Dea Kademeia
-35%
Le deal à ne pas rater :
Philips Hue Kit de démarrage : 3 Ampoules Hue E27 White + Pont de ...
64.99 € 99.99 €
Voir le deal

+15
Dionysos
Perséphone
Hécate
Arès
Déméter
Hippolyte
Circé
Hébé
Momos
Artémis
Télémaque
Tyché
Apollon
Hermès
Pandore
19 participants

Les Maux d'ArgosPage 1 sur 6Page 1 sur 6 1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivant

Désespoir - sacrifice
Les Maux d'Argos Empty0%Les Maux d'Argos Empty 0% 
[ 0 ]
Les Maux d'Argos Empty0%Les Maux d'Argos Empty 0% 
[ 0 ]
Les Maux d'Argos Empty100%Les Maux d'Argos Empty 100% 
[ 1 ]
Les Maux d'Argos Empty0%Les Maux d'Argos Empty 0% 
[ 0 ]
Total des votes : 1
Les Moires
Les Moires
Fondateur
Les Moires
Date d'arrivée : 06/08/2022
Nombre de récits : 530
Sexe : Féminin
Fondateur
Les Maux d'Argos Empty Les Maux d'Argos Jeu 15 Aoû 2024 - 22:01
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________

Les Maux d'Argos

Début d'après-midi


- Mes chers amis... Je suis désolé de perturber les festivités. Mais voyez-vous, j'ai en ma possession une jolie petite boîte, et il se trouve que je l'ai ouverte. Vous vous sentez un peu bizarre ? C'est normal.

La voix résonne tout autour de vous, dans toute l'académie, perturbant non seulement les concerts, représentations et autres stands, mais aussi tous ceux qui n'avaient pas pris part aux mélodies d'automne. C'est la voix d'une personne que certains d'entre vous connaissent : Argos, un Lobellus de cycle 2. Pourtant, elle paraît aussi un peu... différente, comme si quelque chose la déformait.

- Pandore vous l'expliquerait mieux que moi. Je peux tout de même vous dire que ça ne va pas aller en s'améliorant. Si vous voulez vous débarrasser de la sensation qui commence à vous envahir, vous devrez franchir les barrières d'Olympus et vous aventurer à l'extérieur.

Les mots font écho à ce que vous ressentez depuis une petite heure. Des sensations différentes pour chacun, mais de plus en plus présentes : la faim, la colère, la tristesse... Quel que soit le mal qui vous a touché, il commence peu à peu à s'enraciner - chez vous, et chez beaucoup d'autres. L'académie entière est touchée.

Quelle que soit vos raisons de répondre à l'appel d'Argos, vous choisissez de vous diriger vers le mur et de le franchir pour rejoindre les sombres terres désolées et les créatures qui y rôdent. C'est un jeu dangereux. Qui sait ce qui vous attend de l'autre côté ?
Mais avez-vous vraiment un autre choix ?

Tous les participants au sujet doivent lancer un dé "Mélodies - section libre" sur ce sujet afin de déterminer par quel mal ils sont atteint. Ce mal a commencé à s'installer depuis environ une heure, peut-être deux, et est encore léger, mais il influence ou affecte déjà votre personnage. Il empirera au fur et à mesure de l'avancée de l'event.

Ce premier tour sert principalement à établir le moment où votre personnage décide de franchir le mur et entre dans les terres désolées. Vous pouvez arriver à plusieurs ou vous retrouver à l'extérieur mais, dans tous les cas, n'avancez pas (ou pas trop) dans les terres désolées, de façon à ce que tout le monde se retrouve à peu près au même niveau.

Si votre personnage va trop loin ou se trouve trop à l'écart du groupe, la voix interviendra pour le guider ou le faire reculer. Vous êtes libres de demander la réplique au staff si vous voulez faire intervenir la voix dans votre post.

Vous avez 10 jours pour poster sur ce tour. Vous êtes libres de faire un ou plusieurs posts tant que vous arrivez dans les terres désolées avant la date limite de fin du tour.

Revenir en haut Aller en bas

Pandore
Pandore
Gardienne de la boîte
Pandore
Date d'arrivée : 21/08/2023
Nombre de récits : 34
Sexe : Féminin Pouvoir : Boîte à malice
Cycle : 3
Couleur(s) de parole : #33617B
Double-comptes : Arès, Écho

Gardienne de la boîte
https://dea-kademeia.forumactif.com/t219-pandore-session-unboxing
Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Ven 16 Aoû 2024 - 23:35
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________

Les Maux d'Argos



 
 
Pandore était sans doute la mieux placée pour comprendre ce qui se passait. Pourtant, comme tous les autres, elle ne trouva pas de mot à mettre sur la sensation étrange qui l'envahissait. Le vice, comme l'orgueil, était fourbe. Il était de ceux qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de ressentir ou de voir à l'oeuvre, car elle s'en méfiait énormément. Il se glissait insidieusement dans l'esprit, inversait ou détruisait les valeurs morales, et transformait bien plus une personne que les autres maux contenus dans sa boîte. Malheureusement pour elle et sa connaissance de son propre pouvoir, ce fut celui-ci qui s'invita dans sa tête quand la boîte fut ouverte.

Au début, les changements étaient minimes, surtout pour une fille avec une personnalité aussi difficile à cerner que la sienne. Le vice aussi avait de multiples visages, tout dépendait de la personne qui le portait. Pour Pandore, ce fut d'abord sa tendance naturelle à la fourberie qui fut amplifiée. Elle se surprit plusieurs fois à jouer des sales tours à ceux qui passaient à sa portée dans la forêt d'automne. Ça ne l'avait cependant pas choquée au point de lui mettre la puce à l'oreille. Quand son côté égocentrique avait repointé le bout de son nez plusieurs fois au point de rabaisser les autres, elle avait froncé les sourcils. Mais elle n'avait pas fait le lien.

Ce fut la voix d'Argos qui apporta une réponse à la question qu'elle ignorait même se poser. Une vague d'indignation la traversa, qui se traduisit dans un juron peu habituel chez elle. Les poings serrés, elle n'attendit même pas qu'il finisse de parler pour se diriger vers la frontière de la forêt. La frontière de l'école, le mur qui les séparait de l'extérieur. Si la boîte n'était pas revenue naturellement à ses côtés, c'est que quelque chose la retenait. Et elle refusait qu'on la vole sans en payer les conséquences.
Des conséquences qu'elle se réservait le droit de choisir.

Elle secoua la tête pour effacer le sourire cruel et les pensées qui cherchaient à s'insinuer dans son esprit. Elle connaissait le contenu de sa boîte, c'était encore léger ; c'étaient les deux seules raisons qui lui permettaient encore de se rendre compte des détours dangereux que prenaient ses pensées, et les deux étaient limitées dans le temps. Plus le mal prendrait de l'ampleur, moins elle serait lucide. À terme, elle serait simplement guidée par les viles pulsions qui n'étaient pour l'instant qu'une toile de fond.

Enfin, elle atteignit le mur invisible qui séparait l'école de l'extérieur. La différence entre la forêt d'automne et les terres désolées était si flagrante que la paroi aurait aussi bien pu être peinte dans le ciel. Normalement, ils n'étaient pas censés pouvoir le franchir. Mais il y avait des failles, elle le savait ; d'autres les avaient franchi avant elle. Elle posa la main sur le mur en poussant jusqu'à la sentir s'enfoncer dans le vide.
Puis elle franchi la barrière.

- Argos ! Rends-moi ce qui m'appartient !


Elle siffla entre ses dents. Elle ne pouvait pas être la seule à être sortie de la zone. Il fallait qu'elle trouve les autres. Peut-être qu'elle pourrait récupérer leurs maux. Ou, à défaut, limiter les dégâts en identifiant les problèmes. C'était le mieux qu'elle puisse faire.

#33617B#33617B#33617BⒸ Pandore 






HRP - Boîte de Pandore et effets des maux:

Revenir en haut Aller en bas

Hermès
Hermès
Dieu du voyage
Hermès
Date d'arrivée : 31/07/2024
Nombre de récits : 30
Sexe : Masculin Pouvoir : True Journey
Cycle : 2
Couleur(s) de parole : #B768A2
Double-comptes : ///

Dieu du voyage
https://dea-kademeia.forumactif.com/t504-hermes-et-si-nous-faisions-un-bout-de-chemin-ensemble https://dea-kademeia.forumactif.com/t513-les-carnets-de-voyage-d
Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Dim 18 Aoû 2024 - 2:31
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________



Dark Impetus
Tout avait commencé par un tremblement. Alors qu'il racontait une histoire. Alors qu'il faisait danser d'un mouvement de sa main d'invisibles portails, qui entravait et enlaçait des couleurs. Des sphères, des orbes, colorées. Des étoiles. Une mise en scène agréable, alors qu'il racontait cette histoire d'amour. Celle de deux étoiles, chacune perdue d'un côté du firmament. Cela a commencé par un tremblement. Et il l'avait remarqué. Car Hermès ne pouvait en faire autrement. Beaucoup de choses peuvent être prononcées concernant le Voyage. Il est farceur. Il est voleur. Il parle des fois bien trop vite. Il est orgueilleux. Obsessionnel. Parfois, un véritable enfant. Parfois, trop vieux pour son propre âge. Enfin, il est compliqué à suivre. Ce genre de choses peuvent être prononcées. De véritables défauts.
Mais personne ne pourrait dire qu'il ne remarque pas le plus petit détail, que celui-ci le concerne ou non. Non. Il est bien trop observateur et attentif. Derrière chaque histoire, chaque mise en scène d'un coup – que ce soit une farce, un vole, une errance en dehors du Mur –, il réfléchit et fait attention à chaque détail. Ainsi, si sa main doit être positionnée d'une telle façon, il ne doit pas en être autrement. Obsessionnel, oui. Mais attentif.

Et ce tremblement. Ce n'était pas quelque chose qui était prévu. Un incident, donc. Mais de quelle nature ? Une impression que le muscle s'est contracté, pendant un instant, en réflexe à une sensation. Quelque chose d'irritant, d'agaçant. C'était rapide. Mais c'était là. Et, sincèrement, il ne pouvait passer à côté. Car ce tremblement a dérangé un court instant un portail, une goutte de peinture s'est échappée, observant les règles de la gravité. D'accord. Alors d'où ça venait ? Le conteur n'avait pas le temps de réfléchir. Pas encore en tout cas. Pas tout de suite. Non. Tout devait être sous contrôle.

Après tout, personne ne pourrait voir ce tremblement. Personne ne calculerait la très légère hésitation. Un bon voleur doit savoir s'adapter. Un bon conteur doit faire de même. Alors. Adaptes toi, Hermès. Et à l'image des marcheurs qui parcourent les routes du Voyage, il a continué d'avancer. Et de conter. Cette histoire. D'une étoile cherchant de simplement chanter au cœur de son âme sœur les plus intimes notes des Sphères Célestes. D'un point de couleur et de plumes, qui s'est formé entre eux. Pour venir porter ce chant. Un chant que même les dieux ne pourraient ignorer. Oublier. Le chant d'une étoile, à la recherche de celle qui viendrait intensifier son éclat. Par sa seule présence. Par son seul lien.

