Dea Kademeia
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Dans les mémoires de l'Olympe [ft. Hadès]
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Circé
Circé
Déesse de la sorcellerie
Circé
Date d'arrivée : 22/02/2024
Nombre de récits : 23
Sexe : Féminin Pouvoir : Sortilèges
Cycle : 3
Double-comptes : //

Déesse de la sorcellerie
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Dans les mémoires de l'Olympe
Avec Hadès

Hm. Plutôt pas mal, on n'allait pas se mentir. Circé était debout, un petit sourire au coin des lèvres et un sourcil haussé alors qu'elle observait devant elle un tableau la représentant. Elle était assise sur un trône tout d'or et de gravure, cerclée par des loups ensommeillés. Bien entendu, la jeune déesse ne pouvait qu'apprécier les représentations assez flatteuses dont elle était affublée. Il était agréable de constater que dans cette vie et celle d'avant, sa prestance était restée intacte. Enfin, cela étant, son passé, bon ou mauvais, ne l'aurait pas encombré d'un quelconque poids. Certes, il était plus facile d'aller de l'avant sachant que son histoire avait été glorieuse mais dans l'hypothèse qu'il ait pu en être autrement, Circé ne s'en serait nullement formalisée. Elle était là pour étudier le passé, pas s'encombrer de valises. Tous ceux qui étaient incapables de faire table rase comme l'avaient imposé les Moires étaient des idiots. Ou des naïfs, tout au mieux.

D’ailleurs, parlant des Moires… C’était à cause de ces entités que la déesse arpentait les couloirs du musée depuis quelque temps. Maintenant que la tentation de voir ses propres représentations avait été assouvie et que son ego en était ressorti flatté, elle pouvait se concentrer sur d’autres préoccupations. Pourquoi les Moires avaient jugé bon de mettre en place ce fameux reboot ? Bien que toujours capable de rebondir et de ressortir plus forte de l’adversité, Circé n’aimait pas l’idée que l’on puisse jouer ainsi avec sa vie, son histoire et son esprit. Les Moires étaient des créatures puissantes, certes, mais elle, c’était une déesse. La magicienne. Celle qui jouait avec les plus bas instincts des hommes en les changeant en bêtes. La redoutée autant que la convoitée. Il n’était pas question de se laisser porter par le fil du destin sans faire entendre sa voix. Cependant, si la déesse était révoltée de cette manipulation de sa vie, elle n’en restait pas moins intelligente. Il était important qu’elle sache ce qu’il se tramait en souterrain avant de tenter quoi que ce soit. Elle n’était pas aussi frontale et irréfléchie que les Tamarisc. Non. Elle agirait comme elle l’avait toujours fait. Tel un serpent glissant sous les feuilles jusqu’à sa proie, sifflant doucement avant d’user de son venin.

Il y avait peu de monde dans le musée. Les statues de marbre blanc demeuraient silencieuses tandis que les tableaux dialoguaient avec la jeune déesse. Elle retraçait l'histoire avec assiduité, observant les détails qui peignaient ces toiles d'un regard acéré. La question était simple : pourquoi ce reboot ? Quel avait été l'élément déclencheur ? Le grain de sable dans le rouage ? Circé ne voyait pas grand-chose à redire sur sa propre histoire. Elle n'avait pas l'air d'avoir fait beaucoup de vagues. Enfin, si l'on occultait les nombreux hommes qu'elle avait changés en animaux. Mais à part ça, elle semblait s'être tenue plutôt tranquille. Contrairement à des figures comme Zeus qui, étant donné les différentes représentations qui peuplaient le musée, prouvaient son infidélité. Facile à deviner. Il suffisait de voir les traits de sa compagne changer de tableaux en tableaux pour se faire une rapide idée de ses ébats. Malheureuse devait être sa femme…
Sa femme…
En réalité, ce n’était pas bien compliqué de le comprendre. Il y avait une figure féminine qui ressortait plus que les autres. Une déesse assise aux côtés du roi de l’Olympe, sur le trône. Héra. Circé fit une légère grimace en imaginant que son amie pouvait être, dans une ancienne vie, l’épouse de ce grand dadais de Zeus. Premièrement, Héra était bien plus attirante que lui. Avec sa coiffure ridicule, il lui arrivait à peine à la cheville. Et deuxièmement… Connaissant une déesse du mariage jalouse et possessive à en mourir, elle imaginait que la relation devait être… Compliquée, dira-t-elle, trouvant ce seul mot comme euphémisme. Enfin, encore fallait-il que les figures concernées par ce reboot ait conservées leurs traits de caractère. Encore une question à éclaircir…

