Eau salée pour un moment doux

La confiance est quelque chose de très précieux à mes yeux. Quelque chose de très difficile à gagner mais très facile à perdre aussi. Je suis de nature méfiante en général mais je marche aussi beaucoup au feeling. Je ne saurai pas l'expliquer mais il y a des personnes à qui je sens que je peux faire confiance. Ca a été le cas avec Achille, ce soir là, au bal. Et quand je vois où nous en sommes aujourd'hui en si peu de temps, je ne regrette pas de m'être assise à sa table. Mais je pense qu'il reste moins méfiant que moi. Après tout, un coup de poing et c'est réglé avec lui. Moi... C'est une autre histoire. Je caresse sa joue délicatement.

"Je n'en doute pas..."

Je sais que je peux compter sur lui. Il me l'a prouvé à de nombreuses reprises. Il m'a déjà sauvé plusieurs fois. A chaque fois où j'ai été en danger, il était là.

"Tu te bats, je réfléchis. Tu es fort, je suis faible..."

J'ai bien conscience d'être faible. Disons que j'ai d'autres points forts. A commencer par mon pouvoir. J'ai bien l'intention de m'entrainer afin de le développer, de devenir plus forte. Je veux le maitriser pour toutes les situations. Protéger, comme me battre. Je veux être aussi capable de me défendre seule. Achille ne sera pas toujours là pour me protéger.

"Non, il n'y a aucune raison qu'on se batte en effet. A moins que l'un de nous ne soit manipulé... Mais ce serait différent. Et j'adore quand tu m'offres des fleurs..."

J'adore les fleurs en général. Mais celles que m'offre Achille sont différentes. Je les vois différemment. Elles dégagent autre chose. Elles sont plus jolies, elles sentent meilleures, elles cachent peut-être même un message dont lui-même n'a pas encore vraiment conscience. Je ris légèrement à sa remarque quand il me dit préférer nos moments à ses bagarres.

"Je suis flattée de compter plus que les bagarres que tu fais quotidiennement."

Je compte pour lui, je m'en rends compte. Il faut qu'on parle. Que je lui parle. Que je lui explique certaines choses. Ce soir, au feu d'artifice. Ce sera certainement l'occasion.

"Oui, la vue est vraiment magnifique."

Mon regard dérive ensuite sur lui. Oui, la vue est magnifique... Le tour se finit tranquillement et je saisis la main qu'il me tend pour sortir de la cabine.

"Hmm, laisse moi réfléchir..."

Je profite de son baiser, fermant les yeux dès que ses lèvres touchent les miennes. Oh ce que j'aime quand il m'embrasse comme ça... Je regarde ensuite autour de nous à mon tour et mon regard tombe sur le train de l'amour. Tiens, tiens... Peut-être que ça pourrait aider ça.

"Que dirais tu d'aller là-bas ?"

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Eau salée pour un moment doux

Sa phrase me fait réfléchir et je ne réponds rien sur le moment. Ma force ? Ailleurs ? Est-ce que ma capacité de réflexion et d'analyse est une force ? Il est vrai que ce genre de choses peuvent être utile, je ne l'ai jamais vu sous cet angle.

"Tu as peut-être raison..."

Je souris à son compliment. C'est vrai que lorsqu'il m'avait offert ce bouquet de fleurs en forêt, j'avais mis l'une d'elles dans mes cheveux et je me souviens qu'il avait bien aimé. Je suis presque sûre qu'il n'a pas eu l'idée tout seul, mais j'apprécie ses efforts. Et je ne vois pas en quoi c'est mal d'avoir un petit coup de pouce de temps en temps. On a tous des domaines où on n'est pas à l'aise et où de l'aide sera toujours la bienvenue. Le tout, c'est d'accepter la main tendue.

Nous nous dirigeons ensuite vers le fameux train que j'ai proposé et il accepte sans poser de questions. Il me laisse entrer la première avant de s'asseoir à côté de moi. Il garde ma main dans la sienne et j'aime beaucoup ce contact. J'aime bien le sentir près de moi, je me sens bien avec lui.

"J'espère que tu ne seras pas déçu."

C'est un manège un peu... différent. Un peu spécial même je dirais. Je viens déposer un léger baiser sur ses lèvres et le train se met en marche juste après. Tiens, étrange. Je ne sais pas si c'est une simple coïncidence mais je trouve ça assez amusant. Je vois alors Achille qui se penche hors du wagon. Qu'est-ce qu'il fait ? Je le vois alors qui se tourne vers moi avec une magnifique fleur blanche dans la main. Je lui souris alors qu'il enlève rapidement les épines avant de la glisser dans mes cheveux. Je le laisse faire en souriant.

