques temps après... Nous retrouvons Déméter au début de son poste de référente...

Prise par sa position de référente, elle n'a pas le loisir de de lier des amitiés, beaucoup de dieux sont encore à la garderie et elle prend doucement ses marques... Elle fait respecter l'ordre d'une main de fer. Aucun pensionnaire n'ose rejeter ou ne pas respecter ses ordres. Son regard est plus fermé encore qu'à la garderie, elle commence à être crainte... Mais elle n'a pas encore ses secondes... Elle se jette corps perdu dans son travail. Récoltant ainsi forcément la réputation qu'elle a aujourd'hui. Là où elle effraie, saoule tout le monde. On entend des messes basses, encore...

" Elle est lourde... La référente...''
'' Grave... Elle peut pas nous foutre la paix, un peu...?"

Le souvenir se termine par Déméter qui entre dans son jardin privé. Encore désert et vide... Elle commence à lui donner forme avant de dire doucement...

'' Ici... Je pourrais être...''

Ses poings se serrent.

'' Seule...''

Le souvenir prend fin... Arrivant alors récemment. Pendant le cycle actuel...

Sa réputation ne change pas. Elle est toujours majoritairement laissée de côté. Même avec ses secondes qu'elle affectionne et tente de rendre heureuses, elle se sent soit trop imposante dans leurs vies, soit trop envahissante. On la voit avancer vers Athéna, puis reculer.

*** Non... je ne dois pas trop la déranger... Ni l'encombrer davantage...***

Pareil pour Artémis...

Elle continue de voir les gens s'entendre et aimer sans elle. Des regards la suivant, silencieux et désagréables. Jusqu'à devenir emplis de terreur quand elle les regarde, l'air sévère...

Et le souvenir se termine par elle, dans sa chambre. ( Qui est un bosquet ) Travaillant sur ses rapports, dans son bureau. Sa fenêtre est ouverte, elle entend des gens s'amuser... Ses poings se serrent, ses mains se plaquant sur ses yeux. Des larmes coulant en même temps. Elle essuie ses larmes et se dit

'' Tu ne dois pas montrer tes faiblesses... Tu dois garantir leur sécurité. À... N'importe quel prix. Tu as été choisie pour ça.''
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Son amant étant au courant désormais de ses vécus les plus douloureux, même si ce dernier savait quel passif et quels sentiments de tristesse elle avait, se mit encore plus en colère à cause des maux d'Argos et dévoila en partie leur relation cachée, prenant la déesse de son coeur comme un sac de tubercules au marché. Reprenant ensuite la route. Déméter était comme amorphe, tandis que Momos était comme inarrétable. C'est alors qu'ils arrivèrent devant la nouvelle épreuve. La colère grandissant dans le coeur de la Divine fertile et du Dieu Moqueur, ce dernier posant la Déesse au sol. La tristesse au paroxysme de ce dernier. Il fut le premier à affronter les bustes présents sur ce drôle de terrain. Déméter fut la suivante. Combattant à son tour les démons de ces proches, oubliant encore de penser à elle-même. Se ruant ensuite vers son amant et lui apportant soutien, amour et étreinte en publique, leur relation éclata au grand jour. Certains en furent étonnés. La reine des océans répondant au nom d'Amphitrite, fut la cible de la jeune référente après qu'elle ait offensé celui qui occupe son coeur. Avec des menaces aussi violentes qu'elle n'aurait jamais pu imaginer ou penser dire un jour, il était temps pour eux d'entamer la prochaine épreuve...