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J'ai condamné l'humanitéPage 1 sur 1
Pandore
Gardienne de la boîte
Date d'arrivée : 21/08/2023
Nombre de récits : 40
Sexe : Pouvoir : Boîte à malice
Cycle : 3
Couleur(s) de parole : #33617B
Double-comptes : Arès, Écho
Nombre de récits : 40
Sexe : Pouvoir : Boîte à malice
Cycle : 3
Couleur(s) de parole : #33617B
Double-comptes : Arès, Écho
J'ai condamné l'humanité Jeu 29 Fév 2024 - 20:39
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J'ai condamné l'humanité
Le jour où elle avait ouvert cette boîte, elle avait fait une erreur impardonnable. Une erreur qui s'était répandue jusqu'à affecter l'humanité toute entière. Elle avait vu le désespoir, la maladie, le vice frapper les gens autour d'elle mais c'est seulement lorsqu'était benu son tour de rejoindre les Enfers qu'elle avait compris à quel point elle était loin de mesurer l'impact de son action.
Les maux qu'elle avait relâchés sur le monde avait infecté l'univers dans son ensemble. Les araïs libérés avaient trouvé des proies, des vecteurs, des victimes pour leur poison. Année après année, siècle après siècle, le venin s'était infiltré jusqu'au coeur même de l'humanité. Tous naissaient contaminés, fragilisés à jamais face à ces choses qui étaient sorties de la jarre. Une malédiction éternelle pour une seconde de curiosité. Le maigre soutien de l'espoir. Et pour elle, qui n'avait qu'à peine subi ce qu'elle avait libété, le poids écrasant de la culpabilité.
Grâce à un miroir magique offert par une lampade, Pandore avait observé bien des choses depuis les Enfers. Elle avait vu sa fille Pyrrha repeupler le monde en semant des cailloux, elle avait vu les gens vivre et mourir, les dieux multiplier leurs frasques, les ombres dévorer l'Olympe. Elle avait vu les Moires désemparées face aux avenirs défaitistes qui s'offraient à eux, la décision finale que même Zeus n'avait pas osé contester.
Tout recommencer.
C'était un bien grand mot. Eux allaient recommencer, rajeunir, réapprendre. Mais les mortels, en dehors d'une poignée repiochée dans les Enfers, continueraient de vivre dans le cauchemar qu'était devenu leur monde, et Pandore ne savait pas si elle aurait droit au ticket retour. De toute façon, elle ne savait pas quoi faire de cette dernière journée. Partie sur l'Île des Bienheureux, Pyrrha avait fait sa "nouvelle vie" loin d'elle, et les mortels qu'elle rencontrait aux enfers ne la côtoyaient pas vraiment. Ils savaient ce qu'elle avait déclenché. Personne ne voulait fréquenter la responsable de tous les maux du monde.
Quelques lampades la prirent en pitié à force de la voir, seule, ruminer son erreur. Elle se laissa entraîner dans leurs jeux, à demi perdue dans ses pensées. Elle gagnait, comme souvent, trop facilement. Les dieux lui avaient conféré trop de dons pour faire d'elle un piège ambulant, et elle se noyait autant dans l'ennui que dans une crise identitaire. Aux yeux de tout le monde, elle n'était que celle qui avait ouvert la boîte. Et peu à peu, elle sentait disparaître tout le reste; Elle ne se souvenait plus de qui elle était... si tant est qu'elle l'ait un jour su.
Peut-être que ce retour à zéro lui ferait du bien.
La lampade la regardait dans les yeux, intriguée. Les prunelles grises et envoûtantes de Pandore se perdirent dans les joyaux rouges de la nymphe des enfers. Puis elle soupira.
Pandore soupira. Comment expliquer à quel point c'était différent ? Pour une lampade, c'était une partie du travail ; pour elle, c'était un échec, une désobéissance directe à la seule mission qu'on lui avait confiée.
Surtout, ne jamais ouvrir la boîte.
À condition que cette fois, je m'y tienne. Elle ne dit rien. Elle ne pouvait pas faire pire que ce qu'elle avait déjà provoqué, de toute façon. Et si elle pouvait tout oublier...
Comme si elle n'attendait que ça, l'une des Moires se matérialisa derrière elle, tel un filament de brume.
Pandore hésita, mais finit par poser la main dans la paume tendue vers elle. Dans son dos, la lampade s'agita.
Les doigts de la Moire se refermèrent sur ceux de Pandore, et elle sentit un froid glacial s'infiltrer dans ce corps qu'elle n'avait pourtant plus. Elle ferma les yeux. Quelle que soit la méthode utilisée pour les rajeunir, elle ne tenait pas à voir ça.
Elle avait hâte de tout oublier.
