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Les Maux d'ArgosPage 4 sur 6Page 4 sur 6 Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivant

Désespoir - sacrifice
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Total des votes : 1
Télémaque
Télémaque
Disciple insatiable
Télémaque
Date d'arrivée : 07/09/2023
Nombre de récits : 90
Sexe : Masculin Pouvoir : Je te retrouverai
Cycle : 2
Couleur(s) de parole : #00cc00
Double-comptes : Artémis - Mégara

Disciple insatiable
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Sam 31 Aoû 2024 - 20:02
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Les Maux d'Argos
Je ne savais plus où donner de la tête. Et ça semblait être allé si vite. Alors qu'Hermès faisait revenir Artémis, un loup apparut et parla avec sa voix donc je compris qu'elle s'était transformée avant d'arriver. Certainement pour partir plus vite d'ici. Ah non, elle voulait s'enfoncer pour... découvrir quelque chose ? Ça ne m'étonnait pas vraiment, j'avais beaucoup entendu parler des Terres Désolées grâce aux récits de mon cher Voyageur. Et d'un coup, je me sentis défaillir. Je me retrouvai par terre, une masse sur moi, étouffant un léger cri de douleur. J'avais fermé les yeux par réflexe et, en les rouvrant, je compris que mon ami était tombé à cause d'Artémis. Elle semblait en colère. Et en même temps pas tant que ça, c'était bizarre. Surtout quand Momos s'en prit à elle, je crus vraiment qu'elle allait lui sauter à la gorge, mais elle se contenta de sourire. Je ne savais pas vraiment ce qui était mieux. Je saisis la main tendue mais mon visage changea quand je vis sa réaction. A mon tour, je posai une main sur son épaule, appuyé d'un regard pour être sûr qu'il allait bien sans le demander à haute voix.

"Je dirais que ça va mais..."

Je bougeai les doigts de ma main gauche et mon bras.

"Je me sens engourdi... La douleur semble courir le long de mon bras."

Il se reconcentra sur Artémis et je retins mon souffle lorsqu'il posa sa question. Il allait y avoir des morts à ce rythme. Pourquoi tout le monde s'en prenait à la Déesse de la Chasse ? C'était à cause des maux que l'on ressentait tous ? Finalement elle leva les yeux au ciel.

"Pour qui tu me prends ? Pas de ça sur moi."

Sa voix était étrangement calme. Tant mieux, on éviterait peut-être une bagarre du même type que celle qui avait eu lieu pendant l'île. Ça avait l'air assez violent. Mais elle comme Arès semblaient différents, et beaucoup moins agressifs. C'en était limite plus flippant. Je me détournai finalement en entendant le dieu s'adressait assez sèchement à Pandore. Je reculai d'un pas, me cachant un peu derrière Hermès quand elle évoqua la soirée où on avait réconforté Apollon. Je n'étais pas certain que c'était une bonne idée de lui rappeler ça.. J'évitai le regard du dieu de la guerre. Je ne répondis pas à mon amie, sachant très bien quel mal m'habitait, je n'avais pas besoin de plus d'explications. J'avais mal. Je portai une main à mon épaule quand je sentis le mal remonter encore. Je posai ma tête sur l'épaule d'Hermès, en sentant une légère faiblesse dans mon corps.

Puis, la voix d'Argos retentit encore et un chemin de lumière apparut. Je frissonnai en voyant les ombres qui se mouvaient tout autour de nous. Il n'y avait qu'un seul chemin mais ça ne pouvait être qu'un piège. Mon regard balaya la foule. Artémis s'était proposée de mener la danse avec Hermès mais elle semblait à présent réticente à l'idée d'avancer. Cependant, elle finit par céder en voyant le mal-être d'Apollon. Je pouvais comprendre. Mes yeux finirent par tomber sur Circé et Acéso. Je ne connaissais pas bien la deuxième mais j'avais déjà partagé quelques moments avec la Magicienne. Je connaissais aussi sa réputation, même si elle ne m'avait jamais rien fait personnellement. Donc je savais qu'elle ne suivrait pas le chemin bien sagement. En revanche, je ne m'attendais pas à ce qu'elle tente d'aller vers les ombres. Quand je vis qu'elle ne reculait pas, je m'élançai dans la direction des deux déesses.

"Circé attention !"

Mais déjà, elle enfonçait sa main dedans. Acéso essaya aussi de la dissuader de faire ça et je tentai de poser ma main, avec douceur, sur son avant bras. Lui donner des ordres ne marcherait pas. Il fallait que j'essaie autre chose.

"Circé... Pense à Héra, elle s'inquiéterait énormément pour toi si tu disparaissais dans ces ombres. On ne sait pas ce qu'elle renferme. Avançons un peu, peut-être qu'on trouvera des réponses au bout de ce chemin ?

- Vous êtes conscients que suivre les indications d’Argos est certainement l’idée la plus stupide possible ?

- Oui. Mais il vaut peut-être mieux avancer pour le trouver, le combattre et mettre fin à tout ça. Et si on se sépare, ça deviendra bien plus dangereux que si on essaie de rester un groupe. Enfin, je pense."

Je croisai son regard et retirai ma main. Le choix final lui revenait. Mais j'espérais qu'elle ne se mettrait pas en danger. Elle finit par se rendre à son tour sur le chemin et je les suivis. En arrivant, je vis Apollon vomir sur Déméter. J'aurai pu aller le voir, mais il semblait y avoir du monde autour de lui déjà. Vu son état, j'imaginais sans mal qu'il avait besoin de respirer, pas d'être assailli. J'irai le voir un peu plus tard. Je vis Amphitrite qui l'arrosait. Qu'est-ce qui lui prenait ? C'était vraiment pas sympa... Et en même temps, vu les Tamarisc à côté, il y en aurait bien un qui lui ferait comprendre de le laisser tranquille. Mon ventre qui grogna me fit comprendre que j'avais un autre problème à gérer. La faim. Tout avait l'air appétissant. Et aussi bien trop facile.

Pourtant, tout le monde s'était résolu à manger. J'avais aussi cette sensation que tant que toute la nourriture ne serait pas mangée, on serait pris au piège ici. Je me résolus à mon tour à piocher ça et là de la nourriture. Au début, c'était un goût assez normal. Mais j'avais toujours aussi faim. Mais plus je mangeai et plus le goût était écœurant. Ça me restait sur l'estomac. Pourtant, il grognait toujours autant. J'entendis Pandore qui demandait de l'alcool.

"Vous êtes sûrs que c'est une bonne idée ? Il faudrait peut-être garder nos moyens pour le combat contre Argos non ? Et si les ombres attaquent..."

Mais j'avais l'impression que personne ne m'écoutait. Je baissais un peu la tête. Ce n'était pas comme si j'avais l'habitude. Je posai soudain une main sur la table pour me retenir et l'autre sur mon torse. La douleur se propageait encore. Je fermai les yeux et serrai les yeux, essayant de ne rien laisser paraître. Je ne voulais pas être un fardeau pour les autres, il fallait que je tienne. Je pris une grande inspiration et recommençai à manger, laissant de côté la boisson puisqu'il n'y avait plus que de l'alcool. Je n'avais rien contre Dionysos, mais je doutais vraiment qu'être alcoolisé nous serait bénéfique.

La voix d'Amphitrite résonna à nouveau près de la table, demandant à être servie. Je levai les yeux au ciel. C'était le moment vraiment... Puis, je me rappelai ce qu'avait dit Pandore à Artémis un peu plus tôt. Et je compris ce qui l'habitait. Ouais, j'allais rester loin d'elle, je n'aimais pas vraiment les gens avec beaucoup d'orgueil. C'était ceux qui passaient leur temps à me rabaisser, je n'avais pas besoin de ça.

Je me rapprochai un instant de Tyché et vis ce qu'elle avait déposé sur la table. Je pris un des bonbons. Hmm, ça ne nourrissait pas mais ça enlevait le goût de cendre, au moins un instant.

"Merci Tyché, c'était une très bonne idée."

Je finis par chercher du regard ceux que je connaissais mieux. Mais je restais proche de Tyché et Hippolyte pour le moment, fermant à nouveau les yeux en sentant une douleur dans ma poitrine. Le banquet touchait enfin à sa fin, mais notre faim n'était pas encore rassasiée. Je restais un instant sans voix quand il parla d'un sacrifice. Nous devions laisser quelqu'un derrière nous, c'était horrible. Le silence se fit et je balayai l'assemblée tout en réfléchissant. Est-ce que je devais me proposer ? Je voulais aider mais je ne savais pas si je l'étais plus ici ou sur le chemin pour trouver le nôtre.

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Les Maux d'Argos - Page 4 T9fd

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Athéna
Athéna
Déesse de la sagesse
Athéna
Date d'arrivée : 25/06/2023
Nombre de récits : 41
Sexe : Féminin Pouvoir : Chemin de la Victoire
Cycle : 2
Couleur(s) de parole : #3C4C6F
Double-comptes : Achille

Déesse de la sagesse
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Dim 1 Sep 2024 - 13:18
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Les Maux d'Argos

Je me sentis mal. Faible. Impuissante. J'avais l'impression de porter le monde sur mes épaules. Je ressentais un mal profond ronger mon coeur petit à petit, l'obscurcir à chaque nouveau pas que je faisais dans les Terres Désolées. J'avais beau être compagnie de Déméter, je me sentais dépassée par les événements, comme si je n'avais plus aucun contrôle dessus. Je marchais droit devant moi jusqu'à arriver, avec d'autres de nos camarades Mythos devant un immense banquet. La voix d'Argos me vrilla les oreilles lorsque je l'entendis. Ses instructions étaient très claires, même si je ne pus m'empêcher de me sentir oppressée par l'extérieur de l'académie. Je plissais les yeux en regardant l'immense banquet dressé devant nous. Une faim foudroyante me tordit le ventre. J'avais pourtant passé la journée à manger avec Déméter...

J'ai faim... J'ai si faim...

Je vis Apollon manger. Il ne fut d'ailleurs pas le seul puisque tout le monde se mit à manger. Je scrutais du regard les fruits que je pouvais consommer, la salade, les olives, l'eau fraîche, le thé et les jus de fruits. Je m'approchais des mets et je ne pus me retenir de les manger et les boire sans l'élégance que je pouvais avoir durant l'après midi. J'étais affamée. Assoiffée. Je vis mes camarades manger tout autant que moi, mais plus le repas se poursuivait, moins ils ne semblaient y trouver du plaisir ou une quelconque satiété. Je devais bien avouer que moi non plus... La nourriture eut un goût de cendre dans ma bouche et Apollon en avait même vomi. Il semblait être si mal en point... Déméter aussi. Je la savais gourmande, mais même pour elle, cela prenait des proportions démesurées... Je finis par légèrement m'éclipser, me mettre sur le côté, assise sur une souche. Mon estomac me tordait de douleur. Cette sensation très désagréable ne partait pas et ce, peu importe la quantité de nourriture que j'avalais, comme si j'étais dotée d'un appétit insatiable, comme tous mes camarades, certains plus que d'autres... La cendre, la fumée, rien de tout ce que je mangeais n'était bon au fil du repas. Mais nous devions tout manger... Tous... Déméter s'approcha de moi et me tendit de quoi manger une nourriture un tant soit peu meilleure. Je tendis les mains vers elle, tremblantes par la faim qui me tenaillait intensément...

Merci, Déméter...

Je dévorais les pommes à ma portée tandis que je regardais le banquet se vider petit à petit. Nous devions tout manger pour avancer et nous étions coincés ici tant qu'il restait une miette... Je me forçais pour retourner au banquet et manger les affreuses victuailles qui s'y trouvaient. Je comblais le goût infect de ce que j'avalais par une pomme de Déméter, bien meilleure, mais qui ne me rassasiait pas plus... Je donnais de ma personne au mieux pour terminer cet infernal repas... Jusqu'à ce que la voix d'Argos transperce l'air une nouvelle fois pour nous donner de nouvelles instructions. Je retournais sur ma souche d'arbre pour l'écouter et réfléchir. Plus ses ordres défilaient, plus j'étais horrifiée. Nous devions laisser quelqu'un ici... Circé désapprouva l'idée. Elle ne fut pas la seule. Moi non plus, je n'étais pas d'accord...

On ne peut pas sacrifier l'un des nôtres... Il veut affaiblir notre effectif pour augmenter ses chances de nous vaincre... Il sait qu'il n'a aucune chance si nous sommes tous ensemble... Il cherche à nous diviser.

Les ombres dansaient près de nous. L'heure tournait et le mal nous rongeait lentement. Prendre la parole m'était difficile. Je peinais à me concentrer et mon analyse de la situation et de la stratégie à employer pour nous en sortir refusaient de m'aiguiller. Nous n'étions pas dans un combat. Nous étions déjà piégés... Je baissais la tête, fermant les yeux quelques instants, les mains jointes. J'avais beau ressasser, nous ne pouvions qu'obéir...

