Taco Chat Bouc Cheese Pizza

Est-ce que j’ai tendance à divaguer facilement sur de la musique ? Oui mais, en même temps, je suis le dieu des Arts. Ce serait comme demander à Artémis de ne pas penser à ses chers animaux. Ou à Arès de… Non ! On a dit non. Apollon, non.

– Je dirais que ce n'est pas le moment. Mais si tu veux te pencher sur ce rythme plus tard, je te le rappellerai avec plaisir.

Je souris à Télémaque. Merci de me ramener au moment présent mon cher. Aujourd’hui, je ne suis pas très concentré mais l’objectif est que j’arrive à l’être. À ce que mon attention soit dirigée vers le jeu et mes deux amis.

Pandore est surprise par l’apparition de sa propre boite, ce qui montre bien qu’elle n’a pas de contrôle dessus. Elle ne sait pas quand elle va apparaître à ses côtés. Mais ça a un côté assez amusant, et pratique. Elle la pose sur le côté tandis qu’Akina nous rejoint. Pas de soucis, mon lit se débarrasse tout seul des poils de chat qui traînent sur la couette.

Mais malgré ses petites « défaites », Pandore ne semble pas se décourager et continue ardemment de poser ses cartes, avec des « Tacooo » très expressifs. Ça me fait sourire. Ça c’est l’esprit des Ipomea. Nous sommes tous plus particuliers les uns que les autres.

Télémaque en profite pour retirer ses bagues, pour la survie de nos doigts. Très gentil à lui. S’en suis quelques manches et beaucoup de fous rires.

– Il est super votre jeu on va tous finir avec une trace rouge en plein milieu du front.
– Il faut souffrir pour gagner, que veux-tu.

Je dis ça en plaisantant, bien entendu, tout en me frottant légèrement le front.

Un nouveau narval ne me permit malheureusement pas de faire partir la douleur aussi vite que je l’aurais voulu. D’autant plus que c’est moi qui récupère le paquet. Mais bon, ça n’a pas d’importance. Le fait que je m’amuse en passant du temps avec mes amis est bien plus important qu’une petite douleur au front.

On continue quelques tours. Les cartes sont encore une fois récupérées par Pandore, par deux fois, ce qui semble l’énerver autant que la faire rire. Une pauvre carte « pizza » en prend un peu pour son grade.

– Calme toi Pandore ou tu vas rendre triste la personne dont je me suis inspirée pour dessiner cette carte.

Je laisse ma phrase en suspens. Pandore n’a pas besoin de savoir de qui il s’agit. Seul Télémaque connait les tenants et les aboutissants de tous mes dessins.

– Par exemple, je me suis inspiré de Télémaque pour dessiner la marmotte. Il est très… câlinable. Comme une marmotte.

Je lance un regard rieur à Télémaque, en espérant l’embêter un peu avec ce rappel, même s’il est déjà au courant de cela.

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Taco, Chat, Bouc, Cheese, Pizza

C'était un jeu expérimental. Je l'avais créé et Apollon avait dessiné les cartes pour moi. Mais je crois bien que c'était la première fois que l'on y jouait officiellement. Et vu le nombre de parties que j'avais déjà perdues, on ne pouvait pas dire que je trichais.

"Franchement, tu sais bien que ce n'est pas notre genre. Et puis, l'important ce n'est pas de gagner mais de s'amuser et de se changer les idées."

S'il y avait une chose que je n'aimais pas, au moins autant que les mensonges, c'était la triche. Je ne voyais vraiment pas l'intérêt. Mais je savais qu'Apollon ne nous croyait pas comme ça. S'il commençait à plaisantait, c'était bon signe.

Pandore fit mine de s'impatienter pendant que je retirais mes chevalières et ça me fit sourire. Elle pensait peut-être me déstabiliser ? Non, ce n'était pas ainsi que ça marchait ma chère. La mortelle avait encore un peu de mal à assimiler les règles. Mais c'était normal, elle découvrait le jeu alors qu'Apollon et moi l'avions conçu.