Les maux qu'elle avait relâchés sur le monde avait infecté l'univers dans son ensemble. Les araïs libérés avaient trouvé des proies, des vecteurs, des victimes pour leur poison. Année après année, siècle après siècle, le venin s'était infiltré jusqu'au coeur même de l'humanité. Tous naissaient contaminés, fragilisés à jamais face à ces choses qui étaient sorties de la jarre. Une malédiction éternelle pour une seconde de curiosité. Le maigre soutien de l'espoir. Et pour elle, qui n'avait qu'à peine subi ce qu'elle avait libété, le poids écrasant de la culpabilité.
Grâce à un miroir magique offert par une lampade, Pandore avait observé bien des choses depuis les Enfers. Elle avait vu sa fille Pyrrha repeupler le monde en semant des cailloux, elle avait vu les gens vivre et mourir, les dieux multiplier leurs frasques, les ombres dévorer l'Olympe. Elle avait vu les Moires désemparées face aux avenirs défaitistes qui s'offraient à eux, la décision finale que même Zeus n'avait pas osé contester.
Tout recommencer.
C'était un bien grand mot. Eux allaient recommencer, rajeunir, réapprendre. Mais les mortels, en dehors d'une poignée repiochée dans les Enfers, continueraient de vivre dans le cauchemar qu'était devenu leur monde, et Pandore ne savait pas si elle aurait droit au ticket retour. De toute façon, elle ne savait pas quoi faire de cette dernière journée. Partie sur l'Île des Bienheureux, Pyrrha avait fait sa "nouvelle vie" loin d'elle, et les mortels qu'elle rencontrait aux enfers ne la côtoyaient pas vraiment. Ils savaient ce qu'elle avait déclenché. Personne ne voulait fréquenter la responsable de tous les maux du monde.
Quelques lampades la prirent en pitié à force de la voir, seule, ruminer son erreur. Elle se laissa entraîner dans leurs jeux, à demi perdue dans ses pensées. Elle gagnait, comme souvent, trop facilement. Les dieux lui avaient conféré trop de dons pour faire d'elle un piège ambulant, et elle se noyait autant dans l'ennui que dans une crise identitaire. Aux yeux de tout le monde, elle n'était que celle qui avait ouvert la boîte. Et peu à peu, elle sentait disparaître tout le reste; Elle ne se souvenait plus de qui elle était... si tant est qu'elle l'ait un jour su.
Peut-être que ce retour à zéro lui ferait du bien.
- Tu as toujours l'air triste.
La lampade la regardait dans les yeux, intriguée. Les prunelles grises et envoûtantes de Pandore se perdirent dans les joyaux rouges de la nymphe des enfers. Puis elle soupira.
- Comment pourrait-il en être autrement ? J'ai condamné l'humanité.
- Les ombres ne viennent pas de toi.
- Non. Mais auraient-ils cessé de croire si je n'avais pas ouvert la boîte ? S'ils n'étaient pas malades, enragés, déséspérés, immoraux ? Sans moi, ils...
- Tu n'en sais rien. Peut-être est-ce ton acte qui les a fait s'accrocher aussi longtemps à notre existence. ne te perds pas dans ta culpabilité. Les Moires ont dit que certaines parts de nous resteraient après le renouveau; ne garde pas des remords dont tu ne comprendra pas l'origine.
- C'est facile à dire. Ce n'est pas toi qui a causé toute cette destruction.
- Je suis une nymphe des enfers, Pandore. j'ai causé mon compte de destruction.
Pandore soupira. Comment expliquer à quel point c'était différent ? Pour une lampade, c'était une partie du travail ; pour elle, c'était un échec, une désobéissance directe à la seule mission qu'on lui avait confiée.
Surtout, ne jamais ouvrir la boîte.
- De toute façon, rien ne dit que les Moires viendront me chercher.
- La jarre n'obéit qu'à toi.
- ...
- C'est ce que tu voulais, non ? Une deuxième chance ?
- Le mal est déjà fait.
- Le mal peut se réparer. Les Moires savent ce qu'elles font. Si elles te rappellent, c'est que tu as un rôle à jouer.
À condition que cette fois, je m'y tienne. Elle ne dit rien. Elle ne pouvait pas faire pire que ce qu'elle avait déjà provoqué, de toute façon. Et si elle pouvait tout oublier...
- Tu as raison. Nous verrons bien.
Comme si elle n'attendait que ça, l'une des Moires se matérialisa derrière elle, tel un filament de brume.
- Tu es prête ?
Pandore hésita, mais finit par poser la main dans la paume tendue vers elle. Dans son dos, la lampade s'agita.
- Et moi..?
- Ton tour viendra, ne t'en fais pas.
Les doigts de la Moire se refermèrent sur ceux de Pandore, et elle sentit un froid glacial s'infiltrer dans ce corps qu'elle n'avait pourtant plus. Elle ferma les yeux. Quelle que soit la méthode utilisée pour les rajeunir, elle ne tenait pas à voir ça.
Elle avait hâte de tout oublier.
#33617B#33617B#33617BⒸ Pandore
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