Nos regards s'accrochent et ne se quittent plus. Il fait soudain plus sombre et j'aperçois dans mon champ de vision des lumières rouges et roses. Je caresse doucement sa joue avant de me redresser pour observer ce qui nous entoure. A ce moment, on passe une porte en forme de cœur, illuminé de rouge. Je sens le mien qui se met à battre un peu plus vite. Je jette un regard à Achille. Va-t-il comprendre pourquoi je l'ai amené ici ?

Le train continue doucement son chemin dans une atmosphère plutôt romantique. On voit parfois des petits cœurs, ou des murs entiers de roses rouges. J'ai même vu des petits personnages qui s'embrassent, assis sur un banc. Il est plutôt bien fait ce manège, mais est-ce vraiment ce qu'il nous faut ?

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Eau salée pour un moment doux

Oh il ne sait pas dans quel manège je l'ai embarqué encore... Je ne suis pas certaine que ce soit le genre de manège qu'il apprécie d'ordinaire. Je le vois plus aimer ceux à sensation. Mais après tout, on ne sait jamais. La tour de roue était plutôt agréable. Mais ici, l'ambiance est... différente. Le train démarre et je suis du regard les différents jeux de lumière. De temps à autre, je tourne mon visage vers Achille pour lui sourire. J'ai l'impression que ses yeux ne se sont pas détachés de moi. Un petit rire m'échappe.

"Tu sais que ce n'est pas moi l'attraction ? C'est autour de nous qu'il faut regarder...

- Meg, je... Je...

- Oui ?"

Ca ne lui ressemble pas vraiment de ne pas savoir quoi dire. Il semble hésitant. Est-ce qu'il cherche ses mots ? Mais qu'est-ce qu'il veut me dire ? Je patiente avec un petit sourire, le temps qu'il arrive à retrouver ce qu'il voulait me dire.

"Oui, je suis d'accord avec toi. Mais je me suis dit que le fait que ça aille lentement ne te plairait pas. Et que ce serait peut-être un peu trop... rouge pour toi..."

Rouge, comme l'amour. Mais connaissait il vraiment la couleur associé à ce sentiment ? Enfin, surtout, savait-il réellement ce qu'était l'amour ? Je l'avais amené ici un peu pour ça aussi. Lui faire comprendre certaines choses. Qu'il se rende compte de certaines choses. Mais ça n'a pas l'air de marcher pour le moment.

Lorsqu'il vient chercher un baiser, je souris contre ses lèvres. Au moins, je sais qu'il aime m'embrasser... Le manège prend finalement fin. Alors que je m'apprête à descendre du train pour me diriger vers un autre chose, Achille me demande si on peut refaire un tour car il n'a pas tout vu.

"Arrête de me regarder et tu verras tout."

Je lui fais un petit clin d'œil mais reste assise en attendant le nouveau départ du train. D'ailleurs, nous allons passer devant l'enseigne du nom de l'attraction. "Le train de l'amour". Il porte bien son nom ce manège.

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Je ris. Il me le disait souvent mais c'était assez flatteur de l'entendre.

"Flatteur..."

Je restais pensive quant à sa remarque sur la couleur rouge. J'avais presque oublié que c'était la couleur de son sanctuaire. C'était la couleur du sang aussi. Je n'étais pas certaine qu'il arrive à associer cette couleur au sentiment de l'amour.

"Moi ? Le violet, sans aucun doute."

J'en portais presque tout le temps. C'était également la couleur de mes yeux. J'avais répondu sans hésiter à sa question. Tout comme il n'avait pas réfléchi à la sienne. C'était une évidence à mes yeux. J'aimais bien le bleu aussi, de temps en temps. Mais le violet était un mélange de bleu et de rouge alors ça pourrait sembler logique en soit. Mais c'est vrai que, quand j'y pensais, je ne connaissais pas grand chose de lui. Est-ce que tout ça n'avait pas été trop vite ? Je n'en savais rien. Pour l'instant, je ne voulais pas y penser. Nous allions profiter de cette journée. Et pour le reste, nous verrions plus tard.

Il vint déposer un baiser, un peu plus long cette fois, sur mes lèvres, avant de prétexter que c'était pour faire redémarrer le train. Mais cette fois, il essaya de regarder devant lui afin de pouvoir tout voir. Je sentis sa main dans la mienne et je la serrais doucement. Le petit train repassa comme avant et finit par s'arrêter à nouveau. Cette fois, j'étais certaine qu'il avait tout vu alors je descendis la première du train avant de l'attendre en dehors.

"C'est à ton tour de choisir. Où veux tu aller ? Je pense qu'on a le temps de faire encore un manège avant le feu d'artifice."