Vint alors la carte spéciale du narval et les joyeusetés que j'avais inventé avec. Imiter la corne de l'animal avec la main puis taper au centre. Ce qui n'était pas une mince affaire. Je ris à la remarque de Pandore.

"C'est possible oui, entre la vitesse et la force, on va vraiment finir par se faire mal."

Les manches s'enchainaient, les traces rouges sur le front et les doigts tordus aussi. Mais les fous rires raisonnaient dans cette chambre et c'était tout ce qui comptait. Après tout ce qui venait de se passer, je crois que tout le monde en avait bien besoin. Apollon le premier. Un petit rire discret m'échappa quand mon ami fit référence à la personne dont il s'était inspiré pour faire cette fameuse carte pizza. Comment on dit déjà ? Ah oui, secret de fabrication. Ca restera entre lui et moi... Ou pas.

"Je croyais qu'on gardait ce genre de secrets pour nous mais je vois que tu balances quand même. Heureusement que la carte que tu m'as associé est mignonne. Vive les marmottes."

Je ne me vexai pas facilement et j'étais juste entré dans son jeu pour la blague. Mais oui, j'étais flatté qu'il se soit inspiré de moi pour faire la marmotte. Son excuse c'était "parce qu'on a envie de lui faire des câlins comme à Télémaque." Ca marchait pas mal comme explication en somme. Après un nouveau fou rire autour de ces fameuses cartes, le jeu reprit.

Je fus le premier à poser ma main sur le bouc. Enfin, poser était un bien grand mot. Un petit cri m'échappa, suivi d'un nouveau rire quand elle fut écrasée par les deux autres. Apollon perdit vite la manche suivante, certainement déconcentré par son laïus sur le fait qu'on était fragiles parce qu'on était mortels. Non vraiment, heureusement qu'on ne se vexait pas facilement et qu'on avait surtout l'habitude de vivre avec Apollon. Surtout moi qui avait le lit à côté.

Les manches suivantes furent très rapides. Une carte à chaque fois. Un narval, et une nouvelle trace rouge. Puis deux Taco, bien vite recouverts par nos mains. Apollon récupéra deux cartes puis je me fis avoir par la carte posée par Pandore. Un Taco annoncé mais en fait un bouc dessiné.

"Ah, je me suis fait avoir. A force de taper à la première carte, c'est devenu un réflexe."

Je taquinai Pandore en lui disant qu'elle avait volontairement changé la carte. Alors qu'évidemment, elle n'avait pas ce pouvoir. A ce moment, sa boite revint au milieu de lit. Lorsque le sérieux revint à peu près, je repris le cours de la partie et me fit encore une fois avoir sur une carte Gorille.

"Décidément, moi et les gorilles..."

J'allais devoir m'entrainer sur cette carte.

Arrêt à 5m24

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Taco Chat Bouc Cheese Pizza

Télémaque ne semble pas s’offusquer du dévoilement du secret de la marmotte. Evidemment, nous ne serions pas amis s’il avait si peu d’humour. Je ne peux, cependant, pas m’empêcher d’en rajouter une couche quand il pousse un petit cri après s’être fait écraser la main durant un tour.

— N’oublions pas que Télémaque est un petit mortel fragile.

Mais deux camarades ne semblent pas apprécier mon commentaire ni le petit discours sur la fragilité des mortels que j’y fait suivre.

— Mais vous, vous êtes des Ipomea ; vous méritez ma compagnie.

Je ne suis pas sûr que cette conclusion suffise à calmer les ardeurs des deux mortels au vu du fort « Taco » prononcé par Pandore juste après. Je ris tout en continuant à jouer. Concentrons-nous. L’objectif reste tout de même de gagner. Malheureusement, c’est mal parti.

— Entre le créateur qui se trompe sur ses règles et le dessinateur qui reconnaît pas ses propres dessins...