Mais nous n'avons pas le choix... Qui plus est, nous n'avons rien qui nous prouve que les ombres ne feront rien à la personne que nous laisserons derrière...

C'est alors que je sentis un poids conséquent écraser mes épaules, ma poitrine et mon ventre. Je commençais à trembler, les larmes commençant à couler de mes yeux. Je ne pleurais pourtant jamais. Mais c'était la première fois que je me sentais aussi... Impuissante.

J'aimerais être plus utile... Je ne sers à rien dans la résolution de ce problème... Je suis désolée... Je n'arrive pas à échafauder un plan pour contrer le sien. Je manque de données... Pardon. Je n'arrive pas à réfléchir !

Je respirais faiblement, silencieusement, ma tête dans mes mains. Je me sentais minable. Misérable. Inutile. J'allais donner raison à tous ceux qui doutaient de moi. À ce rythme, c'est moi qu'on allait finir par abandonner là, au milieu de toutes ces ombres, seule... Pitié... Pas ça...


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Et dans sa main droite, la déesse de la victoire, Niké. Et c'est marrant parce que... Oui. On sait.

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Achille
Achille
Ο ανίκητος - l'Invincible
Achille
Date d'arrivée : 18/04/2023
Nombre de récits : 176
Sexe : Masculin Pouvoir : Invulnérabilité
Cycle : 3
Couleur(s) de parole : #FF3E3E
Double-comptes : Athéna

Ο ανίκητος - l'Invincible
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Dim 1 Sep 2024 - 15:22
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Les Maux d'Argos

Les Terres Désolées. On s'en fait toute une montagne alors que pour l'instant, je vois rien qui pourrait m'effrayer. Rien qui pourrait me mettre en danger. Je vois alors les autres Mythos qui ont eu envie de voir l'extérieur. On est beaucoup à faire ça. Enfin, moi, j'ai pas l'impression d'avoir un quelconque mal. Je me sens bien. Même très bien... Voire, je me suis jamais senti aussi bien, en fait. Vivant, puissant, je marche la tête haute sur le chemin qui se dégage devant moi. On arrive devant un banquet colossal. Tiens ? J'ai bien envie de taper dedans... On doit manger. Il me le dira pas deux fois, ce Lobellus... Je frappe ma main avec mon poing, sourire fier aux lèvres. Un banquet de bienvenue à l'extérieur. C'est que c'est sympa, ça... Je sens qu'autour de nous, y a des ombres partout. Il veut qu'on ait mangé avant de lui ravaler la façade à la phalange. Faudrait pas le décevoir... Alors je me mets à manger en grandes quantités, avec appétit. C'est que j'ai faim, en fait... Mais plus on tape dedans et moins c'est goûteux. Pourtant, on a toujours faim. Apollon mange jusqu'à vomir sur Déméter. Ah, on dirait qu'il a énervé ma référente. Il va se faire étriper... Ah ? Bon, ben nan. C'est de moins en moins bon. J'ai l'impression de bouffer de la cendre. Je laisse tomber mon bout de pain sur la table. Je suis encore sympa de pas le jeter au sol...

Il est dégueu, ce banquet...

Même pas un tzatziki décent pour l'accompagner... Nan mais il sait qui il reçoit dans sa fête de merde ?! Le héros qui ne connait qui ne connaît ni la peur, ni la douleur, qui vient à bout de n'importe quel combat, l'Invincible ! Je me promets de lui mettre la beigne de toute son immortalité quand je le croiserai entre quatre yeux. Une fois toute la nourriture infecte engloutie, Argos reprend la parole. Je pousse un rire silencieux. On est trop. Il a peur...

On est trop, hein... Tout seul, je les éclate, lui et toutes ses ombres, alors tous ensemble...

Mais. Ça implique de sacrifier quelqu'un. Le laisser ici au milieu de nulle part, sans être sûr de pouvoir le retrouver après avoir poncé la tronche d'Argos. Je vois du coin de l'oeil Athéna qui a l'air d'être une épave. Pour elle aussi, ça a l'air de puer... Je suis le seul à être opérationnel et à pas avoir de problèmes dans ce groupe, en fait, ou comment ça se passe ?!

Laisser quelqu'un ici. Ça pue le traquenard... J'ai pas confiance. Mais si on peut pas faire autrement...

Je regarde autour de moi. On est plusieurs à dire que c'est une mauvaise idée. Mais on a pas l'air d'avoir le choix... On est pas mal de Tamarisc. Bonne force de frappe. Enfin, si Arès se sort les doigts du derche... Même si Hécate a l'air d'être d'une humeur bien belliqueuse aujourd'hui... On a de quoi faire de bonnes stratégies avec Hippolyte. Jusqu'à preuve du contraire, Argos est un homme. Mais même avec la moitié de ma puissance, j'aurais l'impression d'écraser un moustique. Ce serait pas intéressant s'il est encore moins résistant et fort... Je le plaindrais presque. Presque...

Va falloir choisir qui reste ici pour que les autres partent...

Si je devais faire un choix, ce serait forcément quelqu'un avec qui j'ai pas beaucoup combattu... Mais j'aime quand même pas l'idée de sacrifier quelqu'un pour avancer. On a trop de bons éléments dans ce groupe. Ça va pas être simple de faire un choix...


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Perséphone
Perséphone
Déesse du printemps
Perséphone
Date d'arrivée : 25/01/2023
Nombre de récits : 103
Sexe : Féminin Pouvoir : Floraison Funèbre
Cycle : 2
Couleur(s) de parole : #f0a4af

Déesse du printemps
https://dea-kademeia.forumactif.com/t17-persephone-la-fleur-du-mal https://dea-kademeia.forumactif.com/t22-recits-de-persephone
Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Dim 1 Sep 2024 - 15:25
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J’étais restée en retrait quelques minutes, ne sachant pas vraiment vers qui me diriger. Les douleurs que je ressentais depuis un moment maintenant semblaient s’être intensifiées depuis que j’avais franchis la barrière. Ajouter à ça des conversations animées entre les dieux, je ne me sentais pas apte à m’intégrer au reste du groupe. C’est Dionysos qui vint rompre ma solitude en s’approchant de moi. Je ne l’avais même pas vu arriver.

- Perséphone.. si tu es là aussi, c’est que tu as entendu Argos n’est-ce pas ? Tu te sens.. bizarre ?

- Diony’ ! Oui… je crois va encore se retrouver dans de beaux draps… Je ressens des douleurs inexpliquées un peu partout, j’ai l’impression que c’est plus fort depuis que j’ai passé la barrière. Et toi ?


Argos reprit la parole ce qui n’avait rien de rassurant, cette histoire je la sentais très mal, en plus de cette sensation qui me rongeait de l’intérieur. Le groupe décida d’avancer, de suivre la lumière sur le chemin des terres désolées. J’avais qu’une envie, forcer tout le monde à faire demi-tour, et laisser les professeurs régler ce problème. Ils étaient quand même beaucoup plus puissants que nous, et ce n’est pas pour rien qu’on avait l’interdiction de franchir la barrière magique de protection. Enfin, prise par l’élan du groupe, je décidai de suivre la masse à coté de Dionysos. Arès était en tête de marche, sans grande surprise, et avec Apollon. Je l’observais de loin, ne souhaitant pas m’incruster dans son groupe d’amis. Depuis la déclaration du dieu des arts, j’étais un peu gênée de me retrouver avec Arès car j’avais été une mauvaise amie, incapable de ressentir l’amour qu’il y avait entre les deux. J’avais été aveugle, et ne mettais pas montrée suffisamment digne de confiance pour qu’il puisse s’ouvrir à moi.

En plus d’avoir mal dans tout le corps, la faim commençait à se faire ressentir. Le mal de ventre provoqué par ça, accentuait mes douleurs et ça devenait de plus en plus compliqué. J’avais comme des spasmes irréguliers dans tout le corps, comme si on me plantait des aiguilles à des endroits stratégiques pour me faire souffrir. Je m’installai à coté de Dionysos, et malgré la faim, j’étais incapable d’avaler quoique ce soit. J’essayais pour calmer le mal, mais la douleur ne partait pas. Je faisais complètement abstraction de tout ce qui pouvait se passer autour de moi, les discussions, les bruits des couverts qui claquaient sur les assiettes…  Juste la voix d’Athéna, plus calme et réfléchie que la moyenne, parvenait à franchir le brouillard qui avait envahi mes pensées.

Le sacrifice… encore et toujours une histoire de sacrifié et de disparition, mon rôle préféré, et ce malgré moi. Elle avait raison, en se séparant, on allait être beaucoup plus vulnérable, mais en même temps, si on ne respectait pas ses règles, qui sait ce qu’Argos nous réservait ? Athéna manquait étrangement d’assurance et de conviction, la tristesse semblait la submerger, pendant que moi, je me sentais de plus en plus comme une bombe à retardement. La douleur s’intensifiait encore et encore, et j’avais peur d’une chose : moi-même. Dans ces conditions, je craignais de ne pas savoir contrôler mon pouvoir et de faire vivre un véritable enfer à tous mes camarades en plus des maux qu’ils subissent tous.

Je regardais Diony faire son… Diony en servant de l’alcool à tout le monde. Je lâchai un sourire qui se termina directement par une grimace à cause des douleurs. J’étais contente qu’il parvienne à « s’amuser » malgré la situation, j’aurai aimé en faire autant, lâcher prise et pouvoir me détendre, mais si je me laissais porter par l’instant, ma magie allait éclater au grand jour et mettre à terre tout le monde. Je déposai ma main sur la sienne, tant pis pour la discrétion, et je pris la parole. D’abord une première fois, mais ma voix fût inaudible à coté de tous ces grands dieux en plein festin, je recommençai alors, cette fois-ci avec plus de conviction et de puissance.

- Les amis, je pense que je devrais rester ici… Je sens que ma magie m’échappe et, si ça doit arriver, ça risque d’être très dangereux pour tout le monde…

Les étudiants ne connaissaient pas, pour la plupart, la partie sombre de mon pouvoir. Arès avait eu l’occasion de la tester, d’autres l’ont vu durant les différents tristes évènements. Pour pas qu’elle ne déborde, je passais mes journées à faire attention à mes émotions, mais là, ma concentration allait automatiquement vers les zones de douleur et je sentais que si ça continuait, je n’allais plus savoir la contenir. J’espérais qu’ils me fassent confiance, qu’Arès et Dionysos ne m’empêchent pas de rester seule, et sur la touche, encore une fois. Bon au moins, cette fois ci, c’était mon choix.

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Hécate
Hécate
Déesse de la nouvelle lune
Hécate
Date d'arrivée : 31/12/2023
Nombre de récits : 63
Sexe : Féminin Pouvoir : Torche brillant dans les ténèbres
Cycle : Cycle 2
Couleur(s) de parole : #9966ff

Déesse de la nouvelle lune
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Dim 1 Sep 2024 - 18:32
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Le groupe se rassemble, les dieux finissent par sortir du cadre protecteur de l'académie à la recherche de ce qu'Hécate estime être une simple chimère. Surtout que la route n'a rien de rassurer, aucune ombre, aucun ennemi, mais une désagréable sensation touche la tamarisc. Artémis a eu certes la présence d'esprit de l'accepter à leur côté, mais ils ne sont clairement pas en position de force. Hécate se méfie de tout, ses nerfs sont à vif, même si elle fait son mieux pour le cacher. Elle avance, ne donnant qu'un vif coup d'œil sur un groupe de plus en plus gros qui converge en un seul point. Un point qui se trouve être une table de banquet, remplis de nourriture appétissante. Une odeur de mets, mélangeant des odeurs épicée, ainsi que sucrée embaume l'air.

Gggrrrrrblblbl

Le ventre d'Hécate se met à gargouiller bruyamment, comme appeler par toute cette nourriture, la faim arrive pour attirer Hécate dans ce qu'elle imagine être un piège. Surtout quand on entend Argos s'amusait de la situation. Cet alors qu'une bande d'abrutis, Apollon en tête, se jette sur la nourriture. Sa main est crispée sur sa hache, la tenant avec fermeté. Elle est s'y concentrée sur ce qui se passe autour d'elle qu'elle ne voit pas Déméter et Athéna s'approcher et sursaute quand Apollon touche de son divin vomi la déesse de la moisson. Hécate lui lance un regard entre le furieux et le dégoûter. Dire qu'elle s'imagine que des nymphe groupie aurait été honoré d'une telle "bénédiction".

Une partie d'elle, furieuse, aurait sans hésitation, attaqué Apollon pour un tel affront. Si d'autre, plus rapide, n'aurait pas profiter de son temps de dégoût pour arranger la situation. Devant Artémis, Déméter et Arès, Hécate préfère ne rien faire. Elle se rapproche juste de la table en observant les ombres. Elle est bien d'accord avec Momos, c'est un piège.

"Et voilà que l'on nous engraisse comme des porcs que l'on conduit à l'abattoir."