Dans le silence de la bâtisse, un mouvement vint troubler les réflexions de la brune. Des bruits de pas qui résonnaient sur le sol froid et dallé du musée. La déesse remarqua un grand ténébreux arpenter les longs couloirs de marbres du bâtiment. Elle haussa un sourcil. Le représentant des Lobellus. Hadès. Elle voyait bien de qui il s'agissait. Combien de fois avait-elle pu surprendre ce dernier en train de loucher sur Perséphone alors qu'il ne remarquait même pas l'affection que pouvait lui porter Héra. Un léger soupir s'échappa de ses lèvres. Les histoires d'amour en chassé-croisé... C'était autant fatigant que fascinant. Enfin… Circé n’avait pas la certitude que son amie puisse ressentir un amour amoureux. Mais il était plus amusant de l’imaginer ainsi. Après tout, elle lui était venue en aide face à Zeus et semblait bien apprécier ce petit dieu du silence.
Discrètement, la déesse glissa dans le fantôme des pas d’Hadès. Elle observait ses mouvements, un peu amusée de constater les interrogations qui devait s'infuser dans son esprit. Circé observa enfin les tableaux qui ornaient cette nouvelle pièce dans laquelle elle avait pénétré. Ils dépeignaient un enlèvement par Hadès sur la personne de Perséphone. Tient donc… Intéressant. Circé prit un air nonchalant, main sur la hanche alors que son autre bras était plié, sa paume non loin de son visage et les doigts s'agitant légèrement dans un petit tic inconscient.

- Hmm… Hé bien, intéressant comme représentation, monsieur le kidnappeur.

Un sourire amusé perçait le ton de sa voix alors qu’elle jetait un coup d’œil à son interlocuteur. Elle avait envie de le taquiner, lui l’inflexible qui ne parlait que rarement et semblait toujours d’un calme impeccable.

- Je comprends mieux pourquoi Perséphone ne t’approche pas...

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Hadès
Hadès
Dieu des enfers
Hadès
Date d'arrivée : 18/08/2023
Nombre de récits : 94
Sexe : Masculin Pouvoir : Silence Ténèbreux
Cycle : 4
Couleur(s) de parole : #0033cc
Double-comptes : -

Dieu des enfers
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Dans les Mémoires de l’Olympe
Hadès
feat.
Circé


 

 



 

 

But my dreams,
They aren't as empty
As my conscience
Seems to be

Depuis qu’il avait quitté le cocon sécuritaire et calme de la Garderie pour pouvoir arpenter librement la Dea Kademeia, Hadès, contrairement à ses comparses, s’interrogeait. C’était dans sa nature, apparemment : il avait un besoin compulsif d’étudier, de comprendre, de trouver du sens. Et en termes d’énigme, on pouvait difficilement trouver mieux que le Renouveau et ses origines. Pourquoi en étaient-ils là ? Qu’est-ce qui l’avait déclenché ? Qu’est-ce qu’on attendait d’eux aujourd’hui ? Quel était le chemin que l’on voulait leur faire suivre ? Autant de questions qui malgré les efforts assidus du Chtonien, ne trouvèrent pas ou peu de réponses. Celles qui étaient derrière ce projet, les Moires, s’étaient depuis effacées, embrassant complètement leur nouveau rôle d’enseignantes à l’instar des autres divinités primordiales. Et toutes ses tentatives d’évoquer le sujet auprès de l’un d’entre eux s'étaient soldées par d’abruptes fins de non recevoir. Et cela l’agaçait.

Il avait le sentiment d’être considéré comme un enfant à qui on refusait de dire la vérité pour le protéger, ou parce qu’on ne l’estimait pas capable de comprendre les enjeux de tout cela. Or malgré la régression physique qu’il avait subi, Hadès n’était pas un gamin. Qu’on dénigre l’intelligence ou la maturité d’un Zeus, c’était compréhensible. A dire vrai, si par miracle cet idiot venait à comprendre les vraies raisons de leur présence ici, il y avait peu de chances que cela change quoi que ce soit à son attitude. Mais contrairement à lui, le Lobellus voulait aider. Il prenait très au sérieux ce rôle qu’on leur avait confié bien malgré eux, et voulait tirer le maximum de cette seconde chance. Mais encore fallait-il pour cela qu’il sache précisément en quoi la première avait été un échec.