Je fais semblant de ne pas écouter le commentaire de mon amie pour l’embêter et continue de jouer, comme si de rien n’était. Mais Pandore semble avoir visé juste. Télémaque ne cesse d’accumuler les gorilles qui vont bientôt tous se retrouver dans son paquet. Son commentaire sur le fait qu’il n’arrive pas à faire le geste parce qu’il n’est pas un mâle alpha me fait brusquement repenser à Arès. Bon sang, j’aurai peut-être dû inviter Dionysos. Je crois que boire un peu aurait pu me faire du bien.

— Bon vous me laissez une seconde, il faut que je remélange mes cartes.

Télémaque cherche sa bague poussée au sol par Akina et Pandore se met à trifouiller sa boite tandis que je mélange mon paquet, beaucoup trop épais à mon humble avis, tentant ainsi de ne pas penser au beau Tamarisc que j’ai embrassé cette nuit.

— Au fait Apollon, il s'est passé quelque chose après votre retour à la plage ?

La Gardienne de la boite a dû voir mon expression se figer puisqu’elle enchaîne immédiatement.

— Pardon, je sais pas pourquoi j'ai dit ça. T'as fini de regrouper tes cartes ? On reprend ?
— Non, tu as raison.

Je pose mon paquet en soupirant.

— Vous avez le droit de savoir pourquoi vous me remontez le moral. En fait je… Je me suis rendu compte ce soir que j’étais amoureux et il m’a rejeté…

Comme une ouverture de vannes, je me mets à raconter toute l’histoire. Depuis le moment où nous avons été coincés sur l’île jusqu’à ce qu’il me laisse en plan devant sa porte en passant bien évidemment par les épisodes dans le restaurant, dans ma vision, dans le tunnel sous-marin et pendant l’attaque du requin. Bref, une très très longue histoire. Histoire durant laquelle, je ne peux pas m’empêcher de laisser à nouveau mes larmes couler. Il m’a parlé si violemment… Pourquoi ?

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Taco, Chat, Bouc, Cheese, Pizza

"Pourquoi elle a l'air aussi bête, cette pizza ?"

Ah si elle savait.

"Secret de fabrication !"

Du même style que le magicien ne révélait jamais ses secrets, on ne révèlera pas les nôtres. C'était bien plus amusant comme ça. Et puis, elle ne restait pas sur sa faim, elle savait que j'avais inspiré la marmotte. J'avais du mal cependant à savoir ce qu'elle en pensait. Je lui demanderai peut-être plus tard.

Apollon qui insistait sur notre "fragilité", je devais bien avouer que ça ne m'avait pas manqué. Même si d'ordinaire, je savais faire passer ce genre de remarque au-dessus de moi, il y aurait certainement un jour où ça m'atteindrait plus que les autres. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, c'était lui qui était déprimé. C'était à lui qu'il fallait changer les idées.

"Mais vous, vous êtes des Ipomea ; vous méritez ma compagnie."

Je levais les yeux au ciel. On méritait sa compagnie, rien que ça. Et après il s'étonnait qu'on râle. Puis, je haussais les épaules à la remarque de Pandore. Ca prouvait bien qu'on ne s'était pas entrainé pendant des heures et qu'on était tous au même niveau. Au moins, tout le monde s'amusait. Même Akina, qui avait pris ma bague pour cible. Je soufflais un coup. Ce chat jouait vraiment avec n'importe quoi.

"Reviens ici. Tu as des jouets partout dans ton panier, pourquoi faut il que tu piques mes bijoux ?"

Au moins, pendant ce temps, chacun était occupé. Moi avec Akina, Apollon avec ses cartes et Pandore avec sa boite. Une petite pause bien méritée après tous ces fous rires. Peut-être trop longue la pause, car elle poussa Pandore à exprimer sa curiosité. Apollon se figea et moi avec. Je n'étais pas certain qu'il apprécie que l'on parle de ça alors qu'il avait plutôt l'air de vouloir oublier sa soirée. D'ailleurs, elle se reprit bien vite. Mais le dieu accepta finalement de nous expliquer. Je posai mon paquet de cartes à mon tour, attentif à ce qu'il allait nous dire.