Hécate observe la nourriture, une pomme rouge et brillante. Son ventre se met à nouveau a gargouillé. Ses yeux rivés sur la pomme, elle semble incapable d'en détourner le regard. Toute son attention est tournée vers cette pomme. Elle regarde sur sa droite, puis sur sa gauche, avant de prendre timidement la pomme et de finir par croquer dedans prudemment, avant de la dévorer avec une rare ardeur. Le premier temps, le gout est sucrée, mais avec le temps, il disparaît puis finit par ressembler à celui de la cendre. Hécate finit par faire un pas en arrière du banquet. Plus elle mange, moins c'est intéressant et plus elle a faim. Dégouter, elle regarde les autres boire de l'alcool est les juge du regard. Jusqu'à entendre la voix de Perséphone qui craint que son pouvoir finissent par mal tourné.

"- Et rester ici en jouant le jeu d'Argos ? N'importe quoi. C'est encore plus dangereux que n'importe lequel de nos pouvoirs."

Elle se rapproche d'elle et pose sur elle sa torche.

"- Je ne laisserais personne en arrière et si tu dois rester, je resterai avec toi. Mon pouvoir te protégera du tiens, je peux l'affaiblir autant temps qu'il le faudra, mais il n'est pas question que l'on t'abandonne dans un endroit aussi dangereux. Nous diviser doit aussi faire partie de sa stratégie, nous ne devons pas jouer son jeu."

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Hébé
Hébé
Déesse de la jeunesse
Hébé
Date d'arrivée : 04/08/2024
Nombre de récits : 23
Sexe : Féminin Pouvoir : Retour en enfance
Cycle : 1

Déesse de la jeunesse
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Dim 1 Sep 2024 - 19:07
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Les maux d’Argos


Bon, le moins que l’on puisse dire c’est que réunir plein de jeunes dieux soumis aux maux de la boite de Pandore ne créait pas une ambiance de paix et de tranquillité. Ça criait, se poussait, se fâchait, se lançait des piques acerbes… Bref si le but d’Argos était de mettre le chaos, il fallait reconnaître que c’était plutôt réussi… La petite déesse avait haussé les épaules quand cette pensée lui avait traversé l’esprit. Elle n’avait rien contre le chaos en fait, bien au contraire… Le chaos, c’est la vie, la fougue, le changement, la jeunesse est chaotique par essence… L’ordre, imperieux, statique, immuable, figé dans sa soit-disant perfection, ça, ça lui filait des sueurs froides en revanche.

En plus, pour sa part, elle continuait de se sentir bien et puis, de toute façon les dieux étaient immortels alors bon… Ils ne risquaient pas grand chose au final, à part peut-être louper la prochaine grande fête, pas de quoi en faire un drame non plus… Bon, c’est vrai que c’est sympa les fêtes quand même, et qu’elle-même serait vivement contrariée de ne pas participer à la prochaine… Mais voilà quoi, c’est pas la mort non plus… Bref, Hébé n’était pas inquiète, elle regardait sa fratrie s’engueuler, d’un œil amusé, en mangeant sa sucette (suivie des diverses friandises qu’elle piochait dans son sac) comme on mangerait du pop-corn au cinéma.

Elle avait levé le nez quand Momos avait couvert ses oreilles,fronçant les sourcils, d’où il se permettait de couper le son de son divertissement lui ? Elle avait secoué la tête pour se dégager mais sans succès. Elle avait fermé les yeux et s’apprêtait à le ramener à l’âge des couches culottes quand il retira ses mains. Il lui avait signalé qu’elle risquait de tomber malade en ne mangeant que des sucreries.

Elle avait brièvement levé les yeux au ciel, il fallait toujours qu’il joue les papa poules celui là… Pourtant, elle n’avait même plus sa forme enfantine là… Bon, après elle était immature, elle le savait et en était fière, les adultes sont d’un ennui mortel… C’est ça qui l’ennuyait surtout voir ses frères et soeurs se transformer progressivement en grands trucs ennuyeux, raisonnables (beurk), avec le sens des responsabilités (re-beurk) et une attirance limite obsessionnelle pour la reproduction ( Stop ! j’vais vomir là !). Finalement la jeune fille avait poussé un soupir agacé.

« Oui Momos, je sais. Mais j’ai faim ! Et Argos m’avait pas envoyé de mémo, hein donc j’ai pris ce qu’il y avait sur les stands. La prochaine fois, tu demanderas aux méchants de mieux organiser la sortie scolaire ! »

Elle ponctua sa phrase en lui tirant la langue et lui tourna ostensiblement le dos. Nan mais c’est vrai quoi, à la fin ! Momos a reporté son attention sur les autres, se joignant à l’ambiance conflictuelle générale et Hébé a pu continuer de grignoter tout en regardant « Grabuge sur l’Olympe » en direct live. A la question de Pandore, elle avait haussé les épaules en répondant qu’elle ne ressentait absolument rien de bizarre avant d’engloutir, d’une bouchée, un énorme beignet.

Et puis, la voix d’Argos avait de nouveau retenti. Ne pas  s’écarter du chemin… Bon, ça avait l’air plutôt facile pour le moment… Enfin jusqu’à ce que son attention soit attirée par un mouvement dans les ombres.

Elle était curieuse, de savoir ce que recelaient les Terres désolées en dehors de ce chemin aménagé pour eux, elle s’arrêta un instant, penchant la tête sur le côté pendant qu’elle se demandait si oui ou non, elle sortait du chemin pour aller voir. Momos avait-il surpris son envie d’exploration ? Probablement… puisqu’il entreprit de la porter comme une gamine…

« Heyyyyy mais arreteuuuuh ! J’suis trop grande là… c’est n’importe quoi ! »

Mais ses protestations n’avaient pas l’air d’atteindre Momos qui continuait à avancer comme si de rien n’était. Elle se demanda un instant si elle devait lui offrir une petite cure de rajeunissement mais son estomac se mit à gargouiller presque douloureusement. Elle farfouilla dans sac pour trouver une barre de nougat, mordit à belles dents dans la confiserie et, une idée en chassant une autre, oublia complètement qu’elle était contrariée quelques instants plus tôt.

Et c’est ainsi qu’ils arrivèrent à la grande salle. A peine, ses pieds eurent-ils touché le sol qu’Hébé se précipita sur le banquet. Son estomac criait toujours famine malgré les quantités de gâteaux et bonbons qu’elle avait déjà ingéré et tout ce sucre commençait à l’écoeurer. Ni une, ni deux, elle s’empara d’un énorme jambon qu’elle attaqua aussitôt, à même l’os, avec l’appétit d’un ogre qui n’aurait pas mangé depuis quinze jours.

Même le mémorable jet de vomi d’Apollon ne suffit pas à  doucher son appétit. Elle avait même failli s’étouffer en retenant à grand peine un profond éclat de rire devant la mine courroucée de Demeter. Le visage blême d’Apollon avait cependant douché son hilarité dans la seconde. Et le buffet gargantuesque avait rapidement récupéré tout son attention

« Alors cha, ch’est churement la meilleure idée de la journée ! » s’exclama la déesse, la bouche encore pleine de viande, lorsque Pandore demanda de l’alcool à Dyonisos…

Elle s’empara d’un cocktail coloré dont elle ignorait complètement le contenu, elle l’avait juste trouvé beau, avec son dégradé glissant du jaune au rouge, on aurait dit un couché de soleil.

« Merchi Didi ! » s’exclama-t-elle d’un ton joyeux sans pour autant s’arrêter de manger.

Mais petit à petit, ses coups de dents se firent moins prononcés, elle se sentait toujours aussi affamée pourtant mais la nourriture lui laissait un goût bizarre dans la bouche… Elle fronça les sourcils, avala une grande gorgée de son cocktail puis renifla son jambon avec une moue sceptique. Rien à signaler. Il avait l’air bon, il sentait bon, alors pourquoi elle avait l’impression de mâchouiller un bout de carton ? Elle jeta un coup d’oeil aux autres… Ils semblaient tous avoir des difficultés à apprécier la nourriture.

Tyché annonça alors qu’elle avait des bonbons, pour alterner, avec la nourriture de plus en plus infecte du banquet. Hébé jeta un regard à son sac plein de victuailles, sucrées certes, mais autrement plus nourrissantes qu’un banquet de cendres. Elle se mordit la lèvre, ce n’était pas bien de garder ça pour elle toute seule, elle en prenait conscience mais d’un autre côté sa faim n’était toujours pas rassasiée… Il y allait avoir d’autres épreuves, elle risquait de mourir de faim ! Et puis c’est bien eux, qui disaient tout le temps qu’il fallait pas se précipiter, qu’il faut bien se préparer, qu’elle était trop impulsive, tout ça. Mais la seule qui avait pensé à prendre des provisions, c’était elle. Et maintenant il faudrait qu’elle partage sa précieuse nourriture avec les autres ? C’était pas juste, c’était à elle et puis elle allait encore avoir faim et… Et il fallait bien réussir à finir cette épreuve s’ils voulaient avancer… Dans un soupir aussi résigné que théâtral, Hébé hissa son gros sac à dos sur la table et l’ouvrit à la vue de tous, dévoilant ses plaisirs sucrés.

« Moi aussi, j’ai de la nourriture de dehors… J’ai pris ce que je pouvais à la fête avant de partir. Servez-vous si vous avez besoin. » bougonna la petite déesse avant de retourner s’attaquer au buffet magique, non sans avoir embarqué un paquet de beignets pour pouvoir alterner avec les aliments au goût de cheminée.

Enfin, la grande table se retrouva vierge de toute nourriture magique, la petite déesse récupéra son sac à dos avant de se diriger, avec les autres vers la sortie.

La voix d’Argos s’éleva de nouveau. Un sacrifice maintenant ? Enfin sacrifice… le mot est grand… En gros une personne devait rester ici et Argos assurait qu’aucun mal ne lui serait fait…

Et c’est là qu’Athena a fondu en larmes et, pour la première fois, depuis les premières paroles d’Argos, un voile d’inquiétude a brièvement marqué le visage de la petite Hébé. Certes, Athena n’avait jamais comptée parmi ses personnes préférées, la sagesse et la jeunesse faisant assez rarement bon ménage. Hébé trouvait qu’Athena était une rabat-joie en puissance mais il lui fallait bien reconnaître son intelligence exceptionnelle. La stratégie, les plans, les énigmes et tous ces trucs là, c’était son domaine à elle, personne ne pouvait être meilleure qu’elle à ces jeux là. La voir s’effondrer de la sorte fit glisser un frisson glacé le long de son échine.

Elle fronça les sourcils et alla se camper devant Athena

« Hey, t’as pas le droit de dire ça, Puit de sagesse ! C’est toi la plus intelligente ici »

Elle rentra imperceptiblement la tête dans les épaules, s’attendant plus ou moins à recevoir un coup… Vu les circonstances actuelles il était fort probable qu’au moins une personne dans l’assemblée prenne la mouche… Aussi poursuivit-elle à toute vitesse dans l’espoir de finir sa tirade.

« Faut juste que tu te calmes, je pense… Ça doit être un des maux de la boîte, le désespoir ou le pessimisme ou la dévalorisation de soi j’sais pas, mais en tout cas c’est pas toi ! On a confiance en toi, j’ai confiance en toi, moi en tout cas. Tu es Athena, déesse de la sagesse et de la stratégie. Personne ne peut te battre sur ton domaine si tu gardes ton sang froid. Ressaisis toi, je crois en toi. »

Bon, elle ignorait si ça allait marcher, l’éloquence, les grandes paroles tout ça, c’était pas vraiment son domaine mais bon elle avait parlé avec son coeur. Elle lui aurait bien fait un câlin pour accompagner son encouragement mais elle ignorait comment Athena le prendrait. Elle se contenta de la gratifier de son grand sourire lumineux avant de s’écarter un peu et d’écouter Persephone puis Hécate d’un air concentré.


« Je ne suis pas sûre qu’on ait la possibilité de changer les règles. On va être obligés d’abandonner quelqu’un, je pense. Mais effectivement tout seul, c’est risqué. Si vous êtes d’accord pour rester toutes les deux, ça me paraît un bon choix… Si Argos l’accepte… »

Elle n’était pas sûre, pour sa part, qu’Argos cherche à les affaiblir. Pas forcément physiquement en tout cas… Et si le but était de les affaiblir mentalement, de les plonger dans le doute et la peur, il n’avait aucun intérêt à accepter… Les forcer à choisir une seule personne et les laisser s’inquiéter de son sort serait bien plus efficace…

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Arès
Arès
Dieu de la guerre
Arès
Date d'arrivée : 30/01/2023
Nombre de récits : 367
Sexe : Masculin Pouvoir : Chef de guerre
Cycle : 2
Couleur(s) de parole : #7E0B0F
Double-comptes : Écho, Pandore

Dieu de la guerre
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Dim 1 Sep 2024 - 20:09
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Les Maux d'Argos

  
    
     
Contre toute attente, ils parvinrent bel et bien à terminer l'immense buffet qui était apparu devant eux. Et conformément à toute attente, ce ne fut pas si simple de continuer leur route. Les ombres se massèrent pour leur bloquer le passage et Arès serra les dents. Ils n'en auraient donc jamais fini avec ce type ? Pourquoi fallait-il que tous les festivals de cette école soient maudits ? Il n'aurait jamais dû venir. Ils n'auraient jamais dû sortir. Si on leur interdisait de sortir d'Olympus, ce n'était pas pour rien. Est-ce qu'ils étaient seulements immortels à l'extérieur ?