C’était sur la base de ces réflexions que le Dieu des Enfers avait trouvé le chemin du Musée d’Olympus, imposant monument entièrement dédié à la gloire de ceux qu’ils avaient été. De ce qu’on lui en avait dit, il abritait une myriade d'œuvres en tout genre, des statues de marbre antiques aux tapisseries finement ourlées, en passant par des peintures majestueuses. Toutes avaient pour point commun de représenter dans leur vie d’antan les Dieux, Héros, et Mortels devenus aujourd’hui les élèves de la Dea Kademeia. Bien sûr, il convenait de prendre tout cela avec beaucoup de précautions : on parlait ici de la vision que les Mortels avaient de leur histoire et de leurs “exploits”, avec la part de subjectivité que cela impliquait. Mais même en tenant compte de ce biais, Hadès savait qu’il pourrait s’en servir comme d’une base pour échafauder des théories sur leur leur chute en disgrâce. Et qui sait, peut être parvenir à pallier cette fois à ce qui leur avait fait défaut.

Ses visites s’étaient faites régulières, et ce dès son premier cycle. Aujourd’hui, il connaissait la plupart des ailes du Musée par cœur, et son excellente mémoire aurait pu à ce stade le dispenser d’y remettre les pieds. Mais de temps à autre, il éprouvait le besoin de voir à nouveau les œuvres de ses propres yeux. De s’en imprégner. De se laisser glisser dans ce passé obscur pour tenter d’y apporter un peu de lumière. Ironique lorsqu’on connaissait son affinité pour les ténèbres.

Ce jour là, il était venu observer silencieusement une poterie richement ornée, composée en son centre d’une mosaïque dont les carreaux taillés avec une précision d’orfèvre dépeignaient ce qui était sobrement intitulé “La Folie d’Héraclès”. La raison de cet intérêt était simple : Mégara, fraîchement arrivée au Sanctuaire des Lobellus, en était la malheureuse protagoniste. Face à la scène d’horreur voyant le Héros massacrer sa bien aimée, Hadès haussa un sourcil circonspect. Il ne pouvait nier que dans certains cas, n’avoir aucun souvenir de son passé pouvait être une bénédiction. A dire vrai, il y avait même des moments où il aurait souhaité que ça soit également son cas.

Et avec cette simple pensée, l’esprit du Référent se troubla. Profitant sans doute de cette opportunité rare, ses pas l’emmenèrent alors machinalement dans une galerie un peu plus loin où il y fut accueilli par une statue démesurée censée représenter le Dieu des Enfers. Lui. Sans cette indication, il aurait sans doute eu beaucoup de mal à faire le rapprochement entre le colosse massif et terrifiant à la barbe fournie, et celui qu’il était aujourd’hui. Quelques mètres plus loin, une série de tableaux ornaient les murs. Il en connaissait les moindres détails, pour les avoir étudiés à maintes reprises. Car c’était bien évidemment par là qu’il avait débuté ses investigations à son arrivée à l’Académie : par lui-même. Mais si avait aisément accepté comme inhérent à son titre de se voir dépeint en un Roi implacable et terrifiant, une toile bien spécifique avait provoqué en lui un tumulte qu’il n’aurait pu concevoir.

L’Enlèvement de Perséphone.

Tout était dans le titre. Il avait enlevé la Déesse du Printemps, pour en faire sa femme à en juger par les autres artefacts les représentant regnant tout deux sur les Enfers. Et même s' ils renvoyaient parfois l’image d’un couple uni, il ne pouvait passer outre ce postulat de départ : dans leur vie précédente, il avait privé sciemment celle qu’il aimait de son consentement, de sa liberté. Était-ce une coïncidence si même privé de ces souvenirs, son cœur s’emballait rien qu’à la vue de Perséphone, et ce même depuis les bancs de la Garderie ? Probablement pas. Il ne doutait pas de l’efficacité de la magie des Moires, mais après tout, ils étaient toujours en essence la même personne. Peut être que le subconscient du Chtonien s’était montré plus opiniâtre que prévu, parvenant à garder un faible écho de ses sentiments enfouis.

