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Dans les mémoires de l'Olympe [ft. Hadès]
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Circé
Déesse de la sorcellerie
Date d'arrivée : 22/02/2024
Nombre de récits : 23
Sexe : Pouvoir : Sortilèges
Cycle : 3
Double-comptes : //
Nombre de récits : 23
Sexe : Pouvoir : Sortilèges
Cycle : 3
Double-comptes : //
Dans les mémoires de l'Olympe [ft. Hadès] Sam 16 Mar 2024 - 22:08
Dans les mémoires de l'Olympe
Avec Hadès
Hm. Plutôt pas mal, on n'allait pas se mentir. Circé était debout, un petit sourire au coin des lèvres et un sourcil haussé alors qu'elle observait devant elle un tableau la représentant. Elle était assise sur un trône tout d'or et de gravure, cerclée par des loups ensommeillés. Bien entendu, la jeune déesse ne pouvait qu'apprécier les représentations assez flatteuses dont elle était affublée. Il était agréable de constater que dans cette vie et celle d'avant, sa prestance était restée intacte. Enfin, cela étant, son passé, bon ou mauvais, ne l'aurait pas encombré d'un quelconque poids. Certes, il était plus facile d'aller de l'avant sachant que son histoire avait été glorieuse mais dans l'hypothèse qu'il ait pu en être autrement, Circé ne s'en serait nullement formalisée. Elle était là pour étudier le passé, pas s'encombrer de valises. Tous ceux qui étaient incapables de faire table rase comme l'avaient imposé les Moires étaient des idiots. Ou des naïfs, tout au mieux.
D’ailleurs, parlant des Moires… C’était à cause de ces entités que la déesse arpentait les couloirs du musée depuis quelque temps. Maintenant que la tentation de voir ses propres représentations avait été assouvie et que son ego en était ressorti flatté, elle pouvait se concentrer sur d’autres préoccupations. Pourquoi les Moires avaient jugé bon de mettre en place ce fameux reboot ? Bien que toujours capable de rebondir et de ressortir plus forte de l’adversité, Circé n’aimait pas l’idée que l’on puisse jouer ainsi avec sa vie, son histoire et son esprit. Les Moires étaient des créatures puissantes, certes, mais elle, c’était une déesse. La magicienne. Celle qui jouait avec les plus bas instincts des hommes en les changeant en bêtes. La redoutée autant que la convoitée. Il n’était pas question de se laisser porter par le fil du destin sans faire entendre sa voix. Cependant, si la déesse était révoltée de cette manipulation de sa vie, elle n’en restait pas moins intelligente. Il était important qu’elle sache ce qu’il se tramait en souterrain avant de tenter quoi que ce soit. Elle n’était pas aussi frontale et irréfléchie que les Tamarisc. Non. Elle agirait comme elle l’avait toujours fait. Tel un serpent glissant sous les feuilles jusqu’à sa proie, sifflant doucement avant d’user de son venin.
Il y avait peu de monde dans le musée. Les statues de marbre blanc demeuraient silencieuses tandis que les tableaux dialoguaient avec la jeune déesse. Elle retraçait l'histoire avec assiduité, observant les détails qui peignaient ces toiles d'un regard acéré. La question était simple : pourquoi ce reboot ? Quel avait été l'élément déclencheur ? Le grain de sable dans le rouage ? Circé ne voyait pas grand-chose à redire sur sa propre histoire. Elle n'avait pas l'air d'avoir fait beaucoup de vagues. Enfin, si l'on occultait les nombreux hommes qu'elle avait changés en animaux. Mais à part ça, elle semblait s'être tenue plutôt tranquille. Contrairement à des figures comme Zeus qui, étant donné les différentes représentations qui peuplaient le musée, prouvaient son infidélité. Facile à deviner. Il suffisait de voir les traits de sa compagne changer de tableaux en tableaux pour se faire une rapide idée de ses ébats. Malheureuse devait être sa femme…
Sa femme…
En réalité, ce n’était pas bien compliqué de le comprendre. Il y avait une figure féminine qui ressortait plus que les autres. Une déesse assise aux côtés du roi de l’Olympe, sur le trône. Héra. Circé fit une légère grimace en imaginant que son amie pouvait être, dans une ancienne vie, l’épouse de ce grand dadais de Zeus. Premièrement, Héra était bien plus attirante que lui. Avec sa coiffure ridicule, il lui arrivait à peine à la cheville. Et deuxièmement… Connaissant une déesse du mariage jalouse et possessive à en mourir, elle imaginait que la relation devait être… Compliquée, dira-t-elle, trouvant ce seul mot comme euphémisme. Enfin, encore fallait-il que les figures concernées par ce reboot ait conservées leurs traits de caractère. Encore une question à éclaircir…
Dans le silence de la bâtisse, un mouvement vint troubler les réflexions de la brune. Des bruits de pas qui résonnaient sur le sol froid et dallé du musée. La déesse remarqua un grand ténébreux arpenter les longs couloirs de marbres du bâtiment. Elle haussa un sourcil. Le représentant des Lobellus. Hadès. Elle voyait bien de qui il s'agissait. Combien de fois avait-elle pu surprendre ce dernier en train de loucher sur Perséphone alors qu'il ne remarquait même pas l'affection que pouvait lui porter Héra. Un léger soupir s'échappa de ses lèvres. Les histoires d'amour en chassé-croisé... C'était autant fatigant que fascinant. Enfin… Circé n’avait pas la certitude que son amie puisse ressentir un amour amoureux. Mais il était plus amusant de l’imaginer ainsi. Après tout, elle lui était venue en aide face à Zeus et semblait bien apprécier ce petit dieu du silence.