L'histoire qu'il nous raconta ensuite me provoqua quelques frissons. J'étais bien content de ne pas m'être retrouvé sur l'île, je n'aurai pas survécu à tout ça. Je vins poser une main rassurante sur son avant bras pendant qu'il continuait son récit. Notre Apollon était tombé amoureux, voyez vous ça. Je devais bien avouer que j'étais surpris, lui qui était plutôt volage d'ordinaire. Il avait donc trouvé sandale à son pied.

"Tu sais, peut-être que c'est juste parce qu'il ne savait pas comment réagir. Des sentiments, ça ne se prend pas à la légère. Et même si toi tu es sûr, lui a peut-être besoin de temps parce qu'il a eu peur de ce qu'il ressentait. Ne perds pas espoir, je suis certain qu'il changera d'avis. Sois patient."

Je ponctuai ma phrase d'un sourire qui se voulait rassurant. Je n'étais jamais tombé amoureux. Mais j'étais certain que, si ça m'arrivait, je ne serais pas le même et je serais peut-être même le genre timide. En attendant, je profitai de ma nouvelle vie.

"Et ce n'est pas ce soir que tu arriveras à changer les choses. Donc on va t'aider à te détendre, et tu réessayeras de lui parler une fois que les choses se seront tassées. Et si tu as besoin d'en parler, on sera là pour t'écouter."

J'avais dit on, pensant que Pandore serait du même avis que moi. Sinon, pour moi, elle ne serait pas là avec nous.

"Tu es prêt à reprendre ?"

Je lui tendis un mouchoir. Il avait dit tout ce qu'il avait à dire, ce qui l'avait remis dans une position de déprime. Et on ne devait pas le laisser comme ça. Continuer de jouer était la meilleure chose à faire pour le moment. Quand il se sentit prêt, il reprit le jeu... directement avec un narval. A destination de Pandore. Mais qui avait tapé tellement fort que je la soupçonnai de se venger un peu de tout à l'heure et de notre soi-disant fragilité. Les tours s'enchainèrent ensuite, jusqu'à ce que je doive mélanger mes cartes. Avec tous les gorilles que j'avais ramassé, il y avait de grandes chances qu'il y en ait un qui sorte. Ou la marmotte de tout à l'heure. Mais j'étais prêt à prendre ma revanche. Mais je blaguais tellement que je dus demander où on en était.

"Cheese !"

Et ce fut un gorille qui sorti. Et pour une fois, je réussis à le faire et ce fut Apollon qui récupéra toutes les cartes, à nouveau. Il s'énerva légèrement le temps de les prendre, parce que nos mains trainaient encore sur le paquet. J'avais du mal à savoir s'il était sérieux ou s'il plaisantait.

Arrêt à 9m52

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Taco Chat Bouc Cheese Pizza

Est-ce que je me sens mieux après avoir raconté mon histoire ? Un peu oui. C’est comme si j’avais vidé tout ce que j’avais à dire et qui restait bloqué en moi depuis le début de cette partie. Un poids a quitté mon cœur. Mais la tristesse est toujours là. Heureusement, mes amis le sont aussi. Leurs mots et la main de Télémaque sur mon avant-bras me font sourire. Ils ont raison, je ne peux pas abandonner maintenant.

— Merci, tous les deux. J’ai de la chance de vous avoir pour amis.

Je prends le mouchoir que me tend Télémaque et l’utilise pour me moucher un bon coup, histoire d’évacuer le reste de ma tristesse.

— Vous avez raison, je dois lui laisser du temps. Arès n’a jamais été très doué avec les émotions après tout. Bien, ou est-ce qu’on en était ?

Comme pour me rappeler que la partie est loin d’être terminée et que ma tristesse ne changera rien à son issue, Pandore gagne la manche suivante et utilisant un peu plus de force que précédemment. Bien, j’ai compris, aucun relâchement n’est possible si je veux gagner cette partie. Chose qui risque d’être très difficile au vu du déroulement de la situation. Après le nouveau mélange de gorilles de Télémaque, c’est encore moi qui récupère le paquet.

— Donne moi ça j’ai compris que j’étais nul à ce jeu.