Il se tenait à nouveau devant ce tableau, perdu dans ses réminiscences, lorsqu’une voix doucereuse le tira de son égarement.

Circé …

La Magicienne n’était pas une parfaite inconnue pour lui. Bien que n’ayant jamais formellement échangé avec elle, Hadès l’avait toujours aperçue dans le sillage étincelant d’Héra. Son amie lui avait d’ailleurs confié avec un enthousiasme qu’elle avait peiné à contenir qu’elle faisait partie des nouveaux arrivants de l’Académie. La croiser au Musée était inattendu. Se faire railler par elle au moment précis où il était vulnérable était … déplaisant. Le venin de ses paroles provoquèrent en lui une légère crispation qu’il ne put contenir, sans pour autant quitter la toile des yeux. Peut-être que si il l’ignorait et ne répondait pas à sa provocation, elle finirait par partir d'elle-même ? L’hypothèse ne tint malheureusement pas la distance, puisque la Sollerys semblait bien décidée à ne pas le lâcher. La mâchoire du Dieu se resserra imperceptiblement lorsqu’elle mentionna le nom de Perséphone et ce n’est qu’au prix d’une grande maîtrise qu’il parvint à réprimer l’envie subite qu’il avait d’user de son don sur la sulfureuse brune. Au lieu de cela, il prit une longue inspiration, et sans détourner le regard dans sa direction, lâcha :

- Je peux faire quelque chose pour toi, Circé ?

Il n’avait pas haussé le ton. Il avait même conservé une certaine désinvolture. Et pourtant, la froideur qui émanait de chacun des mots de cette question était indéniable.
©️ Gasmask


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Circé
Circé
Déesse de la sorcellerie
Circé
Date d'arrivée : 22/02/2024
Nombre de récits : 23
Sexe : Féminin Pouvoir : Sortilèges
Cycle : 3
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Dans les mémoires de l'Olympe
Avec Hadès

Contrairement au dieu des enfers, de marbre et silencieux, la magicienne ne semblait pas appartenir à cet univers racontant l’histoire sans mot dire. Les tableaux endormis retraçaient les contes par leur couleurs autrefois chatoyantes et pourtant ternis par le poids du temps. Les statues au regard de marbre semblaient coincées dans une mélancolie éternelle tandis que les couloirs, long et calme, semblaient faire s’arrêter le temps dans un silence presque palpable. Circé dénotait dans le musée. Couverte de vêtements d’un rouge plus éclatant que le sang et arborant de nombreuses chaînes desquelles dégringolait des strass de bijoux étincelants, elle était plus vivante que chacune des œuvres présentes entre ces murs. Ses talons claquaient sous le moindre de ses pas, venant réveiller les statues ensommeillées tandis que son regard perçant semblait faire s’emballer les récits contés le long des peintures. Elle était ainsi Circé, une tache d’encre sur le blanc le plus immaculé d’une toile. Une sorcière troublant sans honte le sommeil presque religieux qui régnait en ces lieux. Et elle aimait ça. Elle aimait être regardée, remarquée, entendue. Contrairement à Hadès, le petit privilégié d’Héra qui se murait dans le silence aussi souvent que la mer amené un coquillage sur le rivage. Il avait toujours été homme à apprécier la tranquillité. Il semblait d’ailleurs en décalage dans cette académie, glissant comme un fantôme à travers les couloirs de l’école, esquivant les soirées arrosées aussi habillement qu’un chat. En réalité, le chthonien semblait s’intégrer parfaitement au musée. Son air habituel était aussi taciturne que cette grande bâtisse.