Discrètement, la déesse glissa dans le fantôme des pas d’Hadès. Elle observait ses mouvements, un peu amusée de constater les interrogations qui devait s'infuser dans son esprit. Circé observa enfin les tableaux qui ornaient cette nouvelle pièce dans laquelle elle avait pénétré. Ils dépeignaient un enlèvement par Hadès sur la personne de Perséphone. Tient donc… Intéressant. Circé prit un air nonchalant, main sur la hanche alors que son autre bras était plié, sa paume non loin de son visage et les doigts s'agitant légèrement dans un petit tic inconscient.
- Hmm… Hé bien, intéressant comme représentation, monsieur le kidnappeur.
Un sourire amusé perçait le ton de sa voix alors qu’elle jetait un coup d’œil à son interlocuteur. Elle avait envie de le taquiner, lui l’inflexible qui ne parlait que rarement et semblait toujours d’un calme impeccable.
- Je comprends mieux pourquoi Perséphone ne t’approche pas...
Hadès
Dieu des enfers
Date d'arrivée : 18/08/2023
Nombre de récits : 94
Sexe : Pouvoir : Silence Ténèbreux
Cycle : 4
Couleur(s) de parole : #0033cc
Double-comptes : -
Nombre de récits : 94
Sexe : Pouvoir : Silence Ténèbreux
Cycle : 4
Couleur(s) de parole : #0033cc
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Re: Dans les mémoires de l'Olympe [ft. Hadès] Jeu 28 Mar 2024 - 16:14
Hadès feat. Circé |
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Circé
Déesse de la sorcellerie
Date d'arrivée : 22/02/2024
Nombre de récits : 23
Sexe : Pouvoir : Sortilèges
Cycle : 3
Double-comptes : //
Nombre de récits : 23
Sexe : Pouvoir : Sortilèges
Cycle : 3
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Re: Dans les mémoires de l'Olympe [ft. Hadès] Mar 2 Avr 2024 - 20:31
Dans les mémoires de l'Olympe
Avec Hadès
Contrairement au dieu des enfers, de marbre et silencieux, la magicienne ne semblait pas appartenir à cet univers racontant l’histoire sans mot dire. Les tableaux endormis retraçaient les contes par leur couleurs autrefois chatoyantes et pourtant ternis par le poids du temps. Les statues au regard de marbre semblaient coincées dans une mélancolie éternelle tandis que les couloirs, long et calme, semblaient faire s’arrêter le temps dans un silence presque palpable. Circé dénotait dans le musée. Couverte de vêtements d’un rouge plus éclatant que le sang et arborant de nombreuses chaînes desquelles dégringolait des strass de bijoux étincelants, elle était plus vivante que chacune des œuvres présentes entre ces murs. Ses talons claquaient sous le moindre de ses pas, venant réveiller les statues ensommeillées tandis que son regard perçant semblait faire s’emballer les récits contés le long des peintures. Elle était ainsi Circé, une tache d’encre sur le blanc le plus immaculé d’une toile. Une sorcière troublant sans honte le sommeil presque religieux qui régnait en ces lieux. Et elle aimait ça. Elle aimait être regardée, remarquée, entendue. Contrairement à Hadès, le petit privilégié d’Héra qui se murait dans le silence aussi souvent que la mer amené un coquillage sur le rivage. Il avait toujours été homme à apprécier la tranquillité. Il semblait d’ailleurs en décalage dans cette académie, glissant comme un fantôme à travers les couloirs de l’école, esquivant les soirées arrosées aussi habillement qu’un chat. En réalité, le chthonien semblait s’intégrer parfaitement au musée. Son air habituel était aussi taciturne que cette grande bâtisse.