- Les amis, je pense que je devrais rester ici… Je sens que ma magie m’échappe et, si ça doit arriver, ça risque d’être très dangereux pour tout le monde…

- Quoi ? C'est hors de question.


Il connaissait cet aspect de son pouvoir. Il l'avait déjà senti absorber son énergie vitale au point que même lui avait peiné à résister à la douleur. Mais il refusait qu'elle se sacrifie. Elle disparaissait à chaque fois, à croire qu'elle était maudite et condamnée à se faire enlever, encore et encore, par des créatures des ténèbres.

D'autres personnes protéstèrent, ce qui ne le rassura qu'à moitié. Même en restant avec elle... c'était trop dangereux. Il ne croyait pas une seconde qu'on les laisserait faire. C'était comme la grotte de la cascade, comme les sirènes, ils n'avaient pas leur mot à dire et ils se contentaient d'avancer selon un plan bien trop élaboré pour eux. Athéna, en fondant en larmes, ne fit que le lui confirmer. Si même elle, qui passait son temps à élaborer des stratégies pour se compliquer la vie, n'arrivait pas à trouver de solution, il n'y en avait pas.

Il baissa la tête en serrant les poings. Il ne se sentait pas la force de débattre avec les autres pour les empêcher d'accéder à la demande de Perséphone, et il ne comprenait pas pourquoi. Il n'avait jamais été dans cet état.
Si.
Une fois.
Le souvenir du restaurant le frappa si brutalement qu'il dut crisper encore plus les poings et s'enfoncer les ongles dans la paume jusqu'au sang pour ne pas se laisser submerger. Une brûlure peu familière lui noua la gorge et lui piqua les yeux. Il serra les dents. Non, hors de question qu'il se retrouve dans le même état qu'Athéna.

- Je veux pas que tu restes en arrière...


Pourtant, il n'arrivait pas à trouver le courage de lui mentir. De lui dire qu'ils trouveraient un moyen de garder son pouvoir sous contrôle - impossible - ou qu'ils pouvaient s'en sortir autrement, ou quoi que ce soit d'autre qui la rassurerait. Parce qu'ils étaient dans un cul-de-sac et que rien ne changerait ce fait. Il aurait pu sacrifier quelqu'un d'autre à la place, mais à quoi bon ? Perséphone avait raison. Elle ne pouvait pas contrôler son pouvoir et dans tous les cas, il finirait par lui arriver quelque chose de grave. Il repensa à la vision des sirènes, quand Perséphone avait perdu toute maîtrise de sa magie et détruit Olympus, jusqu'à se vider de toute énergie. Rien n'empêchait que ça se produise réellement...
Aucune des deux options ne l'enchantait. Peut-être qu'il serait plus simple qu'il se jette directement dans les ombres pour épargner la discussion.

#7E0B0F#7E0B0F#7E0B0FⒸ Arès 




a

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Apollon
Apollon
Dieu des arts
Apollon
Date d'arrivée : 16/02/2023
Nombre de récits : 441
Sexe : Masculin Pouvoir : Accord Parfait
Cycle : 2
Couleur(s) de parole : #ff6600
Double-comptes : Néphia

Dieu des arts
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Lun 2 Sep 2024 - 18:44
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Les Maux d'Argos

Quelle horreur, j’ai l’impression que tout le monde n’a d’yeux que pour cette abomination sortie de mon estomac. Mais détournez les yeux enfin ! Ne regardez pas vers moi. Vous croyez vraiment que j’ai envie qu’on me voie dans cet état ?

Heureusement pour ma conscience, la proximité d’Artémis et Arès et les propos de Déméter me permettent de reporter mon attention sur ce qu’il se passe autour de moi et non de l’avis que peuvent avoir les personnes à l’autre bout du buffet.

Je prends le thé en remerciant doucement Déméter, même si le contenant est plus chaud que je ne l’aurais cru. Par contre, je ne sais pas ce qui lui prend de demander à me voir demain mais je ne compte pas accéder à sa demande. Si encore elle me l’avait demandé directement mais non, elle demande, ordonne plutôt, à Arès et Artémis de faire en sorte que je sois dans son bureau demain. Alors je ne vais rien dire parce que je ne sais pas par quel mal elle est affectée et que nous sommes dans une situation particulière mais elle ferait bien de ne pas oublier que je ne suis pas un Tamarisc, peu importe ma proximité avec plusieurs de ses protégés.

— Ça va aller ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as bu au festival ? C'est la nourriture ou Argos ?

Après une gorgée de thé, je m’appuie un peu sur la main d’Arès dans mon dos pour maintenir mon équilibre et faire en sorte de leur répondre avec une voix intelligible.

— Je n’ai pas bu non. J’ai mal au ventre depuis quelques heures, ça doit être un mal de la boite.
— Argh mais quelle horreur !!

Je ne dis rien mais sert un peu plus mes mains sur ma tasse de thé. Merci pour le nettoyage Amphitrite mais tu n’étais pas obligée de relever l’horreur de la chose, je m’en étais déjà rendu compte !

J’entends alors crier Momos un peu plus loin et hoche la tête dans sa direction. Non, je ne vais pas me forcer à manger, ce serait totalement contreproductif. Il ne manquerait plus que je vomisse sur la nourriture pour rendre cette épreuve encore plus difficile.

Hermès vient gentiment me voir, certainement pour constater mon état, et je lui souris du mieux que je peux alors que je récupère la pomme qu’il m’offre. Je la mets dans ma poche, n’en ayant pas l’utilité pour le moment. Je suis sûr qu’elle est excellente mais, à l’heure actuelle, l’idée même de manger quelque chose m’écœure.

— Ah, Apollon, tu es malade. Ça fait quel effet, de subir un mal de simple mortel ?

En temps, normal, j’aurais répliqué mais, dans mon état actuel, je préfère ne rien dire et m’assoir simplement sur le sol, en buvant mon thé. Histoire de me calmer un peu. Au moins, Pandore me confirme ce que je pensais déjà, sa boite renferme la maladie, que j’ai eu l’immense chance de tirer au sort.

Je ferme les yeux, buvant par intermittence, essayant de me mettre dans une bulle pour oublier mon mal. Ça fonctionne assez bien jusqu’à ce que la voix d’Argos retentisse à nouveau.

À ce moment-là, je suis encore trop faible pour réfléchir ou intervenir dans quoi que ce soit mais j’entend les éruptions de voix. D’abord Athéna, qui semble désespérer de trouver une solution à notre situation. Puis Achille qui proclame à haute voix ce que nous avons tous déjà compris : nous allons devoir choisir quelqu’un. Ceux qui en sont à leur première expérience pensent peut-être pouvoir réchapper à tout cela. Changer les règles du jeu. Mais ceux qui ont vécu l’île et la cascade savent. On ne peut que suivre le guide jusqu’au combat final.

— Les amis, je pense que je devrais rester ici… Je sens que ma magie m’échappe et, si ça doit arriver, ça risque d’être très dangereux pour tout le monde…

La voix de Perséphone. J’ouvre les yeux et dirige mon regard vers elle. De quoi parle-t-elle ? Je crois avoir déjà entendu Arès parler d’une partie sombre du pouvoir de Perséphone mais je n’en connais aucunement les détails. Est-ce qu’une facette de son pouvoir serait dangereuse à ce point ?

— Je veux pas que tu restes en arrière...

Hécate et Hébé discutent déjà de la possibilité de laisser quelqu’un avec Perséphone mais ce n’est pas leur voix qui m’intéresse. Après une dernière gorgée de thé et une grande inspiration, je me remets debout et vient poser une main sur l’épaule d’Arès. Je ne vais rien dire parce que son ton montre bien qu’il sait. Si Argos dit vrai et que Perséphone nous sera rendue seine et sauve, alors la laisser ici parait être la meilleure solution.
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Apollon vous aime bien:

Vous êtes dans le caca:

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Dionysos
Dionysos
Dieu du vin
Dionysos
Date d'arrivée : 19/02/2023
Nombre de récits : 179
Sexe : Masculin Pouvoir : Ivresse addictive
Cycle : 2
Couleur(s) de parole : #ff3333
Double-comptes : Œdipe

Dieu du vin
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Lun 2 Sep 2024 - 20:55
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Les Maux d'Argos
Plus je mangeais, et plus la nourriture me paraissait dépourvue de goût. Voire tout simplement mauvaise. Honnêtement, j’aimerai presque savoir comment Argos a fait, histoire de pouvoir reproduire les mêmes plats dans mes blagues. Mais j’avoue que là, j’ai surtout envie qu'on finisse ce banquet au plus vite.

Enfin, je pouvais me réconforter par le fait que mes boissons semblaient avoir un peu de succès. Bon, il y avait bien quelques incorrigibles rabats-joie qui ont critiqué le fait de boire de l’alcool dans un tel moment, mais au contraire, il faut bien se vider l’esprit ! Et puis, si vraiment les choses tournent mal, je peux toujours baisser le taux d’alcool. Bien que pour l’instant je n’ai pas vraiment envie de le faire..

Après un bon moment, on finit enfin ce banquet. Je suis mitigé entre me dire qu’il y en avait trop vu le goût, ou pas assez vu la faim. Mais peu importe, maintenant, on peut avancer. Enfin, c’est ce qu’on pensait.

"Ne soyez pas si pressés. Vous ne pensiez pas pouvoir continuer d'avancer si facilement, quand même ? Le chemin est encore long, alors j'espère que vous avez mangé à votre faim. Malheureusement, les ombres réclament un sacrifice. Vous êtes un peu trop nombreux à notre goût. Si vous ne voulez pas rester coincés ici pour toujours, vous allez devoir choisir quelqu'un. Quelqu'un qui reste. Ne vous inquiétez pas, personne ne lui fera de mal. On veut juste s'amuser un peu, mais tout le monde vous sera rendu en temps et en heure. Et en un seul morceau."

Il est sérieux ? Et comment on fait, faut voter ? Bon bah dans ce cas, autant voter pour quelqu’un qui boit pas d’alcool. Quitte à devoir marcher encore longtemps, autant le faire avec des gens qui savent s’amuser. Mais alors que tout le monde semblait discuter de la nouvelle, je sentis Perséphone déposer sa main sur la mienne. Je me tournai dans sa direction, mais lorsque j’entendis sa proposition, je me raidis. Je semblais être la seule personne à l’avoir entendu.

"Attends, Perséphone-"

Trop tard. Elle venait de le répéter plus fort. Donc elle voulait vraiment se sacrifier ? Enfin, “sacrifier” est un grand mot, mais il n’empêche que je ne voulais en aucun cas la voir rester seule ici.

"Non, Perséphone, tu ne peux pas.. enfin c’est ton choix, mais ce que je veux dire c’est que.. il vaut mieux pas que tu restes.."

J’ai énormément de mal à parler. Je l’avais déjà ressenti plus tôt, mais là, c’est encore pire. Qu’est-ce qui m’arrive ? Je ne veux pas la voir rester seule ici. Evidemment. Alors pourquoi est-ce que c’est aussi dur à dire ?

"Je t’en prie, Perséphone, ne me laisse pas.. ne nous laisse pas."

D’après ses propos, Arès semblait d’accord. Ni lui ni moi ne souhaitons voir Perséphone rester ici. J’espérais simplement que ce serait suffisant pour la convaincre, bien que j’en doute.
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Momos
Momos
Dieu de la raillerie
Momos
Date d'arrivée : 31/08/2023
Nombre de récits : 70
Sexe : Masculin Pouvoir : Bourde et Rires
Cycle : 3
Couleur(s) de parole : #8A0808

Dieu de la raillerie
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Lun 2 Sep 2024 - 23:45
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"C'est parti pour les ennuis!»










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Hélas, Momos avait conscience de la stupidité du plan qu'était de suivre les ordres d’Argos, néanmoins il n’avait pas le choix que d'être là pour ses amis et veiller sur eux. Il craignait que ce marionnettiste les utilise eux aussi comme de vulgaires pantins. Ah les pantins et les marionnettes… ce qu’appréciait énormément le dieu. Peut-être devrait-il essayer de voir s’il pouvait un jour avoir un pouvoir avec ce lien. Si ça avait été le cas, il n’aurait pas été impossible qu’il ait pu sauver Argos et empêcher ses petits camarades risquer leurs miches dans les terres désolées. Voilà qu’il s'énervait de plus belle que la nourriture. Ce marionnettiste avait un pouvoir qu'il enviait, cela le dégoûtait. S'il avait été un brin plus utile avec des dons comme utiliser comme pantin quelqu’un, il aurait pu mieux protéger Hermès, Hébé et Dionysos. Mais malheureusement il n'était qu’un piètre dieu des railleries, une divinité qui n'avait en soit aucune utilité. Pour sûr, le boss final qui les attendait rirait de sa présence parmi des guerriers et des divinités aux capacités plus efficaces dans un combat.