Les doigts de la magicienne s’agitaient doucement dans un petit mouvement inconscient alors qu’elle observait les œuvres qui entouraient le dieu des enfers. Elle s’attarda sur une toile majestueuse, dressée comme le portrait du roi et de sa reine assis sur leur trône. Ils étaient droits, l’air sévère mais dont la puissance avait été délavée par le temps. Leurs couleurs étaient plus fades que celles d’origine. Dans un petit coin, un léger craquellement témoignait du passage des lunes. Circé dévisagea celle appelée Perséphone et qui n’avait rien à voir avec la gamine faible et d’une gentillesse suintante. Ses cheveux étaient aussi clairs que l’acier et ses yeux rouges comme le sang. Elle était couverte de fleurs dorées tandis qu’une couronne ébène coiffait sa tête. Son attitude froide et intransigeante n’avait aucune similitude avec le comportement quotidien de la déesse du printemps. Le reboot avait sacrément influencé son essence. Et ce n’était pas forcément un compliment. Enfin, il était certain que, n’étant plus la reine des enfers, elle n’avait certainement pas le besoin de remplir les responsabilités qui venaient avec ce rôle. Donc l’attitude serait forcément différente. Dommage, cette Perséphone avait l’air d’avoir plus de chien. Sans mauvais jeu de mots. Cerbère était allongé à ses pieds comme un gardien de sa reine.

- Je peux faire quelque chose pour toi, Circé ?

Le ton du référent était d’un calme Olympien et pourtant, chaque mot semblait siffler comme une brise glacée. Circé haussa un sourcil tout en souriant, amusée. Elle serait prête à parier que le dieu n’appréciait pas sa venue. À l’instar du musée dont le calme était troublée par la magicienne, le chthonien semblait s’être fait arraché à ses pensées profondes dès l’instant où la voix malicieuse de Circé avait raisonnée dans la pièce.

- Je t’en prie, inutile d’être aussi strict, lâcha-t-elle avec autant de nonchalance que d’espièglerie.  

Sans répondre immédiatement à sa question, la magicienne quitta son immobilité pour s’approcher d’un buste du dieu des enfers. Elle tourna lentement autour, l’observant sous toutes les coutures avant de faire glisser ses ongles longs sur le marbre de sa barbe. Elle laissa ses doigts jouer sur la matière froide de la pierre alors qu’elle dessinait les traits du visage sculpté de l’ancien roi. Sans regarder son interlocuteur, elle reprit la parole.

- Intéressant comme endroit. Il te sied bien.

Le ton n’était pas spécialement ironique. Pas sérieux non plus. Une constatation plutôt amusée de cette similitude qui rassemblait le vieux musée avec le chthonien. Après tout, des statues et des tableaux étaient un peu comme les morts sur lesquels il régnait autrefois. Emplis d’histoires et finissant pourtant par être oubliés des vivants, laissés au rebut sous la poussière.

La déesse délaissa le buste de marbre, ôtant ses doigts graciles pour changer encore de cible. Cette fois-ci, elle alla se planter devant le tableau qui contemplait Hadès, s’arrêtant à ses côtés et faisant mine d’observer l’œuvre avec la même attention que l’ancien roi. Elle plissa les yeux, en hochant la tête, imitant sans réellement y mettre de la subtilité son camarade d’école.

- C’est instructif, tu ne trouves pas ? Lorsqu’on voit le boulet qui nous gouvernait, je suppose que le reboot des Moires était inévitable. Qu’en penses-tu ?

Elle déposa ses mains sur ses hanches. Bien que son ton semblait léger voire provocateur, elle n’en restait pas moins pensive. Le blâme était-il intégralement sur les épaules de Zeus ou bien d’autres choses encore plus sombres avaient plongé la gloire de l’Olympe dans le chaos ? Circé expira, perdant légèrement son air malicieux à cette idée. Non seulement, elle n’appréciait pas d’être écartée des confidences de celles qui disposaient de leurs destins comme d’un client embêtant accusant le serveur d’une erreur, mais surtout, elle détestait de ne pas se souvenir de ce point de rupture qui avait fait tomber les divinités en disgrâce. Il allait falloir qu’elle creuse un peu. Personne ne jouait avec l’esprit de la déesse des sortilèges sans qu’elle ne leur renvoie leur méfait dans la figure !