Les doigts de la magicienne s’agitaient doucement dans un petit mouvement inconscient alors qu’elle observait les œuvres qui entouraient le dieu des enfers. Elle s’attarda sur une toile majestueuse, dressée comme le portrait du roi et de sa reine assis sur leur trône. Ils étaient droits, l’air sévère mais dont la puissance avait été délavée par le temps. Leurs couleurs étaient plus fades que celles d’origine. Dans un petit coin, un léger craquellement témoignait du passage des lunes. Circé dévisagea celle appelée Perséphone et qui n’avait rien à voir avec la gamine faible et d’une gentillesse suintante. Ses cheveux étaient aussi clairs que l’acier et ses yeux rouges comme le sang. Elle était couverte de fleurs dorées tandis qu’une couronne ébène coiffait sa tête. Son attitude froide et intransigeante n’avait aucune similitude avec le comportement quotidien de la déesse du printemps. Le reboot avait sacrément influencé son essence. Et ce n’était pas forcément un compliment. Enfin, il était certain que, n’étant plus la reine des enfers, elle n’avait certainement pas le besoin de remplir les responsabilités qui venaient avec ce rôle. Donc l’attitude serait forcément différente. Dommage, cette Perséphone avait l’air d’avoir plus de chien. Sans mauvais jeu de mots. Cerbère était allongé à ses pieds comme un gardien de sa reine.
- Je peux faire quelque chose pour toi, Circé ?
Le ton du référent était d’un calme Olympien et pourtant, chaque mot semblait siffler comme une brise glacée. Circé haussa un sourcil tout en souriant, amusée. Elle serait prête à parier que le dieu n’appréciait pas sa venue. À l’instar du musée dont le calme était troublée par la magicienne, le chthonien semblait s’être fait arraché à ses pensées profondes dès l’instant où la voix malicieuse de Circé avait raisonnée dans la pièce.
- Je t’en prie, inutile d’être aussi strict, lâcha-t-elle avec autant de nonchalance que d’espièglerie.
Sans répondre immédiatement à sa question, la magicienne quitta son immobilité pour s’approcher d’un buste du dieu des enfers. Elle tourna lentement autour, l’observant sous toutes les coutures avant de faire glisser ses ongles longs sur le marbre de sa barbe. Elle laissa ses doigts jouer sur la matière froide de la pierre alors qu’elle dessinait les traits du visage sculpté de l’ancien roi. Sans regarder son interlocuteur, elle reprit la parole.
- Intéressant comme endroit. Il te sied bien.
Le ton n’était pas spécialement ironique. Pas sérieux non plus. Une constatation plutôt amusée de cette similitude qui rassemblait le vieux musée avec le chthonien. Après tout, des statues et des tableaux étaient un peu comme les morts sur lesquels il régnait autrefois. Emplis d’histoires et finissant pourtant par être oubliés des vivants, laissés au rebut sous la poussière.
La déesse délaissa le buste de marbre, ôtant ses doigts graciles pour changer encore de cible. Cette fois-ci, elle alla se planter devant le tableau qui contemplait Hadès, s’arrêtant à ses côtés et faisant mine d’observer l’œuvre avec la même attention que l’ancien roi. Elle plissa les yeux, en hochant la tête, imitant sans réellement y mettre de la subtilité son camarade d’école.
- C’est instructif, tu ne trouves pas ? Lorsqu’on voit le boulet qui nous gouvernait, je suppose que le reboot des Moires était inévitable. Qu’en penses-tu ?
Elle déposa ses mains sur ses hanches. Bien que son ton semblait léger voire provocateur, elle n’en restait pas moins pensive. Le blâme était-il intégralement sur les épaules de Zeus ou bien d’autres choses encore plus sombres avaient plongé la gloire de l’Olympe dans le chaos ? Circé expira, perdant légèrement son air malicieux à cette idée. Non seulement, elle n’appréciait pas d’être écartée des confidences de celles qui disposaient de leurs destins comme d’un client embêtant accusant le serveur d’une erreur, mais surtout, elle détestait de ne pas se souvenir de ce point de rupture qui avait fait tomber les divinités en disgrâce. Il allait falloir qu’elle creuse un peu. Personne ne jouait avec l’esprit de la déesse des sortilèges sans qu’elle ne leur renvoie leur méfait dans la figure !