Cela a donc commencé par un tremblement. Et quand il a fini son histoire, il a finalement cherché à se demander d'où venait cette sensation désagréable. Un nuisible ? Non. Non. Les conséquences d'une chute ? Non. Hermès avait juste été suffisamment prudent pour ne pas se blesser et perdre dans sa gestuelle. L'illusion fonctionne mieux lorsque le prestidigitateur accompagne le regard de son auditoire par des mouvements fluides. Maîtrisés.
Il avait cherché la présence d'Apollon et Télémaque. Eux sauraient sans doute, même sans intervenir, qu'il avait besoin de cette réflexion. Car cela continuait. Encore. Il se surprend à masser sa main. Pour soulager légèrement cette désagréable, irritante, sensation. Lorsqu'il doit poser les yeux sur d'autres, le regard reste le même. Mais rapidement, s'il regarde sa main gauche – le point de départ de tout –, l'ambre est froide. Pas seulement parce que c'est désagréable et inconnu. Mais parce que, parfois, il a l'impression que cela remonte, doucement. Comme s'il sentait, dans cette sensation aussi froide que nerveuse, chacune des veines et des artères dans lequel son Ichor s'écoulait. Une énigme. Il aime ça, d'habitude, les énigmes. Mais là. Mais là. Cette putain d'énigme touchait son propre corps.

Une observation. Peut-être pas que son corps … ?
Difficile d'être un bon juge de ce genre de situations. Les petits détails peuvent parfois sembler anodin.

Il est assis au sol, son dos contre celui de Télémaque, quand cette voix résonne. Il la reconnaît. Mais quelque chose s'ajoute. Il écoute. En se redressant. Et les premiers mots frappent sa réalité. Son pied gauche bouge. Légèrement. Il tapote sur le sol. Rythme irrégulier. Certains, les plus proches qui l'accompagnent depuis la Garderie ou le Premier Cycle, reconnaissent ça. Concrètement ? Vous vous foutez de moi ? Ce rat de bibliothèque avait réussi à obtenir une chose qu'il n'avait pas encore volé ? Quelqu'un avait tenté, en plus de lui foutre une quelconque malédiction, d'humilier complètement ses habitudes … ?
Vous vous foutez de moi … ? Cette question résonne dans son attitude. Vous vous foutez de moi … ? Cette question semble être prononcée dans le pied gauche qui bouge un peu plus vite. Vous vous foutez de moi … ? Un tremblement. Un tique dans le regard. Puis. Un sourire. Un furtif sourire mauvais. Un sourire que seuls les proches reconnaîtront. Celui du flambeur. Du parieur. De l'orgueilleux. Jouer. C'est une invitation à jouer ... Une invitation à pousser les frontières de ses domaines. Voyager. Pour beaucoup c'est découvrir. Pour lui, c'est découvrir et évoluer. S'améliorer. Et là, quelqu'un venait juste de lui cracher au visage. Ah. Il aime pourtant. Quand les gens veulent être malhonnête. Quand ils se comportent avec ruse. Il aime ça. Et c'est cet amour insensé pour cette chose qui lui arrache toute cette réaction. Ce sourire mauvais. C'est frustrant, de se faire coiffer au poteau. Mais c'est amusant … de réussir à surpasser ça.

Mais ce n'est que la première partie. Car l'orgueil suinte d'Argos et de sa réussite. Il s'amuse d'avoir ne serait-ce que réussi à avoir dérangé cette petite fête. Ce petit moment. Et il parle. Et dès que quelques mots commencent, Hermès, lui, est déjà parti. Il n'a même pas besoin d'entendre clairement la chose à faire. Car s'il avait été à sa place, c'est ce qu'il aurait fait. Créer une distance. Braver un interdit. Se cacher là où personne ne sait vraiment ce qui peut se trouver. Finalement, ce mot, franchir. Il n'est qu'une confirmation. Et il avance. Alors que sa main se tend légèrement. Qu'un éclat commence à tordre l'espace pour créer un portail. Un mouvement semble s'imposer aux doigts de l'autre main, qui se trouve dans son dos. Un mouvement, autant lié à l'obsession que la douleur. Et son sourire, lui, s'est accentué. Car, oui. S'il avait été à sa place, c'est ce qu'il aurait fait. Mais, surtout. C'était là son plus grand désir. Et il n'avait pas besoin que quelqu'un tire quelques ficelles pour lui donner envie de le faire. Juste. Juste. Cette fois, il n'allait pas que découvrir.

« Par ici … » C'est juste ce qu'ils avaient entendu. Avant qu'il ne décide s'engouffrer dans le passage qu'il a réalisé. Ils avaient eu le temps de s'accrocher, s'ils voulaient. Mais pas tous. Dans tous les cas, il n'aurait pas perdu de temps. Il aurait trouvé l'endroit précis. Une faille qu'il avait repéré. Un moyen plus facile de sortir. Une main qui glisse. Une vibration. Pour forcer. Traverser la faille, alors qu'il enfonce sa tête dans sa capuche.

« Ne me laisses pas tomber … Argos … Tu as lancé le jeu … » Un faible murmure. Pour lui-même. Il ne pourrait clairement pas tenir le rythme longuement, surtout si la douleur s'intensifie, comme ce qu'il semble ressentir. Mais qu'importe la douleur. Cette fois, il allait pouvoir rester plus longtemps. Et cette souffrance ne pourrait pas lui enlever ce plaisir. Combler ce putain de manque.
Cela l'a frustré, oui. Pendant un temps très court. Qu'il se fasse avoir ainsi. Mais maintenant cela l'amuse. Car il peut autant être à l'extérieur … que voler cette Boîte à celui qui a réussi l'exploit de le faire.

Mais il n'est pas seul à passer le mur. Et sa première pensée à ce sujet. Télémaque … Apollon … Et potentiellement les autres de ses proches amis. Si cet imbécile a aussi joué avec la Boîte les concernant …
Les attendre. S'ils sont venus, à ses côtés, à travers le portail. Attendre. Ne rien dire. Mais attendre. Se dire qu'il pourrait fuir. Juste disparaître. Mais il ne veut pas. Ils sont là.
(c) 2981 12289 0



« Information and Knowledge.
Two currencies that have never gone out of style. »


Les Maux d'Argos Hermes14
Signature © Perséphone

Revenir en haut Aller en bas

Apollon
Apollon
Dieu des arts
Apollon
Date d'arrivée : 16/02/2023
Nombre de récits : 441
Sexe : Masculin Pouvoir : Accord Parfait
Cycle : 2
Couleur(s) de parole : #ff6600
Double-comptes : Néphia

Dieu des arts
https://dea-kademeia.forumactif.com/t20-ma-melodie-vous-ensorcellera https://dea-kademeia.forumactif.com/t26-compositions-d-apollon
Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Lun 19 Aoû 2024 - 17:10
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________

Les Maux d'Argos

La journée s’est déroulée à merveille. J’ai été très occupé mais c’est bien normal. Après tout, les Mélodies d’Automne sont un festival musical et qui de mieux placé que le dieu des arts pour y jouer un rôle prépondérant ? Enfin, je n’étais bien sûr pas seul. J’ai donné un coup de main à certains stands avec plaisir, en plus d’organiser mon propre concert, mais je ne pouvais, et ne devait, pas être partout à la fois. De nombreux Ipomea ont voulu faire montre de leurs talents musicaux et même autres. Je pense notamment aux tapisseries que Télémaque a fait exposer un peu partout dans la forêt d’automne. Ou à la très originale course de bébés qu’a organisée Hébé. Ça m’a fait très plaisir de lui conférer une partie de l’ambiance musicale de son stand, d’ailleurs. Disons que ça m’a changé de mes habitudes.

J’ai également chanté avec Amphitrite pendant son concert et aidé Écho à écrire sa chanson d’amour sur Néphia et Deimos. Il faudra que j’aille la voir pour lui demander comment ça s’est passé d’ailleurs. Elle ne voulait pas que je sois présent pour ne pas prendre le risque de créer une foule là où elle voulait organiser une petite représentation tranquille. Ce que je peux tout à fait comprendre. Sans parler des stands que j’ai visité sans pour autant y participer comme celui d’Hermès qui, à son habitude, a su captiver son public.

De mon côté, j’ai choisis de séparer mon concert en deux parties. Une première ce matin et une seconde en début d’après-midi. Je n’exclu pas la possibilité de faire, également, un after ce soir, après la clôture du festival.

C’est une heure avant le début de la seconde partie de mon concert que ça a commencé. J’ai ressenti une sensation étrange, très difficile à décrire. Pour faire simple, c’est comme si j’avais… mal au ventre. Ça ressemblait un peu à ce qu’on peut ressentir après un festin mais pas exactement. Enfin, ce n’était pas très fort donc j’ai préféré passer outre et me concentrer sur mon travail et mon organisation.

Maintenant, debout sur la scène, alors que ma première chanson est à peine terminée, cette voix dans ma tête me donne des frissons. La boite de Pandore. En entendant cela, mon regard essaie directement de capter celui de Télémaque, que j’ai vu être assis, avec Hermès, pas loin du public du concert. La boite qui symbolise le pouvoir de notre amie est… dangereuse. Et si quelqu’un de mal intentionné a réussi à l’ouvrir, nous courrons droit à la catastrophe. Comme Télémaque je n’ai qu’une idée très vague de ce qui se cache dans cette boite. Pandore a toujours su habilement conserver ce secret. Mais je sais qu’il ne peut rien résulter de bon à cette situation.

C’est quand cette pression, dans mon ventre, revient que je fais le lien. Est-ce que cette « sensation bizarre » dont parle le voleur pourrait être ça ? Est-ce que je suis touché par le pouvoir de Pandore ? J’aurais aimé pouvoir y réfléchir plus posément mais je n’en ai pas le temps. Pour de nombreuses raisons. La première d’entre elle est que, à côté de Télémaque il y a Hermès. Et, si la plupart des élèves de l’académie ne doivent pas savoir ce qu’il se passe, moi, un ami de longue date, me considérant même sans hésitation comme son meilleur ami, je ne vois que ça. Il a disjoncté. Il ne supporte peut-être pas que quelqu’un ait volé un objet qu’il n’a lui-même jamais pu toucher. Un objet précieux.

Alors je ne réfléchis pas plus. Je saute de scène en moins de temps qu’il ne faut pour le dire et m’agrippe au dieu du voyage pour passer au travers de son portail avec lui. Sans surprise, nous nous retrouvons alors devant le mur de Tartare. La frontière qui nous sépare des terres désolées et qui nous en protège. Je n’ai jamais voulu passer ce mur. Je n’en ai jamais eu ni l’envie, ni le besoin, contrairement à ma sœur. Mais aujourd’hui, je crains de ne pas en avoir le choix.

Je pose une main sur l’épaule de mon ami et lui parle le plus sérieusement du monde.

— Prenons le temps de réfléchir et de voir si d’autres viennent. Cette situation est trop dangereuse pour être affrontée à la hâte. Surtout alors que nous ne savons pas ce que le pouvoir de la boite nous a fait.