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Hadès
Hadès
Dieu des enfers
Hadès
Date d'arrivée : 18/08/2023
Nombre de récits : 94
Sexe : Masculin Pouvoir : Silence Ténèbreux
Cycle : 4
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Circé


 

 



 

 

But my dreams,
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L’interférence de Circé, malgré le ton facétieux qu’elle avait employé, avait eu sur Hadès l’effet d’une douche glaciale s’abattant sur sa nuque. Le simple fait qu’elle puisse aborder sur le ton de la plaisanterie ce qu’il considérait comme étant sa plus grande honte confirmait l’impression que lui avait fait la Déesse lorsque Héra les avait présentés. Peu importe qui elle avait en face d’elle, elle ne se souciait absolument pas de l’impact que ses paroles pouvaient avoir sur ses interlocuteurs tant qu’elles faisaient mouche. Et en mentionnant Perséphone devant lui, que cela soit intentionnel ou non, elle avait visé juste. Se pouvait-il qu’elle soit au courant du penchant qu’il éprouvait à l’égard de sa camarade Sollerys ? Est-ce que Héra … Non. Si elle le savait, elle n’en aurait pas parlé, si ? Peut-être était-ce simplement un trait d’humour sans arrière pensée ? Difficile à déterminer, et à dire vrai, il n’était pas certain d’avoir envie de connaître la réponse.

Souhaitant écourter leur échange, Hadès l’interpella avec une question dont le ton glacial aurait suffi pour tenir à distance raisonnable n’importe quel autre Mythos. Mais Circé n’en avait cure. Au contraire, elle semblait presque amusée par la situation, occultant totalement la morgue du Chtonien pour l’engager dans une discussion nonchalante, comme si elle ne venait absolument pas de l’affubler du déplaisant surnom de “Monsieur le Kidnappeur”. Il ne laissa évidemment rien paraître de son agacement, suivant tout de même du regard la silhouette élancée de la Magicienne tandis qu’elle s’éloignait du tableau pour s’intéresser au buste à son effigie d’antan. Il ne s’y était jamais trop attardé, jugeant futiles des détails tels que son apparence, passée comme présente. Mais à voir les doigts de la jeune femme parcourir la sculpture, il ne pût s’empecher de s’interroger sur ce qui pouvait lui passer par la tête. Surtout lorsqu’elle lui fit remarquer qu’elle le trouvait à sa place au beau milieu de ces œuvres. Il haussa légèrement un sourcil. S’agissait-il d’une nouvelle pique à son encontre ?

- Je ne sais pas comment je dois le prendre …

Lui qui pourtant se targuait de pouvoir discerner aisément les intentions de ses comparses d’un simple coup d'œil demeurait indécis quant à celles que pouvaient avoir Circé à son égard. Peut-être avait-elle juste besoin d’une distraction, et par un coup du sort, il s’était retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment ? La façon dont elle l'imita grossièrement une fois revenue à ses côtés face au tableau semblait corroborer cette théorie. Mais une fois encore, la réflexion qu’elle émit quelques secondes après vint chambouler la vision qu’Hadès avait de la Déesse des Sortilèges. Comment en était-elle venue à penser à Zeus en contemplant ce tableau précis ? Mystère. Mais la voir changer de cible, et par là même, lui laisser un peu de répit, était plus que bienvenu.

Esquissant un demi-sourire, le Chtonien pencha légèrement la tête vers Circé, en conservant néanmoins son regard fixé droit devant lui. Pour un observateur extérieur, on aurait presque pu croire qu’il lui faisait une confidence.

- Je pense que tu côtoies suffisamment Héra pour savoir ce que je pense de ce crétin congénital. A en juger par ce qu’on peut voir de lui ici, le Renouveau n’a pas foncièrement altéré son caractère ni ses … habitudes.

Il émit un long soupir tout en se redressant, observant à nouveau la représentation passée de son lui d’antan, enlevant sans ménagement celle qui se faisait alors appeler Coré. Cette vision lui était tout bonnement insoutenable. Imaginer qu’il ait un jour pu violenter Perséphone, pour quelque motif que ce soit, le rendait presque physiquement malade. Mais il s'y confrontait sans ciller. Même en n’ayant aucun souvenir de ces évènements, il se devait de les assumer. Le timbre de sa voix était empreint d’un grand sérieux quand il enchaina.

- Mais ce serait une erreur que de rejeter la responsabilité de cet échec sur une seule personne, qu’importe s' il était Roi. Les Hommes comptaient sur nous. Sur nous tous. Et aucun d’entre nous n’a été irréprochable. Nous sommes tous donc à blâmer à un degré ou à un autre.

Tournant finalement la tête vers son interlocutrice, il afficha un visage étonnamment serein compte tenu de ses propos.