Je ne râle pas vraiment. Ce serait vraiment mal venu de ma part alors que mes amis tentent de me changer les idées depuis le début de la partie. Mais j’avoue que je suis tout de même un peu irrité. Heureusement pas suffisamment pour que je prenne mal la remarque de Pandore.

— Tu les as dessinés mais tu galères à jouer, quand même.
— Écoutez, chacun sa spécialité dans la vie.

La mienne c’est la musique, les arts en général, mais certainement pas les jeux de cartes.

— Vous y avez déjà joué tous les deux ?
— Oui, on a testé avec Télémaque l’autre jour et ça s’est mal passé.

J’observe la réaction de Télémaque à l’évocation de ce test. Disons qu’au début ça se passait bien mais que l’un des testeurs à fini par poser problème.

— Je crois que Télémaque a commencé à développer un grief contre Calliope.

Je laisse Télémaque exposer sa version des faits à Pandore tandis que nous continuons à jouer. Sans nouveau succès de ma part, il faut bien le dire. Nous avons même dû faire une pause quand Télémaque s’est fait voler une carte par Akina. Décidément, ce chat n’a pas son pareil pour nous changer les idées.

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Pandore fit une remarque intéressante. Les Tamarisc avaient beau être pour la plupart des brutes, ça ne les empêchait pas de ressentir des choses. Et j'étais même certain que c'était plus difficile pour eux de gérer tout ça. Donc les réactions n'en étaient que plus violentes.

J'avais un peu de mal à savoir si Apollon était irrité ou s'il plaisantait. Le surplus d'émotions qui le submergeait n'aidait pas vraiment. Dans le doute, j'essayais de faire attention à ce que je disais. Et au moins, s'il souriait, ça voulait dire que ça allait un peu mieux. Quand Pandore nous demanda si on avait déjà testé le jeu, un "Tss" blasé m'échappa.

"En même temps, elle n'était là que par intérêt pour toi, elle n'en avait rien à faire du jeu. Sa manière de taper .. Brrr. Bref, je reste convaincu que j'ai bien fait de la virer de la chambre."

Elle n'avait accepté que pour rester avec Apollon. C'était à peine si elle avait écouté quand j'avais expliqué les règles. Je levais les yeux au ciel rien qu'en y repensant. Elle ne tapait même pas au centre. Elle attendait qu'Apollon le fasse pour poser sa main sur la sienne. Je repris bien vite mes esprits quand Akina monta sur la table au moment où je parlais de chat pour venir piquer la carte.

"Non, Akina ! Reviens là, petite fripouille."

Je me levais du lit pour aller récupérer le voleur et reprendre la carte avec laquelle il jouait. On put reprendre le jeu qui dura un peu plus longtemps que les autres. Apollon était content de se débarrasser de ses cartes car c'est Pandore qui récupéra ce pli. Une carte passa qu'Apollon récupéra cette fois. Il eut une crise un peu étrange qui fit qu'il se trompa même dans l'annonce de sa première carte. Il avait sûrement dû penser à Arès.

Arrêt à 12m20

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La partie continue après la petite explication de Télémaque. Effectivement, il est vrai que Calliope a eu un comportement un peu étrange ce jour-là. Elle a toujours été proche de moi, et je comprends tout à fait qu’elle veuille instaurer des contacts physiques avec ma personne, mais ce jour-là, en présence de Télémaque, c’était tout de même un peu gênant.

Enfin bref, je lui en parlerais peut-être à l’occasion. En attendant, Pandore récupère, enfin, quelques cartes. Je suis bien heureux de me débarrasser de quelques-uns d’entre elles. Je les aime bien, elles sont jolies, mais elles commencent à être trop nombreuses dans mes mains.

— Tu t'en sors avec tes cartes, Apollon ? T'as l'air de galérer. Faut penser à autre chose, hein, sors-toi ce dieu de la tête deux minutes.

Comme si Pandore venait d’ouvrir une vanne, je me mets à crier en posant la carte suivante.