J’espère que Pandore est dans le coin. Elle pourra nous éclairer, je l’espère, sur ce qui se passe. En tout cas, nous ne resterons pas seuls très longtemps, j’en suis sûr. Je connais mes proches. Artémis ne va pas tarder à nous rejoindre. Elle ne manquerait pour rien au monde une possibilité de retourner dans les terres désolées. Quant à Arès… C’est un Tamarisc. Je ne pense pas qu’il va apprécier le fait de se faire ainsi tourner en ridicule. J’espère seulement qu’ils vont bien, tous les deux. Cette situation me fait penser à ce qu’il s’est passé l’année dernière sur l’île et ce n’est pas vraiment un bon souvenir…
Codage par Libella sur Graphiorum


Apollon vous aime bien:

Vous êtes dans le caca:

Revenir en haut Aller en bas

Tyché
Tyché
Déesse de la chance
Tyché
Date d'arrivée : 13/09/2023
Nombre de récits : 52
Sexe : Féminin Pouvoir : Lucky Star
Cycle : 1
Couleur(s) de parole : 6633ff
Double-comptes : /

Déesse de la chance
https://dea-kademeia.forumactif.com/t276-tyche-i-m-your-lucky-star#1950
Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Lun 19 Aoû 2024 - 20:27
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________
Tyché s’amusait beaucoup. Elle adorait les événements proposés par l’établissement, c’était une excuse parfaite pour goûter à la nourriture de tous les stands, s’essayer à plein de jeux, et juste profiter du moment. Evidemment, la petite Déesse avait prévu de déambuler dans la forêt d’Automne avec Hippolyte. Comme le disait le dicton, plus on est de fous, plus on rit. Tyché n’avait pas organisé de stand. Elle n’avait aucun talent musical, et la dernière fois qu’elle avait posé la main sur un instrument était quand elle avait essayé de subtiliser la lyre d’Apollon. Elle aimait chanter, et avait une voix assez mélodieuse, mais malgré son tempérament solaire et extraverti, elle était très timide lorsqu’il s’agissait de chanter en public. Elle préférait largement s’époumoner sous la douche sur le dernier air en vogue, ou lors d’une séance karaoké avec des amis. Pas face à une foule de dieux qu’elle connaissait à peine.

Pour compenser son manque d’investissement personnel, Tyché était une festivalière exemplaire. Elle voulait essayer tous les stands, et avait soigneusement noté les horaires des différentes prestations des dieux qu’elle connaissait ou admirait pour ne pas rater leurs spectacles. Elle comptait s’essayer à la course de bébés d’Hébé, surtout pour voir Hippo sous une forme enfantine, et ensuite aller voir le concert d’Apollon pour récupérer de leurs efforts. Maintenant, armée d’une énorme barbe à papa qu’elle avait dégoté on ne sait où, elle en arrachait des morceaux de deux doigts remplis de sucre, avalait un morceau du nuage, se pourléchait le bout des doigts, avant de recommencer. Elle était sur le point d’en attraper un gros morceau et de le porter aux lèvres de Hippo pour lui faire aussi profiter de la douceur quand une voix familière à ses oreilles résonna. C’était Argos, non ? Elle était douée pour reconnaître des voix. Il faisait une annonce ?

En l’entendant, Tyché pâlit légèrement. Intérieurement, elle était prise d’un terrible doute, se remémorant la petite faveur qu’on lui avait demandé la veille. Booster la chance d’Acéso, pour jouer un petit tour à quelqu’un. Rien de bien méchant, s’était-elle dit, et elle avait volontiers contribué à l’opération. Elle-même -et tous les Helyantos en passant- adorait  jouer des tours ! Est-ce qu’elle avait contribué à cette situation ? Instinctivement, elle porta sa main libre encore pleine de sucre à la manche de Hippo, la regardant comme pour confirmer leur situation.

“-Tu penses que c’est une blague ? Tu te sens bizarre ?” demanda-t’elle.

Tyché n’avait pas remarqué sa propre situation jusque là. So naturel enjoué et optimiste était très au diapason de l’effet de l’espoir, surtout qu’elle débordait déjà de motivation et d’enthousiasme à l’idée de s’amuser avec Hippo. L’effet plus insidieux, était surtout qu’elle jaugeait bien plus mal le danger qui se présentait à elles. En temps normal, Tyché aurait été très craintive, peut-être même déjà au bord des larmes à l’idée de devoir s’aventurer dans les terres désolées sur lesquelles elle avait entendu tant d’histoires. Ici, cela lui semblait plus être une blague de mauvais goût, mais elle n’arrivait pas à se considérer comme en danger. Pas alors que tous les étudiants étaient touchés, et qu’Hippo était à ses côtés. Tout allait bien se passer.

“-Restons ensemble, et il suffit qu’on trouve tous les autres ! Tu as vu Pandore quelque part ? Ou on s’approche de la barrière et on attend tout le monde avant de la franchir ?” proposa-t’elle, restant optimiste. Il était clair que Tyché comptait fidèlement suivre Hippolyte pour l’instant.

Revenir en haut Aller en bas

Télémaque
Télémaque
Disciple insatiable
Télémaque
Date d'arrivée : 07/09/2023
Nombre de récits : 90
Sexe : Masculin Pouvoir : Je te retrouverai
Cycle : 2
Couleur(s) de parole : #00cc00
Double-comptes : Artémis - Mégara

Disciple insatiable
https://dea-kademeia.forumactif.com/t258-telemaque-la-boussole-du-destin https://dea-kademeia.forumactif.com/t291-decouvertes-de-telemaqu
Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Lun 19 Aoû 2024 - 23:12
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________

Les Maux d'Argos

J'avais passé ma matinée à flâner et me balader dans la forêt d'automne. J'avais un but particulier à la base. Ecouter tout ce qu'il se passait autour de moi pour tenter d'intercepter des conversations qui me donneraient des informations sur ce que les gens pensaient de mon travail. Ce n'était pas dit clairement que c'était moi qui les avait faites. Je les avais signé, bien sûr. Mais qui s'amuserait à faire le rapprochement entre le petit T qui apparaissait sur mes tapisseries et moi ? Mise à part ceux qui me connaissaient réellement. Mais justement, ça me permettait d'entendre l'avis de chacun. Et tout avis était bon à prendre, aussi critique soit il, si tant est qu'il était constructif. Mon art n'était pas parfait et je n'avais pas la vanité de m'en vanter. Je ne cherchais qu'à m'améliorer encore davantage. Mais pour ça, il fallait que je m'expose.

Mais au bout d'un moment, j'avais juste eu envie d'aller profiter du reste des festivités. Allant de stand en stand, je m'arrêtai parfois. J'ai écouté un chant d'Apollon, ai souri en entendant les histoires d'Hermès. C'était une ambiance légère, loin des derniers événements qui avaient secoué la Dea Kademeia et tout le monde semblait vraiment s'amuser et prendre du plaisir à partir à la recherche des différents stands installés un peu partout. J'étais loin de me douter que ça n'allait pas durer.

Après mon repas, alors que j'allais repartir dans ma flânerie dans le but de découvrir d'autres talents, j'avais ressenti d'étranges picotements sur le dos de ma main. Machinalement, j'étais venu gratter, pensant d'abord à un insecte qui aurait pu entrer en contact avec ma peau sans que je ne fasse attention. Mais il n'y avait rien, ma peau n'avait pas spécialement changé, en dehors du fait qu'elle avait un peu rougi suite à l'intervention de mes ongles dans un réflexe ordinaire. J'avais haussé les épaules sans y accorder plus d'importance que ça. Mais la sensation était toujours là à mesure que le temps passait et j'en étais même arrivé à me cogner à quelqu'un alors que je marchais, les yeux fixés sur cette main on ne peut plus normal.

Mes pas m'avaient mené à la scène d'Apollon, où j'avais retrouvé Hermès. Il avait sûrement choisi de faire une pause dans ses histoires pour pouvoir aussi profiter de la fête. Je l'avais rejoint avec plaisir et on s'était assis ensemble pour écouter le Dieu chanter. Mais une voix avait retenti, et ce fut comme si le temps s'était arrêté autour de nous. Et je captais des signes, je fis des liens. Ma sensation étrange à la main, légère, mais pas imaginaire. Je passais en revu ce que je savais de la boite de mon amie. Les différents maux possibles. Certains étaient psychologiques, d'autres physiques. Je partirai sur du physique pour moi, puisqu'il s'agissait d'une sensation ressentie sur ma peau. Si ça évoluait, ça allait devenir douloureux ? Il fallait que je retrouve Pandore pour lui demander. Mais c'était aussi ce qu'Argos avait dit. Il voulait qu'on sorte de l'enceinte de l'académie. Mais je mentirai si je disais que ça ne me faisait pas peur.

Mais sortir passa au second plan quand je captais les signaux d'Hermès. Ses petits tics que je connaissais par cœur à présent. Lorsqu'il se redressa, je fis de même, posant naturellement une main sur son épaule. Je savais que ça ne le détournerait pas de ses pensées mais j'espérais que ça lui ferait sentir qu'il n'était pas seul à cet instant. Puis, je vis son sourire et je compris que je ne devais pas le laisser seul. Et quand il ouvrit son portail, mon regard resta accroché à mon ami alors que je le suivais. Il n'était plus question de ma sensation étrange ou de ma peur de sortir. Non, il était juste question de sauver mon ami.

Ce ne fut qu'en arrivant de l'autre côté que je vis qu'Apollon nous avait suivis.

"Prenons le temps de réfléchir et de voir si d’autres viennent. Cette situation est trop dangereuse pour être affrontée à la hâte. Surtout alors que nous ne savons pas ce que le pouvoir de la boite nous a fait.

- Ils peuvent arriver de partout, on peut commencer à chercher à proximité de la faille. On est atteint par un mal de la boite de Pandore. Me concernant, c'est physique. Comme un picotement qui pourrait se transformer en douleur. Et vous ?"

Si on connaissait les maux des autres, on pourrait potentiellement s'aider et se soutenir. Et aussi veiller les uns sur les autres. Ma pensée suivante fut pour Uranie. Je l'avais croisée ce matin. Mais connaissant son aversion pour les foules, je doutais qu'elle soit restée trop longtemps malgré son amour pour l'art et la musique. J'avais espoir qu'elle soit rentrée et n'ait pas été attirée dehors. Je savais qu'elle serait capable de se défendre en cas de problème. Mais je préférais la savoir à l'abri. Enfin, je pensais à Pandore. J'étais certain qu'elle était là quelque part. Argos avait volé sa boite. Elle n'allait certainement pas se laisser faire. Et elle était également atteinte par l'un de ses maux. Donc elle allait vouloir s'en débarrasser. Je balayais donc le paysage autour de moi et commençai à avancer en pensant à elle. Ma mèche changea légèrement de couleur, devenant doucement bleue, signe qu'elle était dans le coin. Je n'y avais pas fait attention, trop occupé à regarder autour de nous.