Hadès
Dieu des enfers
Date d'arrivée : 18/08/2023
Nombre de récits : 94
Sexe : Pouvoir : Silence Ténèbreux
Cycle : 4
Couleur(s) de parole : #0033cc
Double-comptes : -
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Sexe : Pouvoir : Silence Ténèbreux
Cycle : 4
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Re: Dans les mémoires de l'Olympe [ft. Hadès] Ven 12 Avr 2024 - 0:22
Hadès feat. Circé |
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Circé
Déesse de la sorcellerie
Date d'arrivée : 22/02/2024
Nombre de récits : 23
Sexe : Pouvoir : Sortilèges
Cycle : 3
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Sexe : Pouvoir : Sortilèges
Cycle : 3
Double-comptes : //
Re: Dans les mémoires de l'Olympe [ft. Hadès] Sam 20 Avr 2024 - 18:22
Dans les mémoires de l'Olympe
Avec Hadès
Elle était fière, la déesse des sortilèges. Fière et prétentieuse. Ceux qui pensaient pouvoir l’écarter de la vérité était bien naïfs. Si on connaissait la magicienne pour son impatience, lorsqu’elle désirait quelque chose elle était capable de la plus sourde des endurances. Elle décortiquerait ce musée brique par brique s’il lui permettait d’avoir des réponses. Si ça ne suffisait pas, elle gratterait chaque récit des Moires. Lentement, mais sûrement, elle obtiendrait ce qu’elle cherchait sans que personne ne puisse l’en empêcher. Circé n’avait que faire des règles et de l’autorité prétendues de l’académie. Ils avaient procédé au reboot lorsque la gangrène avait trop profondément noircit les cœurs, oui, mais qu’avaient-ils fait de plus ? Si Zeus était à blâmer alors les Moires également pour ne pas avoir agi avant d’en arriver à ce point de non-retour. Et Circé détestait que ces entités se placent au-dessus de tout, gardant pour elles leurs secrets et disposant du destin comme bon leur semblait. Était-ce seulement l’unique reboot ou y en avait-il eu d’autres avant lui ? Quelles certitudes avoir lorsque la base de tout ne reposait que sur un savoir jalousement garder par quelques personnes ? Il y avait tant de choses à supposer et trop peu de sources d’informations véritablement fiables. Même le musée était biaisé de l’esprit des humains.
Circé fit claquer discrètement sa langue, pensive. Il y avait encore nombre de choses à vérifier au travers des murs mystérieux de l’académie. Et ces murs, elle allait les briser. Elle saurait autant être la tornade faisant voler en éclats les cloisons ou bien l’eau s’immisçant entre les briques. Peu importait la manière, de toute façon, il y avait toujours des failles. Sinon pourquoi se reboot aurait-il eu lieu ?
Lorsque le dieu des enfers se pencha légèrement dans sa direction, la magicienne resta parfaitement immobile. Son seul mouvement fut de relever le menton, les yeux toujours rivés sur l’œuvre aux couleurs du passé.
- Je pense que tu côtoies suffisamment Héra pour savoir ce que je pense de ce crétin congénital. À en juger par ce qu’on peut voir de lui ici, le Renouveau n’a pas foncièrement altéré son caractère ni ses … habitudes.
Le sourire insolent de la maîtresse des sorts et des enchantements étira à nouveau ses lèvres au discours du dieu. Effectivement, ces constatations n’avaient pas échappé à son esprit subtil et méthodique. Il était même assez difficile de ne pas en tirer les mêmes conclusions qu’Hadès lui avait exposées. En dehors de ce qu’avait provoqué le Renouveau, il n’était pas nécessaire de côtoyer Héra pour remarquer l’aversion que les deux dieux se portaient l’un pour l’autre. En réalité, il suffisait d’avoir des yeux. Cependant, la magicienne appréciait d’entendre qu’on la voyait souvent en compagnie d’Héra bien que c’était une évidence. Elle aimait asseoir son pouvoir sur les autres, la magicienne, et sa relation avec sa référente faisait indubitablement partie de ses atouts au sein de son jeu de cartes.