— Je ne peux pas ! Il est trop beau ça m’insupporte !

Carte que je récupère aussi vite que je l’ai posée... Il faut que je me concentre davantage, ça ne va pas du tout. Je jouais bien mieux la dernière fois… Mais la dernière fois, Arès n’obnubilait pas mes pensées…

— Chat ! Ah non, c’est taco !

Je récupère ma carte après l’avoir posée en me criant à moitié dessus. Bon sang Apollon, concentre-toi ! L’objectif de tout ça est de te faire penser à autre chose qu’à ce canon de dieu de la guerre alors fait un effort ! Au moins, je fais rire mes amis, c’est déjà ça…

— Il est pas très doué ton coloc quand même, Télémaque. T'as pas de chance.
— Comment ça, il n’a pas de chance ? Il y a plein d’autres domaines où je suis très très doué d’abord, Pandore. Tu veux essayer ?

Oui, je n’ai pas pu m’empêcher de répliquer mais, en même temps, elle l’a cherché. C’était bien joué de sa part, finalement, puisqu’elle réussi le miracle de focaliser mon esprit sur autre chose que ma peine.

Nous avons fini par reprendre la partie, plus ou moins tranquillement, mon esprit se focalisant difficilement sur le jeu en cours. D’ailleurs, Télémaque venant de vider entièrement sa main et Pandore ayant bien moins de cartes que moi, je vais très certainement perdre, alors pourquoi continuer ainsi ?

— Écoutez, comme on commence à être marqués de partout à cause des marmottes, narvals et autres gorilles, je vous propose de passer à une autre activité.

Qui ne tente rien n’a rien pas vrai ?

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Les sujets étaient divers et variés. Tout était bon pour détourner l'esprit d'Apollon de sa journée. Mais je me serais bien passé de la conversation sur Calliope. Je n'arrivais pas à comprendre comment mon ami pouvait être aussi aveugle sur les intentions de la Muse. Tous les voyants étaient au rouge pourtant. Mais bon, tant qu'elle ne revenait plus dans notre chambre, je ne dirais rien. Il n'aura qu'à se débrouiller avec Arès quand il sortira avec.

D'ailleurs, en parlant du Dieu, voilà qu'Apollon se mit à crier qu'il n'arrivait pas à se le sortir de la tête parce qu'il était trop beau. Alors quoi ? Il était jaloux ? C'était pour ça qu'il n'arrivait pas à penser à autre chose ? J'espérais que ce n'était pas ça. Sinon ça voudrait dire qu'il n'était pas vraiment amoureux et je ne voudrais pas être dans les parages si ça arrivait alors qu'Arès, lui était tombé amoureux. M'enfin, on n'en était pas encore là.

Un rire m'échappa quand Pandore chambra mon colocataire sur son niveau au jeu. Mais il ne se laissa pas déstabiliser pour autant et rebondit bien vite sur un autre sujet. Evidemment. A quoi d'autre pouvait-il bien penser ? Je cherchais mon chat du regard. Je devrai peut-être m'éclipser maintenant que je n'avais plus de cartes et les laisser tous les deux ? Ce n'était pas comme si j'avais l'habitude que des partenaires rejoignent Apollon dans sa chambre.

"Oh vous faites bien ce que vous voulez, moi je m'en fiche, j'ai gagné."

Je leur fis un grand sourire. Pour une fois que j'étais meilleur que la plupart des gens en quelque chose. Et puis, je savais très bien qu'ils ne m'en tiendraient pas rigueur. Ils savaient que je plaisantais. Apollon voulait changer d'activité car il savait très bien qu'il allait perdre. La question était donc : est-ce que Pandore voulait finir la partie pour être officiellement deuxième ou est-ce qu'elle voulait elle aussi changer d'activité ? Ah non, il y avait une deuxième question, à laquelle je n'avais pas encore de réponse. Est-ce que j'allais rester avec eux dans ce coin de chambre pour une activité à trois ou est-ce que j'allais m'éclipser pour les laisser faire leur petite activité à deux ?

Arrêt à 14m10

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