Codage par Libella sur Graphiorum


Les Maux d'Argos T9fd

Revenir en haut Aller en bas

Artémis
Artémis
Déesse de la chasse
Artémis
Date d'arrivée : 16/02/2023
Nombre de récits : 370
Sexe : Féminin Pouvoir : Nature sauvage
Cycle : 2
Couleur(s) de parole : #660099
Double-comptes : Mégara - Télémaque

Déesse de la chasse
https://dea-kademeia.forumactif.com/t19-mefie-toi-de-la-chasseuse-en-moi-artemis https://dea-kademeia.forumactif.com/t29-chasses-d-artemis
Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Mar 20 Aoû 2024 - 0:14
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________

Les Maux d'Argos

Le retour des journées à rallonge de cette période de l'année n'était pas forcément pour me plaire. Moi qui préférait les longues nuits d'hiver, où je pouvais profiter de la fraicheur et du calme de la nuit plus longtemps. Et puis, vu ce qu'il s'était passé à la même période l'année passée, je n'étais pas forcément réjouie par ce qui se préparait. Les journées de cours raccourcies ne me changeaient pas grand chose. Je continuais d'aller étudier à la bibliothèque, qui restait un peu plus ouverte qu'à l'accoutumée, et à m'entrainer. Que ce soit au combat, à l'arc, à mes transformations, tout y passait. Je m'accordais tout de même des temps de repos, en profitant pour passer du temps avec les animaux qui peuplaient la forêt. Je n'avais peut-être était privée qu'une semaine de mes pouvoirs. Et pour certains, ça pouvait sembler court. Mais pour moi, ne pas pouvoir communiquer pendant sept jours avec les animaux, n'entendant que des cris à la place des paroles habituelles, ça avait été une torture. Alors je profitais de chaque instant avec eux dès que je le pouvais où qu'ils en manifestaient le besoin. C'était en perdant quelque chose ou quelqu'un qu'on se rendait compte à quel point on y tenait non ?

J'avais bien évidemment, comme la plupart des gens de l'académie, entendu parler de ce qui se tramait dans la forêt. Ce que j'appelais régulièrement ma forêt. Car c'était ma deuxième maison, si on comptait le sanctuaire des Tamarisc. Ils voulaient organiser la fête de la musique et mettre en avant les talents artistiques en rapport avec cet art. J'avais observé les préparatifs silencieusement, souvent postée dans les branches d'arbres, à l'abri des regards. J'avais vu des gens déambuler, parler de leurs idées, installer des scènes. J'avais été intriguée par le jeune homme, que j'avais déjà vu en compagnie de mon frère, qui se baladait partout, notant quelques informations sur un petit carnet. Il était plutôt silencieux, je me demandais bien ce qu'il préparait. Je n'avais pas souvenir qu'il ait un talent musical, sinon Apollon m'en aurait parlé.

Bref. Quand le jour J était arrivé, j'avais d'abord regardé ça de loin. J'étais bien moi, dans mes branches. Je pouvais assister aux spectacles sans être vue et je pouvais m'éclipser aussi vite que j'étais venue. J'avais fait l'effort d'apparaitre pour une chanson de mon frère parce que je lui avais promis de passer. Je n'avais jamais dit que je resterai toute la journée. J'avais zieuté quelques stands. Celui d'Hermès m'avait intéressée. Mais j'étais restée perchée dans les hauteurs pour l'écouter. Il racontait bien. Et même pour moi qui était du genre à garder les pieds sur terre, c'était agréable de s'évader un peu. Je m'étais aussi évadée en regardant les tapisseries de l'Ipoméa que j'avais vu prospecté quelques jours plus tôt. Je devais bien avouer qu'il avait un certain talent. Peut-être que je prendrais le temps de lui dire si je le croisais.

Je n'étais pas contre tout ça. J'avais même été contente de le savoir avant pour prévenir tout le petit monde qui habitait la forêt et les aidait à se trouver un endroit où ils pourraient être tranquilles durant cette journée. J'avais aménagé tout un endroit, en quelque sorte interdit d'accès aux autres étudiants pour éviter une agitation et un stress inutile à mes petits compagnons. C'était d'ailleurs là que je m'étais rendue une fois ma jauge remplie. Par jauge j'entendais "il y a trop de monde et de bruit. J'ai besoin de calme." Je m'étais donc installée sur une branche, j'étais allongée et je jouais avec des bébés écureuils qui s'amusaient à m'envoyer des glands que je leur renvoyais, une expression insouciante et un sourire sur le visage. Tout ce que je voyais, c'était une belle journée pour toutes les créatures de la forêt. J'étais loin de me douter que ce serait un peu plus compliqué que ça.

Je faillis tomber de ma branche en entendant la voix d'Argos. Me sentir bizarre ? J'avais beau réfléchir, je ne voyais rien de franchement bizarre chez moi. Je prêtais une oreille attentive aux paroles suivantes. Mais mon sourire s'agrandit à la fin de sa phrase. Je n'avais que faire de cette histoire de maux qui allaient s'amplifier, je ne ressentais rien de spécial. En revanche, il avait parlé de sortir hors de l'académie. Et il n'en fallait pas plus pour me motiver à sortir de mon petit coin tranquille. Et comme je ne serais certainement pas la seule à le faire, les Primordiaux ne s'attarderaient peut-être pas sur mon cas de récidiviste. Oui, j'y croyais.

Je commençais à connaitre le chemin par cœur maintenant. Je pourrais presque y aller les yeux fermés. Encore plus aujourd'hui où j'étais persuadée d'y arriver sans encombre. Alors, après avoir rassuré mes compagnons et leur avoir demandé de m'attendre ici pour éviter qu'ils ne se retrouvent dans un mouvement de foule, j'avais naturellement couru vers une faille que j'avais repéré. Je me demandais quand même qui allait répondre à son appel. Pour certains, j'étais sûre de les croiser à un moment ou à un autre. Mais j'étais aussi sûre de croiser des élèves qui auraient répondu à l'appel malgré eux, surtout s'ils avaient ressenti quelque chose d'étrange. Chacun aurait ses raisons, j'avais les miennes. C'était ma chance de creuser la piste sur laquelle je travaillais avec Hadès depuis quelques temps déjà et dont j'avais parlé avec les Primordiaux.

J'étais arrivée rapidement à la limite. Sans une once d'hésitation, je tendis le bras et me sentis m'enfoncer sans résistance, avant de me retrouver de l'autre côté. Je jetais un oeil autour de moi mais ne vis personne. Les Terres Désolées étaient grandes après tout. J'étais peut-être aussi tout simplement la première arrivée. Et je n'étais pas certaine d'avoir envie d'avoir quelqu'un dans mes pattes. A part peut-être Hadès ou Apollon qui étaient au courant de ce que j'avais déjà découvert. Un sourire étira à nouveau mes lèvres. Aujourd'hui, j'allais trouver quelque chose. Je le sentais !
Codage par Libella sur Graphiorum


Les Maux d'Argos %ED%98%B8%EB%A6%AC%ED%82%A4%ED%83%80_%EA%B9%9C%EB%B9%A1

Revenir en haut Aller en bas

Momos
Momos
Dieu de la raillerie
Momos
Date d'arrivée : 31/08/2023
Nombre de récits : 70
Sexe : Masculin Pouvoir : Bourde et Rires
Cycle : 3
Couleur(s) de parole : #8A0808

Dieu de la raillerie
https://dea-kademeia.forumactif.com/t235-on-supporte-facilement-la-reprimande-morale-mais-jamais-la-moquerie-momos
Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Mar 20 Aoû 2024 - 22:23
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________


"C'est parti pour les ennuis!»







Cette petite fête, il l’avait plus ou moins attendue. Une rencontre entre tous les élèves pour pouvoir boire et jouer ensemble et passer un bon moment était dans ses plans …ou presque, puisqu’il avait fallu faire une bonne petite blague afin d’aider Argos…. néanmoins il n’avait pas trouvé quelqu’un avec qui rigoler un peu. L’idée d’organiser un concours de boissons lui avait traversé la tête alors que lui-même ne supporterait pas autant d’alcool dans le sang, mais il s’abstint de le faire pour éviter un potentiel vent qui ruinerait sa soirée. Mais d’un côté, pourquoi est-ce que les gens avaient toujours tendance à l’éviter ? Pourquoi détestaient-ils toujours autant ses blagues ? Certes il en avait fait plusieurs comme par exemple avoir laissé une bombe faite main qui avait fait un énorme flash et aveuglé toutes les personnes autour , mais ce n’était pas pour autant qu’on avait à l’éviter à chacun de ses pas. Il était sûr que certains faisaient mal aux autres et que pourtant on ne s'éloignait pas autant d'eux. Peut-être qu'ils n'avaient tout simplement pas d'humour, qu'ils étaient trop orgueilleux pour apprécier la moindre petite plaisanterie... Qu'ils retirent leur balai du...

Qu’est-ce qu’il avait ? Il se sentait bizarre depuis un petit moment. Est-ce qu’il culpabilisait ? Non, il avait compris qu’il avait quelques limites qu’il devait un jour réussir à franchir.  Il ne pouvait pas supporter ces gens qui riaient et s’amusaient ensemble. Tout commençait à l’agacer et finalement, il s'estima heureux d’être seul. Ayant laissé Gélios tranquille pour une fois, il avait pris une plus petite marionnette avec laquelle il tenta de se calmer dans un coin, isolé de tous. Il chercha à comprendre ses émotions, pourquoi est-ce qu’il se sentait aussi mal. Momos était quelqu’un qui aimait rire ou rester seul dans son coin pour lire ou sculpter : être seul ne lui était aucun problème puisqu’il était conscient que sa nature blagueuse, ses moqueries et son sarcasme ne pouvaient pas plaire à tout le monde, néanmoins il s’étonnait qu’en ce beau jour, tout semblait l’agacer.

Afin de trouver un semblant de calme, le dieu sortit de ses affaires un petit couteau pour commencer à retravailler le visage de sa marionnette. Elle était neuve, il fallait peaufiner quelques détails, mais alors qu’il se préparait à rendre cet œil plus joli. Essayant de se concentrer comme du jus de tomate sur son œuvre, voilà qu’une voix qu’il connaissait l’interrompit et que sa main ripa. Marquant au visage la petite marionnette, Momos n’écouta qu’à moitié ce qui était dit, plus qu’énervé avant de prendre une grande inspiration. « Ce n’est rien, ce n’est qu’une marionnette… » tenta-t-il se relativiser alors qu’il donnait à chacune de ses créations une âme et une personnalité que lui-seul connaissait. Hélas, il perdit patience, notamment en voyant d’autres élèves qui partaient franchir le portail.

« Mais ils sont sérieux là ?! »

Oui, visiblement : de l’autre côté il devait y avoir un piège, mais tous ces moutons choisissaient de prendre des risques. Et dans le lot il y avait Hermès ! Momos passa une main sur son visage en levant les yeux au ciel, se demandant comment ça se faisait que son ami ait l’idiotie de tomber dans un piège aussi flagrant. D’un geste brusque, il rattacha la petite marionnette à sa ceinture pour franchir à son tour le mur. Et puis, il n’avait pas envie de laisser son ami en danger alors qu’il avait aidé à mettre le boxon…

Arrivant de l’autre côté il laissa échapper un long soupir d’agacement, rangeant ses mains dans ses poches et préférant demeurer silencieux pour le moment.