Sous la demande d’une élève que Momos se promettait d'enquiquiner un jour, voilà que Dionysos partagea son alcool. Son sang ne fit qu'un tour et il attrapa le verre d’Hébé en fronçant les sourcils.


« Ce n’est pas pour les enfants. »

Il regarda ensuite Dionysos en fronçant les sourcils et renversant le cocktail au sol.

« Merci d'éviter l’alcool. Nous avons besoin de toute notre tête pour pouvoir vaincre Argos.  »

Est-ce qu'il avait l’impression d'être un rabat-joie ? Oui. Totalement, mais il s’en fichait. Il était trop en colère contre ses camarades dénués de sens qui touchaient à l’alcool pour supposer qu’à cause de la boîte de Pandore il y avait possiblement des chances que ses amis n’avaient pas toute sa tête. Il les écouta ensuite, laissant échapper quelques soupirs en levant les yeux au ciel.

« Ce type va se servir de vous comme marionnettes mais enfin, sacrifiez qui vous voulez, sacrifiez vous-même, je ne suis pas votre mère. Mais on ne touche pas aux gamins. »

Il posa une main sur la tête d’Hébé avec un air las et regardant ceux qui avaient mal.

« Si jamais vous avez trop mal pour marcher n'hésitez pas à me le dire. Je peux vous porter vous aussi. Autant servir à quelque chose en plus d'être votre chaperon.»




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Hébé
Hébé
Déesse de la jeunesse
Hébé
Date d'arrivée : 04/08/2024
Nombre de récits : 23
Sexe : Féminin Pouvoir : Retour en enfance
Cycle : 1

Déesse de la jeunesse
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Mar 3 Sep 2024 - 1:16
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Les maux d’Argos


Bon là, c’était trop ! Déjà le coup des mains sur les oreilles et sa morale sur les sucreries c’était lourdingue mais là !

« Hey mais c’est mon verreuuuh ! Momos, j’te préviens, t’as pas intérêt à… »

Trop tard ! Son merveilleux cocktail couché de soleil venait d’inonder la moquette ! Un cocktail fourni par Dionysos en personne. Elle observa un moment le liquide imbiber l’épais tissu, il devait être tellement bon en plus… alors qu’elle, elle avait toujours l’impression d’avoir bouffé une cheminée ! Et son estomac qui criait toujours famine… Elle finit par relever la tête, son visage était rouge de colère et ses poings tremblaient sur la table.

« Mais bon sang Momos pour qui tu te prends à la fin ! Qu’est-ce que tu fais chez les Helyantos d’abord ? C’est censé être pour ceux qui savent s’amuser. Ça avait redonné un peu d’entrain à tout le monde, tu crois vraiment que nous plomber encore plus le moral c’est la chose à faire ? J’croyais que t’étais le Dieu de la raillerie moi, pas des balais dans le derrière ! »

Le calme et la mesure n’étaient clairement pas le fort de la petite déesse. Elle avait mal au ventre, elle s’était gavée à n’en plus finir et pourtant elle avait l’impression que son estomac se digérait lui-même et une espèce de chaperon auto-proclamé venait de détruire le seul truc encore comestible de la pièce. Elle ferma les yeux et se représenta la force vitale de Momos comme un jeune arbre (c’était beaucoup moins complexe à se représenter qu’un corps humain qui comptait trop de détails). Elle imaginait le tronc qui rétrécissait virant du brun au vert tendre, les feuilles qui se rétractaient puis les branches, jusqu’à ce qu’enfin, il ne reste plus qu’une jeune pousse émergeant du sol. Apaisée, elle rouvrit les yeux et éclata de rire, avant d’enchaîner sur une petite grimace.

« Oups… trop loin ! »

Devant elle se tenait désormais un bambin probablement plus jeune que les plus jeunes de la garderie… Genre… trois ans à peu près… comme pour son parcours à la fête quoi… C’était marrant tiens, est-ce que ça l’avait influencée ? Bon toujours est-il que c’était bien plus jeune que ce qu’elle visait… Elle voulait juste qu’il soit plus petit qu’elle pour plus pouvoir l’embêter à la base… Elle s’était un peu emballée… Elle haussa les épaules. Bof pas grave, il l’avait bien cherché ! Et puis honnêtement… il était vraiment trop chou comme ça ! Elle s’approcha et lui chatouilla la joue.

« Mais c’est qu’il est tout mignon bébé Momos ! On pourrait le croquer !»

Son estomac grogna furieusement et Hébé se recula d’un bond. L’espace d’un instant… Elle avait pas eût envie de… Elle secoua la tête… C’était un mauvais choix de mot, rien d’autre… N’empêche, elle s’éloigna encore de plusieurs pas…

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Les Moires
Les Moires
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Les Moires
Date d'arrivée : 06/08/2022
Nombre de récits : 530
Sexe : Féminin
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Mar 3 Sep 2024 - 14:12
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Les Maux d'Argos

Tour 2 - Fatigue


Le groupe peine à se décider. Les discussions pour tenter de contrer le plan d'Argos ne menant nulle part, et certainement pas à un vote unanime, Perséphone prend une dernière fois la parole.

- Je suis désolée... mais c'est mieux comme ça.
- Qu'il en soit ainsi.

Avant que qui que ce soit puisse décider de la convaincre, ou avant que Perséphone ait le temps de bouger ou de changer d'avis, des mains de ténèbres s'infiltrent dans la zone et se saisissent d'elle, l'entraînant à leur suite dans l'obscurité. Elle s'éclaircissent ensuite, ouvrant à nouveau la voie pour que les élèves restants puissent continuer de progresser. La faim qui les tenaillait disparaît. Ceux qui étaient atteints par la famine avant de sortir de l'école la sentent toujours, comme un petit creux, mais il semble que leur mal se soit réinitialisé.

Le groupe marche pendant ce qui leur paraît une éternité. À mesure que vous vous enfoncez dans les terres désolées, un vent sec et froid se lève autour de vous, vous donnant de plus en plus la sensation d'avancer dans un désert glacial. Aucune trace des monstres qui d'habitude rôdent dans la région ; mais ça ne la rend pas plus hospitalière pour autant.

La fatigue commence à peser. Un peu trop, peut-être. Vous ressentez le besoin de faire une pause, mais vous continuez d'avancer, ne pouvant vous permettre de vous arrêter ici. Frappés par l'épuisement, il vous semble apercevoir des lumières fluos qui flottent devant vous, comme des flèches pointant un peu plus loin.

Vous êtes totalement érintés lorsque vous arrivez au niveau de ces flèches, qui sont bien réelles. Ici, le sol paraît plus mou, plus confortable, comme si un énorme matelas avait remplacé la terre sèche des terres désolées. Une douce chaleur agréable englobe la zone, étrangement à l'abri du vent. Avec la fatigue anormale qui vous frappe physiquement et mentalement, l'envie de vous reposer est tentante. Elle devient même irresistible.

Vos paupières sont lourdes. De plus en plus lourdes. Vos muscles refusent de vous répondre et votre esprit s'enfonce dans un brouillard de sommeil. Avant de vous en apercevoir, vous êtes déjà allongés sur le matelas, au chaud, et vous commencez à vous endormir.

Ce n'est pas un sommeil sans rêves, loin de là...

Ce tour se terminera dans 7 jours, soit le 10 septembre, ou lorsque tous les participants auront fait un post.

Vous devez faire un unique post sur ce tour. Vous pouvez résumer la marche et les étapes avant que votre personnage s'endorme, mais le coeur du tour consiste à mettre en scène le rêve (ou cauchemar) de votre personnage.

Vous êtes totalement libre sur son contenu, sa forme et son ambiance. La seule condition est la présence d'au moins un miroir au coeur de votre rêve. C'est l'élément central autour duquel tout le reste s'articule.

À la fin de votre rêve - et donc de votre post - tout s'assombrit jusqu'à ne laisser qu'une phrase, prononcée par des voix distordues et brillant dans les ténèbres.

« Voulez-vous être le sacrifice de cette zone ? »

Si vous répondez oui, vous n'avez plus rien à faire. Si vous répondez non, vous devez utiliser le sondage du sujet pour désigner quelqu'un d'autre à votre place. Ce vote est un vote "hrp" (votre personnage ne désigne personne), mais si vous avez plusieurs personnages qui répondent non, vous devez faire un vote pour chacun d'entre eux.

Dans tous les cas, votre post s'arrête sur la réponse à cette question.

Pour les personnages touchés par la famine avant la sortie de l'école :
Votre mal repart de zéro, au niveau du petit creux. Il n'a pas disparu mais il est revenu au stade où il était quand la boîte a été ouverte. Il va reprendre sa progression depuis ce point de départ au fil de votre avancée dans les terres désolées.

Note du staff : Si votre personnage décide de quitter la zone lumineuse pour entrer dans les ombres sans être le sacrifice, il sera sorti de l'event. Vous êtes libres de faire ce choix, mais gardez bien à l'esprit qu'il compte comme une désinscription de l'event et que vous ne pourrez plus y revenir avec ce personnage. Il pourra aussi avoir de lourdes conséquences sur votre personnage à l'avenir.

Vous pouvez toujours suivre l'avancée des tours sur ce document.

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Pandore
Pandore
Gardienne de la boîte
Pandore
Date d'arrivée : 21/08/2023
Nombre de récits : 34
Sexe : Féminin Pouvoir : Boîte à malice
Cycle : 3
Couleur(s) de parole : #33617B
Double-comptes : Arès, Écho

Gardienne de la boîte
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Mer 4 Sep 2024 - 2:03
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Les Maux d'Argos



 
 
Dionysos était vraiment un chic type. Pourquoi ne passait-elle pas plus de temps avec lui ? Il avait en tout cas apprécié son idée, car le banquet se retrouva bien vite rempli d'alcool et de cocktails. Parfait. Bon, il y en avait qui ruinait l'ambiance. Apollon qui n'avait même pas réagi à sa pique, Athéna qui fondait en larmes, Momos qui engueulait Hébé alors qu'elle voulait juste profiter de la fête... Mais, dans l'ensemble, Dionysos avait quand même bien amélioré les choses.

Le moral ne resta pas au beau fixe longtemps. Non content d'avoir joué avec ses affaires, Argos jouait maintenant les trouble-fêtes. Vraiment, ce gars n'avait rien pour lui. Pas étonnant qu'il en vienne à des extrêmités pareilles pour avoir un contact social, qui aurait voulu être ami avec un gars pariel ? Peut-être que c'était pour ça qu'il envoyait les ombres retenir quelqu'un en arrière : il cherchait des amis. Il y avait quand même des manières plus simples d'en avoir. Faire un bonhomme de neige, par exemple. À cette pensée, Pandore tourna la tête vers Tyché et lui adressa un sourire. Ça ne devait avoir aucun sens pour la petite déesse vu qu'elle n'avait pas suivi le fil de ses pensées, mais peu importe.

- Arrêtez de chouiner, il va vous la rendre, votre copine. Il est juste nul pour se faire des potes. Eh, Argos, pourquoi tu viendrais pas ici deux minutes ? C'est quand même plus simple que le kidnapping !


Évidemment, elle n'obtint aucune réponse. Perséphone, par contre, y eut droit et Pandore fit la moue. Bah super. Il choisissait à qui il parlait et, comme d'habitude, c'était les Sollerys qui avaient l'attention. Ça devenait de l'abus, à un moment. Enfin bon, en tout cas, n'en déplaise aux autres, Perséphone fut emportée par les ombres. Pandore espérait qu'au minimum, Argos lui préparerait quelques cocktails. C'était bien pour ça qu'elle sortait avec Dionysos, non ? Pour l'alcool ? C'était quand même son principal point intéressant.

Bref, le groupe reprit son avancée. Un peu embrumée par l'alcool, Pandore resta dans son monde. Elle voulait profiter de l'effet des boissons, pas savoir si les gens s'engueulaient ou pleurnichaient à côté. De toute façon, elle était fatiguée. Depuis combien de temps ils marchaient ? Trop longtemps. Elle n'avait jamais été une grande sportive et elle n'était pas branchée randonnée. Argos n'aurait pas pu se planquer plus près ? Quel besoin d'aller s'enfoncer aussi loin !