- Il nous appartient de changer la donne avec cette nouvelle chance. Apprendre de ses erreurs pour ne plus les reproduire, et devenir une meilleure version de nous même. Il n’y a que comme ça que l’on peut espérer accomplir ce que l’on attend de nous. Et tu vois, ça porte déjà ses fruits : je sais déjà qu’il est inutile de compter sur Zeus, peu importe le nombre de fois où on le rebootera !

Si son œil était aussi aiguisé que sa langue, Circé pourrait apercevoir un demi-sourire à peine perceptible au coin des lèvres d’Hadès. Il reporta son attention sur les oeuvres exposées dans la galerie, avant de conclure :

- Reste à savoir où la redoutable Déesse de la Sorcellerie se situe dans cet échiquier nébuleux …
©️ Gasmask


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Circé
Circé
Déesse de la sorcellerie
Circé
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Dans les mémoires de l'Olympe
Avec Hadès

Elle était fière, la déesse des sortilèges. Fière et prétentieuse. Ceux qui pensaient pouvoir l’écarter de la vérité était bien naïfs. Si on connaissait la magicienne pour son impatience, lorsqu’elle désirait quelque chose elle était capable de la plus sourde des endurances. Elle décortiquerait ce musée brique par brique s’il lui permettait d’avoir des réponses. Si ça ne suffisait pas, elle gratterait chaque récit des Moires. Lentement, mais sûrement, elle obtiendrait ce qu’elle cherchait sans que personne ne puisse l’en empêcher. Circé n’avait que faire des règles et de l’autorité prétendues de l’académie. Ils avaient procédé au reboot lorsque la gangrène avait trop profondément noircit les cœurs, oui, mais qu’avaient-ils fait de plus ? Si Zeus était à blâmer alors les Moires également pour ne pas avoir agi avant d’en arriver à ce point de non-retour. Et Circé détestait que ces entités se placent au-dessus de tout, gardant pour elles leurs secrets et disposant du destin comme bon leur semblait. Était-ce seulement l’unique reboot ou y en avait-il eu d’autres avant lui ? Quelles certitudes avoir lorsque la base de tout ne reposait que sur un savoir jalousement garder par quelques personnes ? Il y avait tant de choses à supposer et trop peu de sources d’informations véritablement fiables. Même le musée était biaisé de l’esprit des humains.

Circé fit claquer discrètement sa langue, pensive. Il y avait encore nombre de choses à vérifier au travers des murs mystérieux de l’académie. Et ces murs, elle allait les briser. Elle saurait autant être la tornade faisant voler en éclats les cloisons ou bien l’eau s’immisçant entre les briques. Peu importait la manière, de toute façon, il y avait toujours des failles. Sinon pourquoi se reboot aurait-il eu lieu ?
Lorsque le dieu des enfers se pencha légèrement dans sa direction, la magicienne resta parfaitement immobile. Son seul mouvement fut de relever le menton, les yeux toujours rivés sur l’œuvre aux couleurs du passé.

- Je pense que tu côtoies suffisamment Héra pour savoir ce que je pense de ce crétin congénital. À en juger par ce qu’on peut voir de lui ici, le Renouveau n’a pas foncièrement altéré son caractère ni ses … habitudes.

Le sourire insolent de la maîtresse des sorts et des enchantements étira à nouveau ses lèvres au discours du dieu. Effectivement, ces constatations n’avaient pas échappé à son esprit subtil et méthodique. Il était même assez difficile de ne pas en tirer les mêmes conclusions qu’Hadès lui avait exposées. En dehors de ce qu’avait provoqué le Renouveau, il n’était pas nécessaire de côtoyer Héra pour remarquer l’aversion que les deux dieux se portaient l’un pour l’autre. En réalité, il suffisait d’avoir des yeux. Cependant, la magicienne appréciait d’entendre qu’on la voyait souvent en compagnie d’Héra bien que c’était une évidence. Elle aimait asseoir son pouvoir sur les autres, la magicienne, et sa relation avec sa référente faisait indubitablement partie de ses atouts au sein de son jeu de cartes.

- Mais ce serait une erreur que de rejeter la responsabilité de cet échec sur une seule personne, qu’importe s'il était Roi, reprit-il avec plus de sérieux, se redressant.