Revenir en haut Aller en bas

Hébé
Hébé
Déesse de la jeunesse
Hébé
Date d'arrivée : 04/08/2024
Nombre de récits : 23
Sexe : Féminin Pouvoir : Retour en enfance
Cycle : 1

Déesse de la jeunesse
https://dea-kademeia.forumactif.com/t515-hebe
Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Mer 21 Aoû 2024 - 14:54
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________
Les maux d’Argos

C’était quand même une belle journée, après plusieurs jours de course en tous sens pour monter sa course de bébé et un début de matinée tout aussi mouvementé la petite Hébé entendait bien profiter de nombreuses crises de fou rire occasionnés par les maladresses des participants. Juchée sur un tonneau, sous une apparence plus juvénile que jamais (Y a pas de raison qu’il y ait que les autres qui s’amusent non mais !), elle regardait les bébés Dieux se débattre avec les obstacles dressés sur leur chemin, balançant ses jambes au rythme de la musique épique jouée par les Ipomea , en dégustant un beignet. Franchement ça rendait bien ! Même Apollon était venu chanter, c’était trop cool !

« Oh ? Tiens, je l’ai déjà fini ? »

La fillette contempla sa petite main potelée désormais vide en fronçant les sourcils avant de hausser les épaules et de courir chercher une pomme d’amour. Elle venait tout juste de la récupérer quand la voix d’Argos retentit. Elle haussa les sourcils d’un air étonné.

« Ah ? Ben… j’me sens pas bizarre du tout, moi, pourtant… » constata la gamine à voix haute avant de croquer une énorme bouchée de sa pomme d’amour…

Puis, d’un coup, son visage s’illumina…

« Aaan èèè aaaaaeeeen »

Elle fronça de nouveau les sourcils alors qu’elle se débattait avec le caramel qui lui collait aux dents. Après quelques secondes de mastications et une déglutition sonore, elle reprit le cours de ses pensées.

« Nan mais attends ! Ça veut dire qu’on va dehors ! On va dehors ! »

Elle ne savait pas pour les autres, mais, de son point de vue, c’était le meilleur moment de la journée ! Elle allait pouvoir explorer, voir des nouvelles choses, vivre des aventures en vrai ! Bon, d’accord, le truc de Pandore, ça avait l’air un peu dangereux mais bon… Honnêtement, elle se sentait bien hein… Pas de quoi s’inquiéter ! Elle croqua de nouveau dans sa friandise et l’observa quelques instants…

« Je ferais bien d’emmener de quoi manger quand même ! »

C’est vrai, après tout, ils ne savaient pas combien de temps ça allait prendre tout ça… Il ne serait peut-être pas facile de trouver de la nourriture. Elle retourna à toutes jambes à son stand, récupéra le sac à dos qu’elle y avait laissé, le retourna pour le vider d’un coup de son contenu, éparpillant sur le sol ce qui restait des teintures d’Hermès et retourna à toute vitesse auprès des stands de nourriture. Elle blinda son sac de tout ce qui lui paraissait pouvoir supporter le transport, gâteaux, biscuits, sachets de bonbons, de beignets…

Elle s’empara également d’une grande sucette circulaire aux couleurs arc-en-ciel, elle avait fini sa pomme d’amour, et s’élança aussi vite qu’elle le pouvait avec ses minuscules jambes et son sac plein à craquer de sucreries. Elle s’arrêta après quelques mètres, haletante…

« Bon ! Tant pis pour les nichons, il me faut de plus grandes jambes ! J’y arriverai jamais sinon ! »

Elle ferma les yeux, se concentrant un instant pour reprendre sa taille (et ses formes) d’origine puis s’élança de nouveau en direction du mur.

En arrivant sur place, hors d’haleine, elle constata qu’elle était loin d’être la première, ce qui d’ailleurs pouvait surprendre les plus perspicaces de ses camarades. La petite déesse était plus du genre à se précipiter sur place qu’à prendre le temps de préparer son expédition.

Hébé était certaine qu’Hermès serait de la partie, il avait au moins autant envie qu’elle d’explorer l’extérieur… Elle balaya les abords du mur du regard et le repéra en compagnie d’Apollon et Télémaque. Elle se planta à côté d’eux en croquant à belles dents dans sa sucette.

« Alors ? On fait quoi ? On attend encore du monde ? »


Codage par Libella sur Graphiorum

Revenir en haut Aller en bas

Circé
Circé
Déesse de la sorcellerie
Circé
Date d'arrivée : 22/02/2024
Nombre de récits : 38
Sexe : Féminin Pouvoir : Sortilèges
Cycle : 3
Double-comptes : //

Déesse de la sorcellerie
https://dea-kademeia.forumactif.com/t407-circe-i-don-t-play-i-puppeteer#3731
Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Mer 21 Aoû 2024 - 21:36
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________

Les maux d'Argos
Avec du monde

Dans le silence velouté de la nuit, éclairée par les quelques rayons de lunes traversant le voilage devant les vitres, une petite silhouette aux pas feutrés pénétra la chambre. Elle se déplaça doucement, la tête légèrement rentrée dans les épaules comme si cette attitude timorée pouvait la rendre plus discrète aux yeux de la colocation. Et si, ceux d’Echo ou du Néphia étaient fermés dans un sommeil lourd, ceux de la magicienne s’ouvrirent dans l’obscurité. Circé demeura immobile, silencieuse comme la panthère dont seuls les iris émeraude suivaient le son des pas de sa petite colocataire. La maîtresse des sortilèges avait tenu sa langue, évitant de dénoncer cette petite fraude du couvre-feu auprès d’Héra. Depuis quelque temps, elle avait constaté un changement dans le comportement d’Acéso. Cette dernière prenait bien plus de temps à s’épuiser dans son désir obsessionnel de se rendre utile plutôt que de véritablement agir intelligemment. Il était presque devenu habituel que la cycle 1 s’éclipse tardivement dans la nuit pour ses petites magouilles. Si ce n’était pas pour soigner un animal en détresse, c’était pour s’entraîner à l’arc. La maîtresse des sortilèges avait remarqué que ses journées se finissaient souvent après le couvre-feu imposé par les Moires. C’est pourquoi, régulièrement, la magicienne laissait sur le bureau d’Acéso de petits élixirs avec une étiquette indiquant « drink me », soulignée d’une marque de rouge à lèvre. Loin d’elle l’envie ni le temps de surveiller ses petites colocataires lorsqu’elles faisaient des bêtises, mais l’anxiété était une chose qui pouvait vite l’agacer. Ses concoctions, agissant sur le stress, lui permettaient de réduire l’électricité dans l’air de sa chambre.
Un bruit de froissement lui indiqua que la retardataire venait de s’allonger dans son lit, signal qu’elle pouvait reprendre un peu de mouvement. Dans le tableau sombre et endormi de la nuit, une ombre se glissa hors de son lit avec le silence d’un serpent. Ses pieds nus caressaient le sol dallé de la pièce avec la légèreté d’une plume pour que personne ne puisse l’entendre. Habituée à l’obscurité, ses yeux n’eut aucun mal à distinguer les différentes formes de ses flacons, reposant sagement sur les planches de son atelier. Elle pinça le goulot d’un petit récipient en forme de goutte entre son pouce et son index et le leva à hauteur de ses yeux pour en vérifier l’aspect. Satisfaite, elle se dirigea ensuite jusqu’à la partie de la chambre d’Acéso dans un déplacement lent et feutré. La magicienne savait se montrer discrète, il n’était pas difficile pour elle d’adopter l’attitude du félin pour parvenir à ses fins. Ainsi, elle s’agenouilla près de la tête de lit pour observer d’un œil aiguisé le visage fatigué et vulnérable de la petite déesse de la guérison. Ses doigts aux longs ongles pointus se refermèrent sur le bouchon de liège pour le retirer de son logis et libérer les brumes de son breuvage. Dans un geste net, elle fit glisser l’ouverture sous le nez de sa petite colocataire afin qu’elle inspire une pleine bouffée du parfum de sa mixture, avant de refermer consciencieusement le récipient et de se relever. Un dernier regard fut adressé à la petite avant qu’elle ne retourne à son plan de travail pour reposer le flacon. Elle le poussa du bout du doigt, le faisant retrouver sa place après quoi elle retourna se coucher.

***

La magicienne était assise à son lieu de travail, ses longs cheveux aux reflets d’obsidiennes noués en une queue-de-cheval haute pour dégager son visage. Des chaînes d’or habillaient sa coiffure tandis que quelques bracelets incrustés de minuscule rubis couvraient ses bras. Un bijou avait pris place à sa cuisse tandis qu’un tissu rouge éclatant accroché à sa taille faisait l’effet d’une jupe fendue. Pour finaliser la tenue, un haut court dissimulait sa poitrine. La jeune femme était apprêtée, oui, mais ne s’intéressait pas véritablement aux festivités de la forêt d’automnes. Après tout, si les artistes de l’académie souhaitaient se pavaner entre les feuilles rousses des arbres, son art à elle résidait dans ses concoctions. Elle n’était pas seulement une magicienne, elle était une virtuose. Elle faisait rayonner entre ses doigts le plus fin des brins d’herbe, réveillait les secrets de l’écorce d’un arbre ou les attraits d’une sève ambrée. Elle peignait les couleurs d’un élixir, métamorphosait les corps, sculptait les perceptions. Et cet art, personne à part elle-même n’était capable de l’apprécier à sa juste valeur. C’est donc en toute logique qu’elle ne comptait pas l’exposer comme une vulgaire attraction pour touriste dans leur petite fête puérile.
À la place, la déesse des sortilèges avait trouvé une certaine motivation pour inventer une nouvelle potion qui serait, elle en était persuadée, une réussite. Circé était sérieuse, écrasant des feuilles de houx avec son burin en marbre noir. Entendre le craquement sous le mouvement répété de son poignet avait quelque chose qu’elle avait toujours trouvé agréable. Cela ressemblait au crépitement d’un feu au creux de ses mains.

Dans l’espace à côté, un mouvement attira l’attention de la déesse des sortilèges. Il s’agissait d’Acéso qui sortait enfin de l’emprise de son somnifère. Enfin… en réalité, son mélange d’huiles essentielles et d’odeur floral étaient une aide assez puissante pour faciliter l’endormissement et le sommeil réparateur mais, si sa colocataire ne se réveillait que maintenant, cela prouvait tout de même l’état d’épuisement dans lequel elle se trouvait la veille.
Le regard émeraude de la magicienne ne dévia pas d’un cil, accroché sur sa tâche, mais elle adressa enfin une parole à sa marmotte de colocataire :

- Alors comme ça, on ne respecte pas le couvre-feu ? s’amusa-t-elle.