- Mais ce serait une erreur que de rejeter la responsabilité de cet échec sur une seule personne, qu’importe s'il était Roi, reprit-il avec plus de sérieux, se redressant.
La déesse tourna les yeux vers Hadès, silencieuse. Celui-là, il était décidément bien trop sérieux.
- Les Hommes comptaient sur nous. Sur nous tous. Et aucun d’entre nous n’a été irréprochable. Nous sommes tous donc à blâmer à un degré ou à un autre.
Circé ne retint pas son soufflement de nez amusé. Elle entrouvrit les lèvres, sur le point de répliquer quand le chthonien tourna la tête. Il semblait moins froid qu’à son introduction, mais pas plus léger pour autant. Il poursuivit son discours, arborant une positivité que la déesse ne lui connaissait pas. Il raisonnait vraiment comme un humain, ce dieu des enfers. Circé haussa simplement un sourcil en l’observant. Tiens donc, le silencieux roi des défunts tentait un trait d’humour souligné d’un clin d’œil. Elle distingua le mouvement de ses lèvres si subtil qu’on aurait pu croire qu’aucun sourire n’avait froisser sa bouche. Pourtant, elle l’avait bien remarqué, la magicienne.
- Reste à savoir où la redoutable Déesse de la Sorcellerie se situe dans cet échiquier nébuleux …
Circé émit un rire en se tournant. Elle haussa les épaules et fit un geste théâtral de la main.
- Malheureusement pour toi Hadès, je doute que tu puisses me taquiner comme je l’ai fait en trouvant mes représentations.
La magicienne en avait peu. Et dans ce peu qu’elle possédait, aucune ne lui faisait défaut. Toute dépeignaient une femme puissante, aux multiples atouts et aux sortilèges redoutables. Elle n’avait causé que peu de tort, ce qui était étrange compte tenu de son comportement actuel, et si affront il y avait eu, ce n’était que par désir de protection de ses nymphes à l’arrivée d’Ulysse et ses hommes. Rien de très croustillant pour lui faire perdre de sa superbe.
Elle croisa un bras sous sa poitrine, se servant de son poignet comme support à son autre coude et monta sa main jusqu’à son visage pour observer ses ongles.
- Et tu as tort sur un point. Les humains ne comptent pas sur nous. Ils prieraient n’importe quoi si ça leur permettait de se raccrocher à un brin d’espoir.
La déesse renvoya une mèche de cheveux vers l’arrière puis abaissa son bras. Elle marcha le long des tableaux qui tapissaient les murs de la pièce, ses doigts glissaient sur les cadres aux arabesques d’or tandis que son regard se perdait dans les œuvres sans les voir.
- Les humains ne sont que des enfants qui ne savent pas quand s’arrêter. Et quand il est trop tard, au lieu de se reprendre en mains, ils se tournent vers les dieux. Nous sommes simplement un moyen, pour eux, de s’apitoyer sur leur sort. Et ils sont un moyen pour nous d’asseoir notre pouvoir.
La déesse s’arrêta. Elle avait perdu son sourire, mais ne semblait pas grave pour autant. Elle énumérait des faits. De la même façon qu’un alchimiste faisait étalage de ses expériences. Se tournant ensuite vers le roi déchu des enfers, elle fit un nouveau geste de main comme une façon de poursuivre son discours.
- Tu dis que les Hommes comptaient sur nous ? Mais ce n’est pas de nous dont ils ont besoin. C’est d’affranchissement.
Elle croisa ensuite ses bras devant sa poitrine, tournant la tête pour poser son regard sur le coin d’un cadre.
- La véritable question ici, c’est « à quoi ça rime, tout ça ? », conclue-t-elle simplement.
Pas seulement le Renouveau. Pas seulement les croyances des hommes et les fautes des dieux. Mais surtout, leur existence l’un envers l’autre. Dans sa logique, Circé voyait bien que dans les deux cas, ils s’utilisaient. Que ce soient les hommes comme les dieux, ils avaient besoin de leur contraire. La différence entre les hommes et les dieux, c’est que les premiers étaient capables de vivre sans les seconds si tant est qui apprennent à s'assagir. Et dans cette pensée où les dieux avaient peut-être bien plus besoin des humains pour avoir une utilité et une possibilité inégale d’écraser leur puissance, Circé se mordit la lèvre. Oui, elle se demandait véritablement à quoi ça rimait, tout ça.
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