Je regardais le soleil qui commençait à décliner à l'horizon. On avait fait déjà pas mal d'attractions, ça nous ferait du bien de nous poser pour regarder le petit spectacle aussi. Et puis, il fallait retourner sur la plage, donc emprunter le pont dans l'autre sens. Ca restait un petit bout de chemin à parcourir.

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Au vu de sa réponse, je me dis qu'il ne sait peut-être pas ce que flatteur veut dire. Tant pis, ce n'est pas très important. Pas sur le moment en tout cas. Je regarde à nouveau devant moi alors que le train redémarre. Il y a tout un tas de couleur qui éclairent autant les différentes scènes que l'on voit que nous. Du rouge, du violet, du bleu... Je lui souris en le remerciant quand il confirme que le violet est une couleur qui me va bien. Mais bon, ce serait peut-être bien que je change un peu ma garde robe, pour changer de couleurs de temps en temps. Mais ça impliquerait certainement d'aller chez les Sollerys. Brr, non merci. Je trouverai un autre moyen.

A la fin de l'attraction, je le suis tranquillement alors qu'on se balade entre les différents stands. Je me demande ce qu'il va choisir comme dernière attraction de la journée. Il me propose finalement un autre train. Je regarde la devanture et commence à me douter de ce que ça pourrait être. Mais si ça peut lui faire plaisir...

"Oui...  On peut tenter celui-là."

Si je ne me trompais pas, c'était plutôt une attraction pour faire peur. Rien à voir avec le train que l'on venait de quitter. Mais c'était qu'une attraction après tout. N'est-ce pas ? Le train se met en marche. Tout est sombre, à peine éclairé par des lumières très faibles. Je remonte mes genoux jusqu'à moi. Non, je n'y arriverai pas... Achille me sert contre lui pour me rassurer mais les battements de mon cœur commencent à s'affoler.

Je regarde tout autour de nous et vois les ombres qui se profilent, des monstres qui surgissent de nulle part, m'arrachant des cris de surprise et de peur. Je m'attends même à voir le Sphinx ressurgir avec ses ombres... D'ailleurs, c'est quoi cette fumée ?! Je plaque mes mains sur ma tête en fermant les yeux et en criant. J'ai peur, je suis même terrorisée par ce qui nous entoure. En fermant les yeux, je revois des flashs de la cascade. De cette ombre que j'ai tenté de combattre, en vain. Cette même ombre qui m'a emportée dans les ténèbres sans que je ne puisse rien faire. Et puis le trou noir.

Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, le manège est terminé. Les larmes ont coulé le long de mes joues, ma respiration est saccadée et mon cœur menace de s'échapper de ma poitrine. Je sors en hâte de l'attraction et m'en éloigne rapidement sans me retourner. Au bout de quelques instants, je finis par m'arrêter et me laisse tomber à genoux. Mes bras retombent le long de mon corps alors que je regarde l'horizon. Le soleil est en train de se coucher. Il faut rentrer. Je veux oublier ce moment, mais les souvenirs ne s'effacent pas comme ça.

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Eau salée pour un moment doux

Je ne fais plus attention à mon environnement, ni à Achille. Je suis de retour dans la cascade. Les ombres sont là, elles me blessent et m'emportent à nouveau, me privant de mes sens, de mes souvenirs, de ma mobilité. C'est affreux, je veux sortir de là. Je tremble, je crie, je respire mal, je me sens oppressée. J'ai envie de sauter du train pour m'enfuir loin, mais je ne peux pas. Je suis attachée et on me tient. On m'empêche de faire tout mouvement.

Mais lorsque le manège se termine et que je peux enfin bouger, je ne me fais pas prier pour courir très loin de ce manège. Je ne réfléchis plus correctement. Tout autour de moi me parait menaçant. Et avec le soleil qui décline, l'obscurité s'installe progressivement. Je finis par tomber à genoux, les yeux fermés. Je plaque mes mains contre mes oreilles quand j'entends quelqu'un qui me parle. Non, non... Je ne dois pas ouvrir les yeux, c'est certainement l'ombre qui a mes pouvoirs et qui veut les utiliser contre moi. Je dois résister. Je dois attaquer la première.

Quand je sens des lèvres qui se posent sur les miennes, je me recule aussitôt en poussant la personne qui se trouve devant moi. Mes yeux fixés dans les siens, sans vraiment me rendre compte de qui est vraiment devant moi, je module ma voix pour utiliser mon pouvoir, comme un réflexe de défense.

"Ne m'approchez pas ! Ne me touchez pas !"

Ma voix envoutante, qui est sorti dans un cri, atteint directement la personne qui me tenait dans ses bras. Il ne peut pas résister à mon pouvoir et s'écarte aussitôt alors que j'ai toujours un bras tendu devant moi, pour me protéger. Les larmes continuent de couler le long de mes joues alors que ma vision s'accommode peu à peu. Et je me rends compte que devant moi, il s'agit d'Achille, et pas d'une ombre maléfique.

"Oh non... Je... Je suis désolée, je... je ne voulais pas..."

Je croise les bras et serre fort pour tenter d'arrêter mes tremblements. J'ai encore utilisé mon pouvoir d'une mauvaise manière. Je ne sais faire que ça.

"Le feu d'artifice va pas tarder. Ca va nous détendre de voir toutes les couleurs et les lumières..."

Je déglutis. Après tout ça, il veut encore voir le feu d'artifice avec moi ? Il a peut-être raison, ça nous permettra de penser à autre chose. Je me rends compte que je ne sais pas comment annuler mon pouvoir. Est-ce que je dois à nouveau l'utiliser pour lui dire qu'il peut à nouveau ? Non, je ne sais pas et je ne veux pas réutiliser mon pouvoir. Et j'ai peur de replonger dans ma vision à son contact. J'ai besoin de temps.

"Non, je... Je vais réussir à marcher toute seule, t'inquiète pas."

Je me relève, n'osant pas le regarder dans les yeux. Puis, je commence à marcher pour me diriger vers le pont, en silence. J'ai la gorge nouée. Je frissonne. Je ne sais pas si c'est à cause du froid, ou de ce que je viens de vivre. Mais je veux rentrer.

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Je crois que je n'ai jamais couru aussi vite. J'avais peur, peur d'être rattrapée par cette ombre inexistante. Peur de retourner dans les ténèbres. Peur de souffrir, encore. Mécanisme de défense, j'avais utilisé mon pouvoir contre lui. Sans savoir que c'était lui. De l'extérieur, cette scène pourrait paraitre étrange. J'étais à terre, un bras tendu pour le tenir à distance. Lui s'était éloigné mais avait toujours les bras tendus vers moi, comme s'il voulait me prendre dans mes bras pour me rassurer. Sauf que je lui avais dit non. Je ne voulais plus de contacts. Je voulais m'enfuir loin de cette île, loin de cette attraction, loin de tout le monde.

Je n'arrivais pas à retenir mes tremblements, à retenir mes larmes, à retenir mes angoisses. Je voulais juste fuir d'ici. Je ne voulais pas qu'on m'approche. Qui sait ce que je serais capable de faire avec mon pouvoir ? Je pourrais faire beaucoup de mal. Je voyais bien qu'il essayait de me calmer. Mais le moindre geste me faisait peur. J'étais en panique totale, je ne savais pas de quoi je serais capable s'il faisait le moindre geste brusque.

"C'est pas vrai... Mais c'est pas vrai... Je suis incapable de me contrôler, je vais te faire du mal..."

Ma voix tremblait à présent, maintenant que je n'utilisais plus mon pouvoir. Mais ses mots ne parvenaient pas à me toucher. La seule chose qui comptait, c'était partir loin d'ici. Il disait s'inquiéter à propos de mon pouvoir. Mais je ne ressentais rien actuellement. Je ne ressentais aucun contre coup, aucune fatigue. J'étais comme vide de tout sentiment.

"Je ne tomberai pas. Je vais bien."

Je respirais profondément. J'avais retrouvé ce masque que j'avais souvent, sans expression. Je voulais m'écarter de cette situation, ne plus rien ressentir, ne plus me souvenir de la douleur et de la terreur que j'avais ressenties à la grotte. Je me levais avant de me remettre à marcher. Il restait derrière moi mais sans pouvoir m'approcher. Il était encore sous l'emprise de mes paroles. Je sentais qu'il voulait s'approcher.

"Je n'ai pas besoin d'aide. Je vais bien."

Je vais bien. Est-ce que répéter cette phrase en boucle allait faire en sorte qu'elle soit vrai ? Non, il était fort probable que non. Mais je la disais quand même. J'en avais marre d'être faible. Marre de succomber à la peur que me procurait des souvenirs.

"Non, non. On peut aller au feu, ça ira."

J'avais mal. A l'extérieur, je semblais avoir repris une certaine contenance. Mais, à l'intérieur, j'étais déchirée. J'avais mal au cœur, mal à la tête. Je me rendais compte de ce que j'étais capable de faire sous l'impulsion d'émotions fortes. Et ça craignait grandement. Je pouvais faire du mal à mes alliés, juste avec mes paroles.

Je continuais à marcher, sans oser jeter de regards en arrière. Je l'entendais, je savais qu'il était derrière moi. A force de marcher, je vis l'ombre du pont qui se profilait. Encore une ombre.

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