Code by Joy


Les Maux d'Argos 0ioj

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
Invité
avatar

Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Mer 21 Aoû 2024 - 21:38
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________
Acéso
Membre supprimé









Les maux d'Argos
Avec toute la délicatesse du monde, je pousse la porte de ma chambre, le plus doucement possible, qui, pour mon grand soulagement, ne grince pas. A pas de loup, je m’avance vers ma partie de la pièce alors plongée dans une obscurité presque totale. Je suis devenue assez discrète pour ne pas me faire remarquer par mes colocataires, ou en tout cas, j’aime à le penser. Il faut dire que je commence à avoir l’habitude maintenant de petites escapades nocturnes que ce soit pour apprendre ou pour m'entraîner avec mon pouvoir ou un arc. Pour le moment je ne me suis jamais faites attrapée et que Tyché m’en préserve, je sais bien que c’est interdit de braver le couvre feu, mais il n’y a clairement pas assez d’heures dans une journée pour que je puisse faire tout ce que je veux, et dormir de longues heures me fait perdre trop de temps. Je ne fais rien de mal, je ne fais que m’entrainer, alors je ne vois pas vraiment pourquoi ce serait si grave que ça que je m’affranchisse du couvre feu, mais ça reste interdit alors je fais attention.

Même si cette nuit avait été différente il faut l’avouer. Récupérer la boîte de Pandore n'avait pas été facile mais avec l’aide de Tyché nous avons pu nous en sortir sans égratignures. Et puis nous avons pu aider cet Argos, le pauvre semblait tellement avoir besoin de cette boite, c’est dommage que Pandore n’ait pas pu la lui donner elle même. Mais c’était une chance pour lui que l’on ait été là avec Tyché, son pouvoir m’a bien aidé.

C’est le plus silencieusement possible que je me glisse sous mes draps, le soleil ne devrait plus trop tarder et les filles vont se lever, elle risquerait de trouver ça étrange que je ne soit pas là aussi tôt. Mais alors que j’étais enfin allongée dans mon lit, je n’eu pas longtemps à attendre avant de sentir que l’on me plaçait quelque chose sous le nez, et je reconnus bien vite l'odeur du somnifère de Circé. Il faut dire qu’elle, est bien au courant de mes écarts de conduite vis-à -vis du couvre feu, de par cette épisode avec le renard, mais aussi parce qu’il n’est pas rare que je retrouve de ses potions sur mon bureau à mon retour d’aventure. J'apprécie ses attentions, elles sont attentionnées sans être envahissantes comme certains peuvent l’être en s'inquiétant pour moi. Je suppose que ces petites actions nous ont permis de nous rapprocher un peu toutes les deux, j’ai appris à bien l’aimer. Elle est un peu spéciale dans son genre, et même si elle joue les méchante je suis sûre qu’elle n’a pas mauvais fond. En tout cas, moi elle ne m’a jamais rien fait de mal.