La déesse tourna les yeux vers Hadès, silencieuse. Celui-là, il était décidément bien trop sérieux.

- Les Hommes comptaient sur nous. Sur nous tous. Et aucun d’entre nous n’a été irréprochable. Nous sommes tous donc à blâmer à un degré ou à un autre.

Circé ne retint pas son soufflement de nez amusé. Elle entrouvrit les lèvres, sur le point de répliquer quand le chthonien tourna la tête. Il semblait moins froid qu’à son introduction, mais pas plus léger pour autant. Il poursuivit son discours, arborant une positivité que la déesse ne lui connaissait pas. Il raisonnait vraiment comme un humain, ce dieu des enfers. Circé haussa simplement un sourcil en l’observant. Tiens donc, le silencieux roi des défunts tentait un trait d’humour souligné d’un clin d’œil. Elle distingua le mouvement de ses lèvres si subtil qu’on aurait pu croire qu’aucun sourire n’avait froisser sa bouche. Pourtant, elle l’avait bien remarqué, la magicienne.

- Reste à savoir où la redoutable Déesse de la Sorcellerie se situe dans cet échiquier nébuleux …

Circé émit un rire en se tournant. Elle haussa les épaules et fit un geste théâtral de la main.

- Malheureusement pour toi Hadès, je doute que tu puisses me taquiner comme je l’ai fait en trouvant mes représentations.

La magicienne en avait peu. Et dans ce peu qu’elle possédait, aucune ne lui faisait défaut. Toute dépeignaient une femme puissante, aux multiples atouts et aux sortilèges redoutables. Elle n’avait causé que peu de tort, ce qui était étrange compte tenu de son comportement actuel, et si affront il y avait eu, ce n’était que par désir de protection de ses nymphes à l’arrivée d’Ulysse et ses hommes. Rien de très croustillant pour lui faire perdre de sa superbe.

Elle croisa un bras sous sa poitrine, se servant de son poignet comme support à son autre coude et monta sa main jusqu’à son visage pour observer ses ongles.

- Et tu as tort sur un point. Les humains ne comptent pas sur nous. Ils prieraient n’importe quoi si ça leur permettait de se raccrocher à un brin d’espoir.

La déesse renvoya une mèche de cheveux vers l’arrière puis abaissa son bras. Elle marcha le long des tableaux qui tapissaient les murs de la pièce, ses doigts glissaient sur les cadres aux arabesques d’or tandis que son regard se perdait dans les œuvres sans les voir.

- Les humains ne sont que des enfants qui ne savent pas quand s’arrêter. Et quand il est trop tard, au lieu de se reprendre en mains, ils se tournent vers les dieux. Nous sommes simplement un moyen, pour eux, de s’apitoyer sur leur sort. Et ils sont un moyen pour nous d’asseoir notre pouvoir.

La déesse s’arrêta. Elle avait perdu son sourire, mais ne semblait pas grave pour autant. Elle énumérait des faits. De la même façon qu’un alchimiste faisait étalage de ses expériences. Se tournant ensuite vers le roi déchu des enfers, elle fit un nouveau geste de main comme une façon de poursuivre son discours.

- Tu dis que les Hommes comptaient sur nous ? Mais ce n’est pas de nous dont ils ont besoin. C’est d’affranchissement.

Elle croisa ensuite ses bras devant sa poitrine, tournant la tête pour poser son regard sur le coin d’un cadre.

- La véritable question ici, c’est « à quoi ça rime, tout ça ? », conclue-t-elle simplement.

Pas seulement le Renouveau. Pas seulement les croyances des hommes et les fautes des dieux. Mais surtout, leur existence l’un envers l’autre. Dans sa logique, Circé voyait bien que dans les deux cas, ils s’utilisaient. Que ce soient les hommes comme les dieux, ils avaient besoin de leur contraire. La différence entre les hommes et les dieux, c’est que les premiers étaient capables de vivre sans les seconds si tant est qui apprennent à s'assagir. Et dans cette pensée où les dieux avaient peut-être bien plus besoin des humains pour avoir une utilité et une possibilité inégale d’écraser leur puissance, Circé se mordit la lèvre. Oui, elle se demandait véritablement à quoi ça rimait, tout ça.

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Dans les mémoires de l'Olympe [ft. Hadès] 0ioj

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