Au début, elle crut que les flèches étaient un délire bizarre dû à l'alcool. Mais elle dut vite se rendre à l'évidence : elles étaient réelles. Et cet endroit était très bien pour une sieste, après tout. C'était le but, non ? Visiblement, Argos avait décidé de jouer à les faire affronter les maux de la boîte les uns après les autres. Manger toute la nourriture du banquet leur avait permis d'avancer - bon, ils y avaient perdu une déesse, mais est-ce que c'était vraiment grave ? - donc en toute logique, s'ils se reposaient un peu, ils pourraient progresser. De toute façon, elle n'avait pas envie de continuer de marcher. Lézarder était très bien. Sans prêter attention au reste du groupe, elle se trouva un coin au chaud et se roula en boule. Elle était sortie pour récupérer sa boîte, d'accord, mais tout ça l'épuisait déjà. La prochaine fois, elle resterait dans la forêt et elle laisserait les autres se démerder.

• • • • •

Le sommeil l'avait emportée terriblement vite. Elle rouvrit les yeux dans sa chambre, sa boîte à ses côtés, des casses-têtes éparpillés un peu partout. Sa chambre, quoi. Ses colocs n'étaient pas là et elle se releva en baillant. Elle se sentait parfaitement bien. Hm. Tout ça n'était peut-être qu'un rêve bizarre. Pourquoi serait-elle allée dans les terres désolées, après tout ? Ça n'aurait eu aucun sens.

Comme elle le faisait souvent, elle se dirigea vers la salle de bain. En fait, elle se sentait plus que bien. Elle était en pleine forme, pimpante, comme si elle avait une quantité d'énergie phénoménale dans le sang. Autrement dit, rien de normal du tout pour un matin. Quand elle arriva devant le miroir, elle se figea.
...
C'était quoi, ça ?

Son visage était le même, mais le reste...
Ses cheveux avaient changé de couleur, devenant entièrement noirs. Un noir profond, hypnotisant, comme on en voyait chez peu de personnes. Ils étaient parfaitement lisses, bien coiffés alors même qu'elle venait de se lever. Son visage aussi était dépourvu de la moindre imperfection. Ses yeux brillaient comme des diamants, absorbant tous les regards, et elle aurait presque pu croire qu'elle avait naturellement du maquillage. Même son pyjama n'était pas le même ; c'était une nuisette qui mettait parfaitement en valeur son corps. Elle resta plantée face à son reflet, clignant des yeux pour essayer d'assimiler l'image.

- Ah, t'es réveillée ? Tu veux utiliser la salle de bain tout de suite ?


Elle tiqua et se tourna pour voir le visage d'Aphrodite. Sa colocataire. Quoi ? Non, ça n'avait aucun sens. Aphrodite avait dû passer la nuit avec une de ses colocs, c'était plus logique. Sans doute.

- Oh, me regarde pas comme ça. Je vais pas te piquer la place, même si tu me piques mon tour.

- Ton... tour ?

- Bah oui. On l'avait décidé au début de la coloc. Je passe d'abord, puis toi, et les deux autres se lavent le soir.

- Mais... on n'est pas... colocs..?

- Ouah, t'as passé trop de temps chez les Helyantos hier ou quoi ? Bien sûr qu'on est colocs ! On est dans la même chambre depuis le cycle 1, quand même !


Pandore fronça les sourcils, puis se retourna vers le miroir. Oui... Comme ça, elle ressemblait plus à une Sollerys qu'à elle-même. Ou que la vision qu'elle avait d'elle-même. Elle était... parfaite. Irréprochable et impeccable dès le réveil. Elle tendit la main pour effleurer son reflet.
L'image bascula.

Elle était toujours face à un miroir, mais plus dans sa salle de bain. À en juger par le décor, elle était dans un vestiaire. Penthésilée se trouvait près d'elle, en train d'ajuster les sangles de ce qui semblait être une armure.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Je t'ai fait mal ? J'ai eu un peu de mal à passer la sangle. Elle est mal foutue. Mais j'ai bientôt fini. Encore celle-ci, et tu pourras entrer dans l'arène avec les autres.


Tout ça commençait déjà à lui faire mal au crâne. Elle n'avait même pas eu le temps d'assimiler la potentialité d'être Sollerys qu'elle se trouvait ici, prête à entrer dans une quelconque arène. Son reflet lui renvoyait une image très différente de quelques secondes plus tôt. Cheveux attachés en tresse serrée, collée à la tête pour ne pas pouvoir être attrapée ; visage et corps couverts d'éraflures, cicatrices et hématomes ; silhouette nettement plus musclée. Sans compter l'armure, évidemment.

- On est là pour quoi ?

- Ben... pour le combat. Tu sais, le gros tournoi du sanctuaire. On se bat tous les uns après les autres dans l'arène et celui qui gagne le plus de combats gagne sa propre arme, et un banquet made in Déméter en son nom. La grande classe.


Sans doute. Pour un Tamarisc. Pandore grimaça, mais elle n'osa pas refuser l'épée que Penthésilée lui mit entre les mains. Un sifflement retentit, signifiant qu'il était temps pour elle d'entrer dans l'arène. Elle franchit la porte. Un autre Tamarisc se tenait sur le sable. En baissant les yeux, Pandore constata que sa boîte était encastrée dans la garde de son épée. Une autre manière de gagner un combat. Elle s'avança, reconnut enfin que son adversaire était Hippolyte. Clairement pas quelqu'un qu'elle aurait choisi d'affronter en combat singulier, mais puisqu'elle était là...

La confrontation ne dura pas bien longtemps. Pas à cause d'une victoire ou d'une défaire quelconque, mais parce qu'après le premier coup qui la projeta à terre, Pandore sentit que le sable près d'elle était... beaucoup trop lisse pour du sable. Elle baissa les yeux et s'aperçut qu'elle était tombée sur... un miroir. Il se fissura sous le choc. Quand elle s'appuya dessus pour se relever, l'image se brouilla à nouveau.

Elle prit la main qu'on lui tendait pour se relever. Cette fois, le visage lui était beaucoup plus familier. Un grand sourire aux lèvres, Tyché la tira et la remit sur ses pieds.

- Bah alors ? Ça te ressemble pas de te laisser bousculer comme ça !


Pandore secoua la tête pour reprendre ses esprits. Des lumières brillaient dans tous les sens autour d'elle et elle finit par repérer un peu trop de boules à facettes à son goût. Les multiples miroirs renvoyaient des versions presque kaléidoscopiques de la piste de danse où les gens se déchainaient. L'un d'entre eux devait lui être rentré dedans, mais elle n'aurait su dire lequel, vu qu'ils semblaient tous à fond dans la fête. Ça tombait bien, avec tout ce qui s'enchaînait, elle n'aurait pas dit non à un verre.

- Il me faut un truc à boire...

- Fais vite, alors ! C'est bientôt l'heure.


L'heure de quoi ? Elle n'osait plus demander. Chaque question qu'elle posait lui fournissait une réponse plus improbable que la précédente. En tout cas, elle n'eut aucun mal à trouver un verre et, à défaut de savoir quoi faire d'autre, elle rejoignit aussitôt Tyché. Tout le monde autour semblait surexcité. Un groupe monta sur scène, commençant à débltérer des choses qui laissèrent Pandore interdite.

- Ça va être trop drôle !


Un plan se mettait en place. Un chaos sans commune mesure dans les murs de l'école. Voler des choses pour les cacher ailleurs, créer des confusions et des conflits. En d'autres termes, enchaîner les blagues de plus ou moins mauvais goût avec une seule règle d'or : faire ce qu'on voulait. Pandore baissa les yeux sur la boîte à malices. Il lui aurait suffi de l'ouvrir pour rester dans le thème. Un peu d'espoir injustifié, ou de vice généralisé, et tout deviendrait nettement plus fun.

- Tu viens avec moi ? J'ai trouvé une poudre qui fait des faux boutons sur la peau.


Elle semblait si contente de sa farce que Pandore accepta de la suivre, oubliant sa boîte pour le moment. Elles s'infiltrèrent toutes les deux dans le sanctuaire des Sollerys et mirent de la poudre partout : dans les trousses à maquillage, les vêtements, les crèmes, les lavabos. Personne ne fut épargné. Arrivées devant la chambre d'Héra, elles échangèrent un regard.

- On le fait ?

- On est venues jusque-là...


Rigolant comme des enfants, elles entrèrent dans la pièce et cherchèrent le meilleur endroit où faire leur blague. Un grand miroir occupait la moitié du mur, et Pandore put enfin voir son reflet. Ses cheveux avaient retrouvé leur liberté et volaient follement autour de son visage, libre de toute contrainte. Elle avait des cernes sous les yeux, sans doute signes qu'elle avait trop fait la fête, et un maquillage fantaisie sur la moitié du visage. En fait, toute sa tenue semblait tout droit sortie de l'imagination d'un artiste fou. On aurait dit un patchworkd de vêtements et d'accessoires empruntés à tout le monde. Elle avait même un petit dé en boucle d'oreille gauche, parfaitement assorit à celui que Tyché portait à l'oreille droite.

- C'était une soirée échange de vêtements, ou quoi ?

- Ben oui. Eh, viens voir. J'ai trouvé un truc.


Pandore se détourna du miroir. Mais dès qu'elle fit un pas pour rejoindre la petite déesse, elle se retrouva de nouveau face à son reflet. Elle soupira.

- Super, même les miroirs sont Helyantos et n'en font qu'à leur tête.


Elle tenta de le pousser hors du chemin, et le monde se brouilla de nouveau.

Cette fois, il resta flou. Elle se frotta les yeux, avant qu'une main apparaisse pour lui tendre une paire de lunettes.

- Tu les as fait tomber. T'avais l'air de t'endormir sur ton bouquin.


Pandore plissa les yeux. Vraiment, ce cliché ? Elle n'avait pas besoin de regarder autour d'elle pour savoir où elle était, elle connaissait la voix - et le sanctuaire - de Mégara. Lobellus. Elle n'avait pas non plus besoin de son reflet pour savoir qu'elle portait des lunettes. Parce que ça donne l'air intelligent ? Peut-être. Sans doute, même. La magie n'était pas toujours subtile. Elle grommela un truc inintelligible avant de récupérer les optiques pour les poser sur son nez. Ce qui ne changea absolument rien.
Ah. Peut-être que le flou venait d'ailleurs.

- Je me sens pas très bien...

- Tu veux aller te reposer dans la chambre ?


La chambre. Donc maintenant, c'était Mégara sa coloc ? Oui, évidemment. Quelle question. Elle étouffa un baillement. Elle avait l'impression d'avoir vécu plusieurs journées en une seule.

- Ouais. Ça me fera pas de mal.

- D'accord. Oublie pas qu'on a changé la porte hier soir.


Quoi ? Pandore fronça les sourcils puis décida que ça ne valait pas la peine de se poser des questions ; elle verrait bien sur place. Et effectivement, elle vit. En lieu et place d'un verrou se tenait un casse-tête qu'elle n'avait jamais vu. Elle gémit. C'était quoi, cette idée à la con, encore ? Un puzzle en guise de serrure ? N'importe quoi ! Heureusement, la solution lui vint rapidement et elle put entrer dans sa chambre. Son lit était envahi de bazar, elle s'y effondra tout de même. Ferma les yeux.

L'obscurité envahit tout. Pas comme si elle s'était endormie, mais comme si quelqu'un avait coupé la lumière. Quand elle ouvrit les yeux, tout était toujours sombre. Elle ne voyait rien, à part une lueur argentée plus loin. Elle s'avança, tatonna sur les murs de la chambre, jura en percutant des truc éparpillés sur le sol et en marchant sur un truc trop pointu pour être là. On aurait dit les briques de construction qu'ils utilisaient à la garderie. Quand elle arriva face à la surface argentée, ce fut pour se retrouver nez à nez avec son reflet. Encore différente. Une paire de lunettes toujours sur le nez, les cheveux cette fois entièrement blancs, l'air calme et reposée. Presque. En baissant les yeux, elle vit que ses mains portaient autant de taches d'encre que de petites coupures de papier. Sa boîte était là, dans un petit sac qu'elle portait en bandouillière, redevenue un rubik's cube comme dans son souvenir.

- Et si je te touche, il se passe quoi ?


Redeviendrait-elle elle-même ? Y avait-il vraiment une elle plus vraie que les autres ? Dans tous ces reflets, quelle que soit son aspect, elle s'était reconnue. Elle qui avait sa place partout - et nulle part à la fois. C'est avec beaucoup d'appréhension qu'elle posa la main sur son reflet. Le miroir s'éteignit.
Pas d'Ipomea pour elle aujourd'hui. Simplement une question, brillant en lettres de lumière dans l'obscurité.

« Voulez-vous être le sacrifice de cette zone ? »

La question fit office de brusque retour à la réalité. Tout lui revint. Sa boîte volée, les terres désolées, les ombres, les sacrifices. Elle put presque sentir son apparence changer, redevenir la sienne. S'il y avait eu un miroir, il lui aurait renvoyé l'image de Pandore, l'Ipomea, celle qu'elle était réellement. Et comme celle qu'elle était réellement - ou peut-être celle que le vice avait un peu trop influencée - elle grimaça.

- Certainement pas.


Elle n'allait pas se priver de tout ce fun en perspective.

#33617B#33617B#33617BⒸ Pandore 



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Télémaque
Télémaque
Disciple insatiable
Télémaque
Date d'arrivée : 07/09/2023
Nombre de récits : 90
Sexe : Masculin Pouvoir : Je te retrouverai
Cycle : 2
Couleur(s) de parole : #00cc00
Double-comptes : Artémis - Mégara

Disciple insatiable
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Mer 4 Sep 2024 - 19:05
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Les Maux d'Argos
Tout le monde pensait la même chose. On ne devait pas sacrifier l'un des nôtres, c'était forcément un piège. Et en même temps, ce n'était pas comme si on nous laissait le choix. Rester ici à mourir de faim et au piège entre ses ombres ou continuer d'avancer en abandonnant quelqu'un sans savoir ce qui nous attendait ensuite et ce qui attendrait celui qui restait sur place. Et même si Perséphone s'était proposée, personne ne voulait la laisser. Je ne m'étais pas prononcé, mais je n'en pensais pas moins. Et tout ceux qui étaient intervenus avaient dit l'essentiel. Il était hors de question de la laisser seule ici.

Athéna semblait au fond du gouffre. Je ne la connaissais pas vraiment mais il ne me semblait pas l'avoir déjà vu comme ça. J'étais trop loin pour le moment pour aller la voir, mais j'aurai aimé la rassurer. Et en même temps, si son état était dû à la boite de Pandore, je me doutais qu'aucune parole n'aiderait à aller mieux. Hécate intervint pour rester avec la Sollerys. J'avais déjà vu son pouvoir à l'œuvre, je savais de quoi elle était capable. Et en soit son idée était bonne. Mais je doutais que ce soit aussi facile.

"Hécate, ton idée est bonne mais Argos ne laissera jamais faire ça. Il trouvera le moyen de nous séparer..."

Je grimaçais en sentant une douleur dans mes épaules. Bon sang, voilà qu'elle se déplaçait dans tout mon corps... J'entendis la voix de Momos qui s'élevait pour protéger Hébé, je crois. Je doutais qu'elle le prenne bien vu son tempérament des dernières minutes. Et j'eus raison. En revanche, je ne m'attendais pas à ce qu'elle fasse ça. Momos fut la victime du pouvoir d'Hébé et se trouva transformé en bébé. Quand il fut porté par Hermès, je m'approchais.

"Momos, est-ce que... ça va ? Tu te sens différent ? Si tu as besoin Hermès, je pourrais te relayer."

Pitié, me crie pas dessus comme tu l'as fait avec Artémis... Comme le Voyageur semblait gérer la situation, je les laissais tranquille. Je vis Hippolyte qui s'approchait de moi avec un sourire rassurant.

"Tu tiens bon ? Si tu le souhaites, tu peux rester avec nous.

- Je... Je ne sais pas trop. J'ai l'impression que les douleurs s'intensifient au fur et à mesure qu'on avance. Je veux bien rester avec vous si ça ne vous dérange pas."

La voix de Perséphone s'éleva finalement, rendant son choix inébranlable. Et Argos sembla approuver. Ensuite, tout alla très vite et la Sollerys disparut, emportée par des mains faites d'ombres. Personne n'avait rien pu faire, et le chemin retrouva son aspect d'avant. Je portais une main à mon ventre, me rendant compte que je n'avais plus faim. Mais les douleurs étaient toujours là.

Le groupe se mit finalement en marche et je restais avec les deux jeunes femmes. Je croisais les bras en sentant le vent se lever. Il faisait étrangement froid. Mais je ne me plaignis pas, avançant dans le silence. Je ne savais pas depuis combien de temps on marchait mais je me sentais de plus en plus fatigué. Et je n'étais pas le seul. Je luttais pour continuer d'avancer mais ça devenait de plus en plus difficile.

J'eus l'impression d'apercevoir des flèches. Je secouai la tête, pensant qu'il s'agissait d'une hallucination. Mais elles étaient bel et bien réelles. Encore un piège certainement. Il était impossible qu'il y ait des flèches pour nous indiquer le chemin dans les Terres Désolées. Hermès n'en avait jamais fait mention dans ses récits en tout cas.

Quand nous arrivâmes au niveau des flèches, le sol me parut différent. Si mou, si... confortable. Je ressentais l'envie de m'allonger et de fermer les yeux. Juste quelques instants, le temps de reprendre des forces pour continuer d'avancer. Une douleur au ventre me plia en deux dans un gémissement de douleur. Et je cédai à mes muscles qui refusaient que je fasse un pas de plus. Je tombai d'abord à genoux sur ce sol si confortable. Mes mains le rejoignirent à leur tour et je finis par m'allonger, mes yeux se fermant contre mon gré...

~~~~~~~~~~

J'ouvris les yeux et je vis que je me trouvai dans l'atelier de l'académie, dans une des salles de classe dédiée à l'art. Zut, je m'étais endormi en plein création. Ça ne m'arrivait pas souvent, je devais vraiment être fatigué. Bon, en attendant, ça allait mieux, donc je pouvais reprendre.

Je ne savais pas combien de temps j'avais travaillé dessus, mais j'avais à présent terminé ! Etendant la tapisserie, j'admirai mon travail. Quand la porte s'ouvrit, j'eus le réflexe de la fermer, mais je me détendis en entendant la voix d'Apollon. Mais quand je me retournai pour lui faire face, je ne croisais que son reflet dans un miroir. Une nouvelle magie pour communiquer plus rapidement ?

"Regarde ! J'ai fini une nouvelle tapisserie. Tu en penses quoi ?

- Je m'en fiche. Télémaque, quand vas-tu comprendre que tes tapisseries ne m'intéressent pas ? Elles n'ont pas d'intérêt et ne servent à rien. Elles sont... à ton image de mortel. Sors de là, Poséidon veut te voir."

Et il disparut avec un air sur le visage que je ne lui connaissais pas. Il était dur et inexpressif. Et ses paroles m'avaient fait l'effet d'un coup de poignard dans le cœur. J'avais déjà été piqué au vif par ses remarques sur les mortels, mais elles ne m'avaient jamais été destinées. Alors c'était ça qu'il pensait de moi depuis tout ce temps ? Je laissais tomber la tapisserie sur la table de l'atelier avant de me diriger vers la porte, frissonnant en repensant aux paroles de celui que je pensais être mon ami.

Quand je l'ouvris, je vis des miroirs disposés à intervalles réguliers sur mon chemin. Dans le premier, je vis Uranie. Je lui adressai un sourire un peu triste avec un geste de la main.

"Encore à te cacher pour travailler ce que tu appelles ton art ? Prends un peu confiance en toi bon sang ! Sinon, tu n'évolueras jamais et ne restera qu'un mortel."

Je ne pus même pas lui répondre qu'elle me tournait déjà le dos. J'avançai alors tête baissée. Au fur et à mesure, j'entendis des chuchotis et des rires provenant des différents miroirs. Je relevai de temps en temps le regard et voyais d'autres étudiants qui me pointaient du doigt, chuchotant quelque chose à l'oreille de leur voisin en rigolant. Une larme s'écoula le long de ma joue. Je l'essuyai d'un geste de la main. Pourquoi étaient-ils tous comme ça ? Qu'est-ce que je leur avais fait ? J'avais toujours été présent pour eux, les aidant dès que je le pouvais, toujours souriant. Et cette sensation de me sentir inutile et inférieurs à tout le monde... Je n'avais pas besoin d'eux pour me poser des questions. Mais entendre tous ces gens pointer ma passion et mon pouvoir comme insignifiants, ça faisait mal. Très mal. Encore plus quand il s'agissait de mes proches. Enfin, ceux que je pensais proches de moi.

"Télémaque ?"

La voix d'Hermès me fit lever la tête vers le miroir qui se tenait sur ma droite. Je m'arrêtai pour le regarder. Celui-ci était plus grand et plus brillant que les autres. Un sourire illumina mon visage. Lui, il me comprenait. Il avait toujours été gentil avec moi, se fichant complètement de mon statut ou mon pouvoir. Je perdis un instant mon sourire. Uranie aussi avait toujours été gentille...

"Je peux t'aider ?
- En fait.... Oui. Hmm, voilà, je cherche un truc et j'ai besoin de toi."

Je perdis définitivement mon sourire. Ça y est. Lui aussi voulait m'utiliser pour son intérêt. J'amorçai un demi tour, ne voulant pas écouter ce qu'il avait à me dire. Si même lui me faisait ça, j'avais tout perdu...

"Attends ! Reviens, P'tite Pomme !"

Je m'arrêtai en l'entendant m'appeler ainsi.

"C'est la boite de Pandore. Je la veux et tu l'as déjà vu. S'te plait ! Tu peux bien faire ça pour moi non ?"

Je serrai les dents et repartis en direction du sanctuaire Ipomea pour rejoindre Poséidon.

"Apollon avait raison, tu ne sers à rien."

Je n'arrivais plus à retenir mes larmes. Je partis en courant pour m'éloigner de tous ces miroirs qui me transmettaient des messages horribles de ceux que j'appelais mes amis. Apollon, Uranie, Hermès... Une nouvelle voix m'appela.

"Eh Télémaque ! Ça va ?
- Pandore... Tu sais ce qui arrive à tout le monde ? Ils sont tous... horribles avec moi. A me dire que... que mes tapisseries sont inutiles... comme moi. Et à vouloir à nouveau m'utiliser uniquement pour que je retrouve des choses.
- Non, je ne sais pas. Ils ont peut-être enfin ouvert les yeux sur ta vraie nature.
- Mais... Toi aussi, tu es une mortelle.
- Oui, mais moi, j'ai du pouvoir."

Et sur ces paroles, elle disparut, me laissant face à mon reflet. Et quel reflet. Celui d'un jeune homme au visage rongé par les larmes qui ne cessaient de couler. Pourquoi j'étais revenu ? Pourquoi les Moires me faisaient-elles subir tout ça ? J'étais certain que mon ancienne vie était bien moins horrible que ce que je vivais actuellement...

Trainant les pieds, je continuais mon chemin vers le bureau de mon référent, essayant de faire abstraction des miroirs qui se jouaient de moi. Je ne savais pas ce que voulait me dire Poséidon mais ce ne serait certainement pas plus joyeux. Peut-être qu'il ne voulait plus de moi chez les Ipomea ? Est-ce qu'il avait le droit de me virer de son sanctuaire ? J'arrivais face à sa porte, la boule au ventre. Je finis par toquer et une voix m'intima d'entrer.

Mais quand je le fis, à la place d'y trouver le bureau habituel de mon référent, je me retrouvai dans une pièce plongée dans le noir. En me retournant, je vis que la porte n'était plus là. Je me retournai à nouveau et me retrouvai face à un énième miroir. Dans celui-ci, il y avait le reflet de tous ceux que je considérais comme mes amis et qui m'avaient trahi. Et d'une seule et même voix, je les entendis me demander une chose.

« Voulez-vous être le sacrifice de cette zone ? »

Je tombais à genoux devant le miroir.

"Oui, mais pitié, faites que tout ça s'arrête..."
Codage par Libella sur Graphiorum


Les Maux d'Argos - Page 4 T9fd

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Momos
Momos
Dieu de la raillerie
Momos
Date d'arrivée : 31/08/2023
Nombre de récits : 70
Sexe : Masculin Pouvoir : Bourde et Rires
Cycle : 3
Couleur(s) de parole : #8A0808

Dieu de la raillerie
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Les Maux d'Argos - Page 4 Empty Re: Les Maux d'Argos Mer 4 Sep 2024 - 19:46
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"C'est parti pour les ennuis!»













Bon, Hébé n’avait pas aimé qu’il vide son cocktail au sol et il pouvait entièrement la comprendre, néanmoins il n’avait pas envie qu’elle commence elle aussi à boire de l’alcool. Elle était plus jeune que lui, elle était peut-être même la plus petite du groupe, et Momos ne souhaitait qu’une chose : qu’elle puisse être dans tout ses moyens de réfléchir et de déguerpir si jamais les événements s’envenimaient. Il prit une grande respiration en posant le récipient vide sur la table, se tournant ensuite vers sa petite camarade. Il n’avait pas le contrôle de ses émotions, mais autant essayer de faire ce qu’il aurait fait à l’ordinaire afin d’expliquer à la petite pourquoi il souhaitait la protéger de cette boisson diabolique.

« Hébé, ce n’est pas contre toi.. Je suis désolé que j’ai l’air tout le temps énervé, que j’ai pu me montrer agressif, mais c’est parce que je v…  »

Mais voilà à l’instant qu’il était dans les mains d’Hébé. Il regarda de gauche à droite, se sentant plutôt bizarre. Comment ça, il se sentait rétréci ? Soudainement il comprit et il regarda Hébé droit dans les yeux, blessé. Est-ce qu’elle avait fait ce qu’il pensait qu’elle avait fait ? Elle avait osé le transformer en bébé, lui qui faisait de son mieux pour la protéger ? Cet acte lui donna la sensation d’avoir été poignardé. Faute à lui : il savait qu’il n’était pas quelqu’un de très appréciable et avait baissé sa garde face à une gamine qui aurait pu être sa petite sœur. Fronçant les sourcils et gonflant les joues, Momos gigota dans tous les sens et commença à s’énerver.

« T’es sérieuze ?! Moi z’voulais te protézer ! Être Hély… Hélyantoz ne veut pas dire tout le temps faire la fête ! Y’a.. y’a un temps pour tout ! Pour z’amuzer ou pour z’occuper de trucs zérieux !  »

Puis comment il parlait là ? Il zozotait ? Avait quelque peu du mal à s’exprimer ? Cela renforça sa frustration d’enfant en plus d’être encore atteint par la colère qui le rongeait. Il commençait même à avoir les larmes aux yeux, mais s’efforçait à garder son sérieux le temps de disputer Hébé pour sa bêtise.

«Un dieu ne doit pas oublier… qu’il doit être là pour protézer auzzi les mortels et les z’autres ! Zinon tu ne zeras jamais une vraie déezze !  »

Et face à tant de frustrations, il se retint de parler plus pour boucher sa respiration et éviter de pleurer. Qu’est-ce que c’était agaçant. Bon, qu’il offre du dossier aux autres, il s’en fichait un peu, mais il n’aimait pas montrer ses faiblesses. Il fallait se protéger. Hermès le prit sur ses épaules et Télémaque vint demander si ça allait. Boudeur, Momos fronça les sourcils en gonflant les joues.

« Oui… Mais faut pas aller vers l’autre folle… Et ze pourrais pas te protézer… Dézolée…  »

Toujours sur les épaules d’Hermès,  le voyage reprit et Momos joua avec les cheveux de son camarade tout en chantant afin d’essayer de s’égayer un peu… et surtout parce qu’il n’arrivait pas à tenir en place. Bien sûr, son regard se posa à plusieurs reprises sur le cuir chevelu de Télémaque. Il avait trop envie de lui demander s’il pouvait lui toucher les cheveux, mais s’en abstint, préférant chanter ses petites comptines en zozotant afin de ne pas insulter celle qui avait daigné de le transformer en bambin. Lorsqu’il fatiguait de la voix, il s’amusait à faire des bulles avec sa bouche tout en continuant de coiffer son camarade.

« Ton zampoing il zent trop bon. »

Au bout d’un moment, le mini-dieu de la mini-raillerie commença à sentir une énorme fatigue. Peut-être que c’était à cause de sa forme enfantine et qu’il était temps pour les bébés de faire leur petite sieste. Il commença à fermer les yeux en se tenant un peu mieux à son ami avant de s’assoupir.

Il était au bord d’une rivière. Que faisait-il ici ? Il n’en savait trop rien, mais son instinct le poussa à récupérer un bâton qui se trouvait dans l’eau ; il était un castor, un mignon castor bleu et blanc avec des mèches. Rien ne le choqua -normal, il s’agissait d’un rêve- et il partit rejoindre le barrage qu’il construisait d’un pas pressé. Il était fatigué et énervé, mais il devait faire ce barrage. Celui-ci ne se trouva pas dans l’eau, au contraire, mais plutôt au milieu d’une grande route. Il était fait de tout ce qu’il avait pu trouver : feuilles, pierres, briques, bâtons, écorces et détritus abandonnés en pleine nature. Il en était fier, il aimait énormément son petit barrage qui le surpassait. Il pu entendre de soudains cris derrière sa construction, des insultes, des menaces.

« C’est pour vous protéger ! Vous ne devez pas passer cette route ! »

Mais les cris étaient de plus en plus forts et voilà qu’on tapait lourdement sur l’amas de tout et n’importe quoi. Momos reculait, cherchant autour de lui de quoi renforcer ce barrage qui céda malheureusement. Enfin libres de pouvoir avancer, des pantins de taille humaine commencèrent à passer leur chemin. Le rongeur se rua sur les pieds de l’une d’elles pour l’empêcher d’aller plus loin.

« Non ! Vous allez avoir des problèmes ! Ça se voit !  Laissez-moi vous protéger ! S’il-vous-plaît ! Laissez-moi gérer seul ma bêtise ! »

Les pantins se retournèrent, les yeux se posant sur le castor avant de pointer du doigt en sa direction et s’approcher de lui dans un étrange langage de bébé. …que seul lui pouvait comprendre.

« C’est de ta faute…
-Tu n’aurais jamais dû accepter de faire cette blague…
-C’est à cause de toi si nous souffrons tous. »


On l’attrapa et on commença à lui arracher le pelage. Momos criait de douleur, il souffrait, mais on lui demandait d’être d’accepter sa punition.


Le temps de fermer et ouvrir les yeux, le dieu se trouva au beau milieu d’une salle de bal à plusieurs étages. Il y avait des pantins par-ci par-là, dansant, riant, mangeant à leur guise. L’ambiance festive égaya un faible instant Momos qui avait repris sa forme originelle mais dans un magnifique costume de fête, se trouva à nouveau énervé en ressentant du danger autour d’eux. Pourquoi tout le monde riait ? Pourquoi dansaient-ils au rythme de la musique ? Pourquoi ne voyaient-ils pas que petit à petit les murs commençaient à se casser ? Il serra les dents et s’apprêta à s’indigner avant qu’un pantin ne s’approche de lui, fasse une révérence et l’invite aussitôt à danser.

« Non merci, je ne devrais pas… On devrait tous se mettre en sécurité… »

Mais le pantin insistait, tendant silencieusement sa main en sa direction pour qu’il accepte l’invitation. Les murs craquelaient, les miroirs et les verres se fissuraient… Il avait juste envie de partir, mais le regard insistant des autres marionnettes le fit céder ; il accepta l’invitation et commença aussitôt à danser. Les deux danseurs valsaient tandis que l’ambiance se faisait de plus en plus lourde. La musique commençait à ralentir, comme un disque vinyle cassé. Le cœur de Momos s’accéléra en voyant que tous les regards étaient posés sur lui alors que sa partenaire lui posait des questions.

« Tu es heureux ? Tu aimes vraiment ce que tu fais ? Qu’est-ce que tu ressens ? »

De la colère, mais aussi de la peur. Il avait souvent ressenti son cœur sursauter à maintes reprises, comme la fois où à moitié endormi il s’était calé dans le mauvais lit pour se trouver nez-à-nez avec un colocataire heureusement encore plongé dans son sommeil, ou même en ayant fait une petite blagounette à Zeus dans sa chambre mais que ce dernier avait ouvert la porte au mauvais moment, mais là, c’était autre chose, c’était quelque chose de pire.  On le pointait du doigt, on le huait, on demandait à ce qu’il soit châtié, à ce qu’on le punisse convenablement. Il ne pouvait pas fuir : le pantin le tenait fermement, il était son prisonnier. Qu’il était idiot, il aurait dû refuser l’invitation, il aurait dû s’en aller rapidement, mais il avait voulu être trop gentil, ou alors juste qu’il s’était senti oppressé par toutes ces immondices qui ressemblaient à ses camarades en pantins.

« Mais lâche-moi ! Bordel ! Lâche-moi ! »

Il tentait de se libérer de l’emprise du pantin, mais n’y arrivait pas. Ils tournaient de plus en plus rapidement, il pouvait entendre les rires et les cris les concernant. Il n’arrivait plus à respirer. Il avait du mal. Il voulait partir. Il avait les larmes aux yeux.

« Pourquoi ? Pourquoi tu veux protéger ?
-Tu es juste un clown, un bouffon, t’es pas fait pour les combats toi…»

- Et alors ?! Vous êtes mieux vous ?! »

Oui, ils étaient mieux. Même si ce n’étaient que des pantins et des marionnettes, ils étaient mieux. Lui ne pouvait que faire rire. Lui il avait des muscles, il était rusé, mais n’était pas taillé pour le combat. Sa seule méthode de survie serait de faire rire son adversaire ou de lui provoquer une bourde, mais serait-il simplement capable de tuer ?

« De quoi penses-tu être capable même ?
-Regarde ! Tu as mis tout le monde en danger. Tu nous as mis en danger…
-J’ai faim…
-Moi je souffre…
-Regarde, c’est de ta faute…
-Tout ça pour quoi ? Pour connaître tes limites ? »


Son cœur se serra de plus belle, et le jeune homme commençait à pleurer sous le poids de la culpabilité. On le pointait du doigt car c’était un procès qu’on lui faisait. On jugeait celui qui avait aidé Argos à s’emparer d’une fichue boîte et à créer de sérieux ennuis. Il voulait juste connaître ses limites. Il savait qu’il était un dieu qui ne sera jamais pris au sérieux. Il était plus facile pour les autres de s’améliorer, on demandait à être plus matures, plus de travail… Mais comment faire lorsqu’on était un dieu des railleries ? Il paraissait immature aux yeux de certains, il ne sera jamais pris au sérieux, est-ce qu’il resterait toujours bloqué dans cette école ? Il avait vu que s’il dépassait certaines limites alors il pouvait en faire souffrir beaucoup.

Hermès souffrait par sa faute.
Hébé avait faim par sa faute.
Dionysos… Bon le vice ça devait aller mais quand même…

Et les autres…

Il s’en voulait, il voulait disparaître, il était prêt à tout pour pouvoir rendre le bonheur à ses camarades, pour leur redonner toute leur santé. Il ne méritait pas d’être avec eux, il ne méritait que d’être abandonné.
Trois grands pantins arrivaient, le pointant eux aussi de la main.

« Momos, tu es puni !
-Par le pouvoir qui nous est conféré, nous t’ordonnons de quitter l’académie…
-Pars, et ne revient jamais. Nous te bannissons. »


Le cœur du jeune dieu s’arrêta un laps moment, meurtri par la déclaration. Mais c’était ce qu’il méritait non ? Quelqu’un comme lui n’avait pas sa place parmi les dieux, ni même chez les mortels. Il avait commis un méfait et devait par conséquent être puni.

Finalement la danse cessa et la partenaire de danse se rua sur Momos pour lui griffer le visage. Celui-ci se décala en commençant à hyperventiler avant de se prendre un objet volant non identifié en plein visage ; des vases, des éventails, des chaussures suivirent la première pierre. Les autres convives souhaitaient le voir disparaître, huaient, lui souhaitaient le malheur alors que les murs commençaient à s’écrouler. Le dieu des railleries n’eut autre choix que de prendre la fuite et de commencer à courir, le cœur peiné. Mais il le méritait. Il le savait. Il n’avait pas son mot à dire. Retenant ses larmes, il fuyait les pantins dans un long couloir qui ne semblait avoir aucune fin. Il regarda son reflet dans les miroirs qui arpentaient les murs, voyant qu’il avait l’apparat d’un clown, les cheveux longs attachés et le visage peinturé. Oui, il n’était qu’un bouffon pour l’académie, il le savait déjà… Et que signifiaient déjà les cheveux longs chez un homme déjà ? La jeunesse éternelle, non ? Sans doute un moyen pour lui faire comprendre qu’il ne sera jamais qu’un dieu qui devra redoubler d’efforts pour parvenir à devenir une divinité confirmée. Il avait galéré à être de cycle 3 après tout…

Dans le reflet, quelque chose le fit tiquer : si bien il entendait les pantins lui courir après et les voyait du coin de l’œil, ils n’avaient aucun reflet. Momos s’arrêta pour regarder derrière lui ; plus rien, il était seul dans ce couloir de miroirs. Il pouffa de rire, nerveux, en se tenant son front.  Qu’il était stupide, personne ne suivrait quelqu’un qui avait causé de malheur, même si c’était pour lui faire la peau, il fallait mieux l’abandonner à sa solitude. Il laissa échapper un soupir en se laissant choir contre le mur. Tôt ou tard, il finirait bien par être seul non ? Après tout, ce n’était pas comme si c’était une bonne fréquentation avec ses blagues, et chaque fois qu’il se montrait bienveillant, ça finissait toujours par se retourner contre lui. Il y avait juste à voir Hébé qui n’avait pas supporté sa protection ; il y avait juste à attendre que les autres en fassent de même, non ?

Seul dans ce couloir, les lumières commencèrent à s’éteindre une à une avant qu’il ne fasse entièrement noir… Ah le noir… Momos aimait bien quand il faisait sombre… Pour une raison obscure, la nuit lui avait toujours semblé réconfortante.  

« Voulez-vous être le sacrifice de cette zone ? »

Encore un sacrifice. Il allait y en avoir beaucoup encore ou ça allait se terminer ? Combien de personnes devront rester dans des zones ? Est-ce qu’ils seront en sécurité ?

« Désolé, mais c’est non. Je me dois de protéger mes camarades d’un fou comme toi ! Même si ça ne m’aidera pas à me faire pardonner des autres, je ferai en sorte de rattraper mon erreur ! »

Même s’il était un dieu inutile au combat, il pouvait faire de son mieux pour aider ses camarades.

Et puis… il en était sûr… Sa colère n’était pas contre Argos…

Elle était contre lui-même….







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