Mes réflexions sont coupées courtes par les effets du somnifère qui agissent vite. Je me laisse faire, restant immobile,  pour la laisser croire que je dors bien, après tout, je n’ai aucune idée de si elle m’a vu rentrer ou pas. Peu de temps après je me sens happée par le sommeil, mes paupières devenant lourdes et ma respiration plus calme et lente. Enfin je m'abandonne, sombrant doucement mais profondément dans la tranquillité du monde des rêves.


~~~~~~~~~~~~~~~~


J’ouvre doucement les yeux, émergeant difficilement dans la réalité de ma chambre et du soleil tapant sur la fenêtre de ma chambre. Je me frotte les yeux, et m’étire longuement, la tête encore dans un brouillat de rêve. Un petit gargouillis disgracieux provenant de ma gorge trahit mon éveil et presque immédiatement, une voix me parvint de l’autre côté de la chambre. Circé, évidemment, j'aurais dû me douter qu’elle m’avait bien vu rentrer et qu’elle n’était  pas venue m’endormir juste comme ça. Je sentis mes joues chauffer à l’idée de m’être fait prendre en train d’enfreindre les règles. Je sais qu’elle n’ira pas me vendre à Héra, elle ne l’a jamais fait jusque là, mais l’idée qu’elle sache mes petits écarts que je tiens à garder secret me gène un peu. Je jette instinctivement un œil au reste de la chambre mais Echo et Néphia semblent être de sortie, à la fête sûrement. Bon il va falloir que je mente. Elle ne peut pas savoir ce qu’il retournait de ma petite escapade, Argos nous a bien fait comprendre qu’elle devait rester secrète.

- Je me suis endormie à la bibliothèque, il faut croire que les référents en tour de garde avaient la tête ailleurs avec les festivités, ils ont dû me louper.

C’est pas super crédible, mais pas improbable non plus, les festivités qui ont lieu aujourd'hui ont pris beaucoup de place dans les esprits. J’ai plus qu'à espérer qu’elle gobe ça, ou alors qu’elle n’insiste pas plus que ça, je ne suis pas une menteuse hors pair non plus et Circé à tendance à être assez clairvoyante.

Je n’ai pas attendre longtemps avant qu’elle ne me fasse comprendre qu’elle ne me croit pas, il faut croire que je ne suis vraiment pas une bonne menteuse, ou alors il n’y avais pas qu’un somnifère dans la potion qu’elle m’a fait inhaler la nuit dernière… Ce serait pas impossible, la connaissant. Tentons autre chose.

- D’accord t’as raison, je n’étais pas à la bibliothèque, j’étais avec quelqu’un, un garçon avec qui je m’entends bien.

Elle semble toujours pas convaincue, est-ce que mon nez pousse à chaque que le ment, ou alors j’ai un boutons rouge qui s’allume pour la prévenir ? Je sais l’absurdité de cette réflexion, mais par mesure de précaution, je jette un cout d'œil dans un miroir proche de moi. Il semblerait que je sois juste une mauvaise menteuse. Autant en remettre une couche, peut- être qu’elle lâchera l’affaire.

- Bah quoi ? Il n’y a pas que toi qui a le droit de sortir passer du temps avec des gens la nuit.

Je ne suis pas sûre que ce soit plus crédible, mais au moins, elle ne semble pas insister plus que ça. Je préfère alors changer de sujet pour ne pas s'attarder sur ce sujet un peu glissant.

- Tu ne vas pas aux festivités ? Je suppose que tu as mieux à faire, qu’est ce que c’est ?

Je m’étais levée pour m’approcher un peu de sa partie de la chambre où elle semblait prise dans la préparation d’une de ses fameuses potions. J’avoue, ça m'intéresse toujours de savoir tout ce qu’elle peut faire, et puis elles sont super jolies ses potions. Je trouve ça prenant de voir comment elle passe d'objets basiques comme des feuilles ou de l'écorce à des potions aux propriétés extraordinaires.
Codage par Libella sur Graphiorum

Revenir en haut Aller en bas

Circé
Circé
Déesse de la sorcellerie
Circé
Date d'arrivée : 22/02/2024
Nombre de récits : 38
Sexe : Féminin Pouvoir : Sortilèges
Cycle : 3
Double-comptes : //

Déesse de la sorcellerie
https://dea-kademeia.forumactif.com/t407-circe-i-don-t-play-i-puppeteer#3731
Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Mer 21 Aoû 2024 - 21:40
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________

Les maux d'Argos
Avec du monde

Les yeux émeraude de la magicienne n’avaient pas quitté son ouvrage alors qu’elle réduisait les feuilles de houx en poudre fine. C’est dans un bécher qu’elle versa la poussière végétale en la filtrant encore avec un tamis. Elle se leva ensuite, déposant le bout de son index sur le bouchon d’un petit flacon qu’elle fit basculer vers elle pour observer l’étiquette dessus. Satisfaite, elle le tira de l’étagère et recommença la même opération plusieurs fois, sortant et re-rangeant les ingrédients qui l’intéressaient.
L’enchanteresse entendait sa petite colocataire se rapprocher d’elle. Le pas était timoré, incertain, alors qu’elle se trouvait maintenant dans l’ouverture qui donnait sur la partie de chambre de Circé. Debout, le dos droit et le menton relevé alors qu’elle observait une mixture ambrée, elle attendait que la déesse de la guérison réponde à sa provocation.

- Je me suis endormie à la bibliothèque, il faut croire que les référents en tour de garde avaient la tête ailleurs avec les festivités, ils ont dû me louper.

Un léger soufflement de nez s’amusa des paroles de la petite déesse. Bien entendu, les référents laissaient les premiers cycles s’endormir dans les bibliothèques en pleine nuit… L’œil aiguisé d’Héra ainsi que son don de détecter les émotions des gens auraient eut tôt fait de remarquer la petite boule rose assoupie sur un pupitre. Et puis… s’endormir en pleine étude impliquait qu’il y ait de la lumière dans la pièce. Véritablement impossible de la « louper », comme le disait si bien Acéso.

L’ironie naturelle de Circé ainsi que son côté railleur avaient envie de démontrer l’absurdité de ses propos par une phrase à l’acidité dont elle avait le secret. Mais, décidant tout de même de ménager un peu sa colocataire, elle se contenta d’un simple :

- Acéso, tu me mens.

Son sourire taquin s’entendait dans le ton de sa voix alors qu’elle déposait le flacon aux teintes ambrées sur son plan de travail. La magicienne n’accorda à nouveau aucun regard à sa petite colocataire tandis qu’elle rejoignait le tableau d’ardoise pour écrire à la craie un calcul rapide. Dans un geste net, elle entoura le résultat tandis qu’elle sentait la nervosité d’Acéso dégouliner dans son dos. Cette petite ne savait pas mentir, c’était indéniable. Mais il était amusant de la voir se débattre avec ses excuses.

- D’accord t’as raison, je n’étais pas à la bibliothèque, j’étais avec quelqu’un, un garçon avec qui je m’entends bien.

L’enchanteresse fit volte-face, faisant claquer ses talons sur le sol et posa son regard acéré sur la petite demoiselle. Elle haussa un sourcil, un sourire espiègle sur le visage alors qu’elle analysait la nouvelle excuse d’Acéso. Elle était donc avec quelqu’un ? Allons bon. Elle fit un petit signe de la main avant d’agiter ses doigts, son petit tic ressortant inconsciemment alors qu’elle se retenait franchement de rire.

- Acéso, tu me mens, répéta-t-elle en sentant son sourire amusé s’élargir un peu plus.

La petite déesse de la guérison obnubilée dans sa tâche depuis quelque temps ? Avec quelqu’un ? Bien entendu. Et Circé était une vierge, elle ! Qui allait croire de telles sornettes ? Enfin, ses petits mensonges avaient le mérite d’être amusant.

- Bah quoi ? Il n’y a pas que toi qui as le droit de sortir passer du temps avec des gens la nuit.

Le haussement de sourcil de Circé se fit un peu plus marqué encore. Il était adorable de sa part de chercher à les comparer pour trouver une forme de légitimité dans son escapade nocturne, mais personne ne serait dupe. La magicienne et la guérisseuse étaient diamétralement opposées. Lorsque Circé s’en allait batifoler à droite à gauche, passant sous le nez d’Héra pour esquiver le couvre-feu, Acéso, elle, préférait étudier avec acharnement et respecter scrupuleusement les règles.

- Acéso… Tu me mens, conclue-t-elle en roulant des yeux au ciel, Mais soit, tu t’es « endormie à la bibliothèque avec un prétendant ».

La magicienne n’insista pas, lui montrant cependant très clairement qu’elle n’était pas convaincue, mais ne chercha pas plus loin. Après tout, si sa colocataire voulait garder secrets ses entraînements à l’arc ou ses petits soins à des animaux blessées, qu’elle fasse comme ça lui chantait. D’un pas léger, Circé retourna s’asseoir à sa chaise, déposant ses flacons devant elle. Lorsque la cycle 1 lui demanda si elle ne comptait pas rejoindre les festivités, Circé fit un simple geste de la main pour lui confirmer qu’elle avait mieux à faire.

- Qu’est ce que c’est ?

À nouveau, Circé avait son regard ancré sur ses préparations. Elle posa un petit récipient vide dans sa balance avant de verser du liquide ambré dedans. Il avait une texture un peu sirupeuse et visqueuse comme du miel. Une fois le grammage atteint, elle referma son flacon et transvasa la dose de sa mixture dans le bécher où reposait la poudre de houx.

- Un anti-inflammatoire.

Elle avança un peu son visage de la base du bécher alors qu’elle ajoutait 20 gouttes précisément d’un petit flacon en forme de losange. Le liquide était parfaitement translucide avec quelques reflets orangés. L’eau de cornaline avait infusé pendant plusieurs jours maintenant et avait un aspect absolument parfait.
Ce fut au moment où elle enfonça le bouchon de liège dans l’ouverture du flacon qu’une voix se mit à résonner autour d’eux. Elle était prenante, comme transportée à travers toute la ville d’Olympus. Circé sursauta puis jura alors qu’elle manqua d’échapper son récipient. Un soupir d’agacement échappa à ses lèvres avant qu’elle n’écoute véritablement les mots prononcés.

- Mais voyez-vous, j'ai en ma possession une jolie petite boîte, et il se trouve que je l'ai ouverte. Vous vous sentez un peu bizarre ? C'est normal.

La magicienne haussa un sourcil, déjà irritée par le ton de petit malin que se prenait l’auteur de ce discours. Non, Circé ne se sentait pas si bizarre. Elle avait eu un élan de productivité accompagnée d’un optimisme qu’elle avait rarement, mais pas grande chose de plus. Rien de très alarmant en sommes. C’était un fonctionnement qu’elle pouvait avoir lorsqu’elle avait soudainement une idée de génie qui lui apparaissait.

La voix avait un timbre familier pour la déesse de la sorcellerie qui avait l’habitude de connaître bon nombre d’étudiants à travers les ragots et les soirées Helyantos. Le petit Argos de cycle 2 jouait donc les grands méchant loup. Circé avait sérieusement envie de rire alors qu’elle l’entendait déballer son discours d’antagoniste. Franchir les murs d’Olympus ? La bonne blague ! La magicienne n’avait pas réprimandé Héra comme une enfant suite à sa sortie des murs pour reproduire la même imprudence. La jeune femme croisa les bras dans un geste dédaigneux alors qu’elle eut un petit rire entre l’amusement et l’ironie. Pour qui se prenait-il, ce guignol ? La magicienne mettait en doute même le discours des Moires alors ce n’était pas un petit cycle 2 se donnant des airs de vilain qui allait la convaincre de sortir de la ville. Non, vraiment, il y en avait qui n’avait pas froid aux yeux.

Cependant, malgré tout le rejet qu’elle pouvait ressentir suite à ce discours ridicule, Circé sentait tout de même une impulsion au fond d’elle qui lui susurrait de suivre ces indications et sortir des murs. Un peu plus sérieuse, elle posa ses iris sur sa colocataire qu’elle savait capable de prendre des initiatives un peu imprudentes depuis quelque temps. Le regard inquisiteur, elle demanda :

- Tu ne comptes pas y aller, n’est-ce pas ?


Code by Joy


Les Maux d'Argos 0ioj

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
Invité
avatar

Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Mer 21 Aoû 2024 - 21:41
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________
Acéso
Membre supprimé









Les maux d'Argos
Bien, il semblerait qu’aucune de mes excuses ne l'ait vraiment convaincue, de toute manière elle sait très bien pourquoi je sors d’habitude, alors ce ne doit pas être un grand mystère pour elle. C’est sûrement pour ça qu’elle n’insiste pas. Ou alors elle s’en fiche bien de savoir ce que je fais. En tout cas, me voir me dépatouiller dans une flopée d’excuses bancales semble l'amuser. C’est moins convaincue que je hoche la tête lorsqu’elle fait semblant d’admettre mes explications.

- Oui, c’est ça en quelque sorte, moi aussi je peux plaire tu sais.

On ne va pas se mentir, je n’ai jamais été dans une relation et même si ça arrive qu’on me complimente, il est rare que l’on se déclare à moi, peut-être que c’est simplement le fait que je sois trop débordée qui freine les gens; Il faut dire que je ne suis pas très disponible, encore moins en ce moment. Mais est-ce que c’est la seule raison ? Peut-être que je ne suis simplement pas faite pour être une petite amie aux yeux des autres ? Les rares fois ou j’y ai réfléchi, j’ai fini par me demander s’ils n'avaient pas raison, mais aujourd'hui je pense juste qu’il faut que je me laisse le temps, quand je serai en cycle trois je pourrais me reposer un peu, et peut-être prendre le temps pour ça. Allez savoir ce que nous réserve le futur.

Le sujet se porta finalement sur ses magnifiques confections, et j’ouvris de grand yeux lorsqu’elle me répondit qu’elle préparait un anti-inflammatoire. Un sourire vint se poser sur mes lèvres. Et je m’approchai du bureau pour jeter un œil au contenu reluisant ressemblant à du miel. Je suis certaine d’avoir les yeux qui brillent d’excitation.


- Vraiment ?! Cette mixture empèche la production de prostaglandine ? C’est stupéfiant !

je sais qu’elle déteste qu’on touche à ses potions, alors je ne fais que regarder, de très près. Ma réaction est peut-être un peu disproportionnée, mais je suppose que c’est ma longue nuit de sommeil qui fait effet, il faut dire qu’elles se font rare en ce moment.

- Ça pourrait aider à l’infirmerie ou autre, même si personnellement, je peux stopper la douleur et le mal. C’est impressionnant Circé.

Je m’écartai un peu pour la laisser travailler, observant son art avec attention. Mais lorsqu’elle referma le bouchon, une voix fit son apparition, dans ma tête… Je sursautai sous le coup de la surprise et eu une frayeur lorsque je vit que Circé qui avait elle aussi sursauté avait failli lâcher sa potion. Bien, rien de cassé, elle aussi doit entendre cette voix. Mais contrairement à elle, je ne suis pas sûre qu’elle ait eu affaire à elle la nuit dernière… Qu’est ce qu’il se passe, il a eu sa boite, qu’est ce qu’il essaie de faire ?

