De par son nom, qui signifie "celle qui a tous les dons", Pandore aurait pu avoir sa place dans tous les sanctuaires.

Elle a la beauté des Sollerys, dans les traits bien dessinés de son visage et les proportions de son corps, conçus pour égaler ceux d'une déesse, conférés par Aphrodite elle-même dans une vie depuis longtemps oubliée. Elle a aussi une partie de la vanité qui fait la mauvaise réputation des roses, couplée à une jalousie possessive héritée d'Héra. Mais depuis la garderie, ou peut-être même depuis le début de sa nouvelle vie, elle a délaissé cette partie d'elle. Si elle reste techniquement jolie, elle n'apporte pas de soin particulier à son apparence et préfère y dépeindre des choses et d'autres selon son humeur, loin de la perfection des Sollerys, plus excentrique.

Des Helyantos, elle a la ruse et l'insubordination. Peu douée pour respecter les règles, un trait qui l'a suivie du jour où elle a reçu sa boîte jusque dans cette nouvelle vie, elle sait mentir et manipuler, tirant sa tendance aux blagues et à la fourberie d'Hermès lui-même. Elle n'aime pas qu'on lui donne des ordres et aura envie de désobéir par principe, même en ayant conscience du danger. Elle s'arrange toujours pour faire et obtenir ce qu'elle veut. Peut-être est-ce sa tendance à la tempérance et la réflexion qui l'a éloignée des jaunes, trop prompts à faire la fête pour qu'elle y ait vraiment sa place.

Alors, Lobellus, comme la curiosité intellectuelle qui motive de longues soirées de solitude à la bibliothèque, et les milliers de questions qu'elle pose, de cours qu'elle suit ? Elle aime apprendre, s'imprègne comme une éponge du savoir qui vient alimenter son esprit logique à l'extrême. Il y a peu de place pour la fantaisie et la rêverie dans sa créativité. Pour autant, elle est trop sociable, ou trop tête brûlée, pour se complaire dans le sanctuaire des solitaires et des sages, où l'intelligence domine et où la parole se fait rare, surtout quand Hadès s'en mêle.

Les Tamarisc sont sans doute ceux qui lui ressemblent le moins. Pourtant, elle partage une partie de leur témérité, capable de se jeter tête baissée dans le danger sans réfléchir aux conséquences. Impulsive et imprudente, Pandore ne connait que peu la peur, ce qui a tendance à lui attirer des problèmes, d'autant plus qu'elle ne retient jamais la leçon. Elle se croit toujours capable de tout contrôler et d'échapper à toute répercussion, quels que soient ses actes.

Mais en fin de compte, c'est son amour pour l'artisanat qui a conduit Pandore chez les Ipomea. Naturellement douée pour la musique grâce aux dons offerts par Apollon dans son ancienne vie, elle s'en est détournée quand son esprit cartésien a entravé sa créativité et qu'elle s'est trop bornée à suivre les partitions sans jamais réussir à inventer quoi que ce soit. Au lieu de ça, elle s'est découvert une passion pour la fabrication à force de concevoir des casse-têtes pour protéger sa boîte. Elle aime la sensation de travailler sur quelque chose et de le sentir prendre forme sous ses doigts pour devenir utile ou juste beau. Sa chambre est envahie de petites sculptures ou de gadgets et elle se repose rarement sur la magie de l'école pour obtenir quelque chose, préférant le fabriquer elle-même. Il est rare de la voir les mains vides, et elle collectionne tout ce qu'elle peut trouver dans une sacoche pour pouvoir l'utiliser plus tard dans ses créations. Ses matériaux de prédilection sont le bois et l'argile, mais il lui arrive d'innover quand elle veut se donner plus de défis.

Excentrique et lunatique, Pandore pourrait être qualifiée de girouette. Elle qui a été conçue pour tout faire a du mal à se fixer, valsant d'un intérêt à l'autre et sa personnalité suit le même chemin. Ce qui sera mis en avant dépendra de son humeur du jour, mais une chose est sûre, elle suivra rarement le modèle des autres et préférera se forger sa propre voie.