Je l’écoute parler avec attention et un peu d'appréhension… Se sentir bizarre ? Comment ça, je ne me sens pas différente d’avant. Pourquoi aller à l’extérieur, c’est dangereux… Qu’est ce qu’il fait, je comprend pas. Il ne nous avait rien dit de tout ça cette nuit…  On va de nouveau tous être en danger… ? ça va recommencer comme avec l'île… ? Non. Ça ne peut pas recommencer. On ne peut pas sortir, c’est trop dangereux… Si d’autres y vont, ils vont se faire massacrer, j’ai bien vu dans quel état était Artémis lorsqu’elle est revenue de là haut. C’est pas interdit d’aller dans les terres désolées pour rien… Attendez… Si Argos fait ça, si des gens se sentent bizarres, voire mal puisqu’il dit que ça ne va pas s’arranger, c’est parce qu’il a ouvert la boîte de Pandore… ? La boîte que je lui ai donnée… Si des gens vont mal et s’ils vont se mettre en danger, c’est à cause de moi…? Nan, personne ne doit y aller, personne ne doit aller dans les terres désolées. Je dois trouver une solution, je dois absolument trouver une solution… Peut-être que si on lui parle il changera d’avis… Il rendra la boîte à Pandore. Parce qu’il l’a volé. Parce que je l’ai volé… Parce que je lui ai fait confiance. Et que maintenant tout le monde paye le prix de ma bêtise et de ma naïveté…

Je sens les battements de mon cœur s’accélérer et une boule se forme dans ma gorge rendant ma respiration plus difficile, moins régulière. Mes yeux effarés parcourent la pièce de manière erratique, comme si j’allais y trouver les réponses que je cherche. Instinctivement, je recule, comme pour m’éloigner de tout ça, presque pour fuir cette situation, alors que je sais ça vain. Je me heurte à quelque chose et perd l’équilibre. Un bruit de verre brisé. Le son d’une chute. Puis un cri. Le mien.

Je me redresse et regarde immédiatement ma main dans laquelle est logé un énorme éclat de miroir. Je sens la douleur irradier dans tout mon bras alors que ma main se met à trembler. La lame ressort légèrement de l’autre côté de ma main, mais bien rapidement, la pointe est recouverte par le sang qui s’échappe de la plaie. Je grimace de douleur, des larmes perlant au coin de mes yeux. Mais, paradoxalement, cette douleur me calme un peu. Me focaliser dessus me permet d’estomper un instant la panique générée par Argos. Alors, générant un nouveau grognement de douleur disgracieux, je retire le tranchant de ma main d’un geste sec. Puis je recouvre la plaie de ma seconde main et use de mon pouvoir pour soigner les dégâts dans un petit halo lumineux. Pendant tout le long de mon soin, la seule chose que je fut capable de répéter était “Je suis désolée”. Pour le miroir brisé, pour le sang au sol, pour mal réagir à des situations de crise… Pour être à l’origine de cette situation…

Ma respiration redevint un peu plus régulière, rassurée par le commun de la douleur, bien qu’il me soit encore une tâche ardue de déglutir et que les battements de mon cœur soient toujours erratiques. Tu dois te calmer Acéso, tu dois garder ton sang froid, c’est pour ça que tu t’entraine, c’est pour ça que tu t’es préparée, tout va bien se passer.... Lorsqu’enfin je fus, un temps soit peu plus calme, la seule chose que j’arrivai à conclure fut.

- Circé, on doit y aller. Je dois empêcher qu’il leur arrive malheur. A tout prix.
Codage par Libella sur Graphiorum

Revenir en haut Aller en bas

Circé
Circé
Déesse de la sorcellerie
Circé
Date d'arrivée : 22/02/2024
Nombre de récits : 38
Sexe : Féminin Pouvoir : Sortilèges
Cycle : 3
Double-comptes : //

Déesse de la sorcellerie
https://dea-kademeia.forumactif.com/t407-circe-i-don-t-play-i-puppeteer#3731
Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Mer 21 Aoû 2024 - 21:44
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________

Les maux d'Argos
Avec du monde

L'expression de Circé perdit de sa rudesse lorsqu'elle constata l'éclat de peur dans le regard de sa colocataire. Elle plissa les yeux, un air interrogateur sur le visage, tandis que la petite cycle 1 commençait à perdre sa respiration. Allons bon... Que se passait-il encore ? Le discours de leur interlocuteur était d'un ridicule tel que la magicienne ne comprenait pas en quoi il pouvait susciter de la crainte. Certes, des idiots risquaient de suivre ses indications, mais bon... ça fera toujours des idiots en moins. Rien de trop problématique. Par contre, cette réaction disproportionnée surprit la déesse qui haussa un sourcil en voyant la petite reculer, faisant sauter son regard partout dans la pièce comme un petit animal blessé à la recherche d'une échappatoire. La magicienne interpella sa colocataire pour tenter de la faire sortir de son état second ou du moins, de forcer sa concentration ailleurs que sur la panique qui l'envahissait. Pour seule réponse, Acéso fit un pas maladroit, heurtant le miroir plein pied de l'enchanteresse. Ce dernier bascula sous l'impulsion, se brisant en millier d'éclat sur le sol reflétant chacun les couleurs de la pièce. Un cri strident perça la chambre accompagnée d'un liquide rouge. Il glissait, sinueux, entre les bouts de verre et sur les tapis luxueux. Acéso venait de se blesser, empalée d'un long morceau coupant dans la main.

Le visage de la magicienne se ferma alors qu'elle observait, sévèrement, la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux. Si Acéso était une tempête chaotique détruisant tout ce qu'elle touchait, Circé était le grand chêne aux hautes branches et profondes racines. Mais gare à la colère de la terre lorsque celle-ci se mettait à trembler.
La petite cycle 1 retira le bout de verre, l'abandonnant au sol dans une giclée de sang. Sa main vierge passa au-dessus de celle meurtrie pour déclencher son pouvoir de guérisseuse. Durant tout le processus, Circé ne fit rien, son regard perçant le tableau désordonnait que formait la petite et sa panique. Elle prit le temps de remarquer les larmes au bord de ses yeux, la façon dont ses épaules hoquetaient à cause de sa respiration erratique, le tremblement de ses membres. Puis elle laissa son regard glisser sur son tapi carmin dont le sang venait noircir la commissure. Le miroir, pourtant si fier, qui se trouvait là, éclaté contre le sol et dont la lumière venait jouer.

- Circé, on doit y aller. Je dois empêcher qu’il leur arrive malheur. A tout prix.  

Le regard émeraude de l'interpellée se braqua sur le visage confus de sa colocataire. Il avait perdu toute trace d'amusement. La magicienne, lentement, se leva. Tel un serpent se dressant face à sa proie, elle dominait Acéso de toute sa taille alors qu'elle s'approchait d'un pas net mais assez lent pour lui permettre de ne pas laisser éclater sa colère.
Circé s'accroupit et braqua son regard acéré dans celui encore terrifié par la voix de la petite. Elle leva la main et, d'un geste sec et vif, elle donna une pichenette au centre de son front. Une petite marque rouge émergea sur la peau pâle de la déesse de la guérison, attaqué par le bout de l'ongle, un peu trop pointu, de la magicienne.

- Toi, petite hirondelle de cycle 1, tu ne feras rien. Si mon miroir est capable de te mettre en échec, qu'en serait-il d'un griffon ? morigéna-t-elle.

Circé se releva, tourna sa tête vers la fenêtre en croisant les bras devant sa poitrine. Elle réfléchissait. Il était certain qu'Héra n'irait pas. Pas après le traumatisme qu'avait provoqué son séjour dans les terres désolées. Hadès ? Peut-être... Cet idiot serait capable d'aller mettre sa vie en danger sous le seul prétexte qu'il était en colère. Héra le lui avait dit, depuis les événements de l'île, il ne supportait plus de laisser des élèves en danger... Bon sang, et ces petites créatures inconscientes se targuant d'être des dieux qui ne se retiendraient pas pour sortir sans considérer une seule seconde les horreurs qu'ils pourraient trouver dehors. La situation était pour le moins délicate. La magicienne pianota sur son bras, indécise.

La magicienne posa son regard sur Acéso et la scruta. Elle avait conscience que cette petite prendrait des décisions impliquants des imprudences dont elle n'était pas capable plus jeune. Et l'ordre de ne pas bouger ne suffirait pas à la faire rester dans la chambre.

- Allons prévenir les membres du personnel. Je te préviens, si tu t'éloignes de moi, je te change en chenille.

La magicienne fit volte-face pour attraper une sacoche et la remplir de petits flacons, de seringues et de fléchettes. Elle récupéra aussi des petites gélules et comprimé qu'elle dissimula directement sur elle avant de sortir de la chambre, partant du principe que la petite la suivrait.
Arrivée à l'académie, la magicienne eut beau chercher, elle ne trouva pas les dieux primordiaux. Frustrée, elle fit claquer sa langue sous son palais avant de récupérer une plume et un peu de papier. Elle écrivit rapidement un mot à l'attention des enseignants qu'elle déposa sur un bureau qu'elle savait fréquemment utilisée des primordiaux.

"La boite de Pandore a été ouverte. Des étudiants risquent de s'aventurer hors des murs."

Circé relisait sa note, plongée dans sa tête, se questionnant sur la marche à suivre. Si les primordiaux n'étaient pas là... Des idiots allaient clairement jouer aux idiots. Et elle détestait le fait d'envisager d'en faire partie, de ces idiots. Mais bon sang, si Héra s'aventurait encore une fois dans les terres désolées sans prévenir sa favorite et prenait tous les risques, Circé allait véritablement devenir dingue et lui hurler dessus ou la pousser très fort contre un mur.

La magicienne se tourna, braquant son regard dans celui de sa colocataire. Elle resta un instant ainsi, à la fusiller des yeux, avant de s'en aller sans mot dire. Sincèrement, elle espérait que l'acidité de ses iris suffirait à dissuader la petite de la suivre. Mais elle, elle ne pouvait pas rester sans rien faire. Pas alors que les primordiaux étaient aux abonnés absents. Pas alors que sa référente aurait besoin d'elle pour protéger les plus jeunes. Pas alors qu'elle faisait partie des plus âgés de l'académie. Bon sang, elle en ferait donc vraiment partie de ces idiots prêts à sortir ?
Soufflant d'agacement, elle finit par prendre la route des murs. Un groupe d'élèves s'avançait, un peu devant elle. Bien entendu... La magicienne fit jouer ses doigts d'énervement, les pressant contre sa paume. Et elle s'engouffra, elle aussi, dans une faille des murs pour traverser la barrière.

Code by Joy


Les Maux d'Argos 0ioj

Revenir en haut Aller en bas

Invité
Invité
Invité
avatar

Les Maux d'Argos Empty Re: Les Maux d'Argos Mer 21 Aoû 2024 - 21:47
____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________
Acéso
Membre supprimé









Les maux d'Argos
J’ai beau me confondre en excuses à maintes reprises, j’ai bien l’impression que Circé est particulièrement irritée de l’accident. Alors je lui promit de lui trouver un nouveau miroir et de m’occuper de ses tapis pour réparer mon erreur. J’avoue que ce manque de compassion est un peu déstabilisant, mais je ne peux pas dire que c’est quelque chose de surprenant venant d’elle.

Lorsqu’elle s’approche de moi et lève la main, je plisse les yeux comme pour me préparer à recevoir un grand coup en conséquence de ma maladresse. Mais finalement je ne reçois qu’une pichenette au milieu du front. Bon, elle est assez forte pour me laisser une marque mais bien moins que ce que j’aurais pensé recevoir alors je rouvrit des yeux un peu surpris. Je l’écoutais me dire que j’étais trop faible pour m’aventurer à aider les autres, sentant une vague de colère et de détermination grimper en moi. Mes sourcils se forcèrent et mon regard à son attention se durcit un peu. Mon ton était sérieux, presque froid et tranchant, ne laissant pas place au doute.

- Ce n’est pas parce que les Moires sont incapables de remarquer mes progrès que je suis faible. Et ton miroir ne m’a certainement pas mis en échec, je suis sur pieds et prête à partir. Avec ou sans toi, j’irai. C’est pour ça que je me démène depuis que j’ai revu le jour, et plus encore depuis l'île.

Et je ne peux pas laisser des gens souffrir et subir les conséquences de mes erreurs... Elle me scruta de son regard à la fois hautain et analytique. Et mon regard se durcit une fois de plus, pour appuyer mes propos et ma détermination. Il est hors de question que je me laisse marcher dessus en laissant balayer aussi facilement tous les efforts que j’ai dû fournir pour en arriver là où je suis, encore moins pour une histoire de chiffre. D’autant que je sais que je ne suis pas loin de prendre du galon, je le sens.

Finalement, elle sembla changer d’avis, peut-être bien que je l’ai convaincu. Je hoche alors la tête, me contentant d’agréer à ses plans, de toute manière  c’est la meilleure chose à faire, sans les dieux primordiaux nous aurions été beaucoup à y passer là dernière fois… Lorsque je la vis préparer ses affaires, je me dépêchai d’en faire de même. J’attrapai mon arc et mon carquoi remplis que je glissai dans mon dos. Je passai une mitaine blanche à ma main droite couvrant entièrement mon index et mon majeur pour les préserver de la corde si je venais à devoir tirer. Puis je m'enquérir de ma manchette sur laquelle est fixée une arbalète pliable, que je passai à mon avant bras gauche. J’attache ensuite un second carquois rempli de carreaux d'arbalète à ma hanche droite. Enfin j’accroche une petite pochette à ma hanche gauche que je remplis d’affaires de premier secours. Heureusement que je ne suis pas allé au festival, je me serais retrouvée aussi démunie que la première fois.

Fin prête, je suivi Circé hors de la chambre et nous nous dirigeâmes vers l’académies pour trouver des responsables. Mais une fois sur place, il n’y avait personne. Je sentis Circé s’agacer et rapidement, elle laissa une note à leur attention. Puis elle tourna les talons, visiblement finalement décidée à régler les choses par elle-même. Je lui emboitai le pas silencieusement. La situation est sérieuse, et j’ai un air plus grave que jamais. Tout le long du trajet je le passe à me préparer mentalement à ce qui pourrait nous attendre de l’autre côté de la barrière. Mais on va régler le problème j’en suis sûre, je me suis préparée pour affronter ce genre d'imprévus, alors les choses ne devraient pas finir en catastrophe complète cette fois.

Arrivé à une faille de la barrière, Circé et moi la passions, c’est la première fois que j'enfreins le règlement de l’académie aussi franchement… Mais passons, j’y réfléchirai plus tard, c’est un sacrifice nécessaire. Comme je m’y attendais, il y a déjà du monde ici, tous n’ont pas l’air aussi bien que Circé et moi. Je me place alors aux côtés de ma colocataire. Bien que ce qu’elle a dit tout à l’heure m’ait irrité, et que je n’aime franchement pas le fait qu’elle m'infantilise de la sorte, je tiens à rester avec elle.
Codage par Libella sur Graphiorum

Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé

____________________________ _________________________________________ _________________________ ___________________________ ________________________________________ __________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________

Revenir en haut Aller en bas

Page 1 sur 6Page 1 sur 6 1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivant

 
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum