Que t'est-t-il arrivé...?

J'ouvre doucement les yeux, le vents caressant doucement mon visage, les rayons du soleil passant à travers les feuilles réchauffant ma peau. Tout est paisible dans la forêt d'automne, pas d'helyantos pour animer la fête, pas de sollerys pour glousser comme des poules, pas de tamarisc pour créer l'équivalent d'une émeute en un simple duo, pour un simple duel. Non, il n'y à rien, rien d'autre que moi, assise dans l'herbe, les pieds trempant doucement dans l'eau du petit étang. Le léger bruit des remous de l'eau me détend et le chant des oiseau lointain me berce doucement. Y a t-il quelque chose de plus reposant que ça, être simplement assis dans l'herbe écoutant la nature vivre et d'épanouir autour de vous ? Je ne crois pas qu'il y a ai un endroit plus tranquille en ce monde.

Soudain j'entend un bruit derrière moi, je me retourne le regard glacial, bon sang, qui vient gâcher ma tranquillité ? Une femme blonde se trouve derrière moi, assez loin pour que je ne puisse détailler les traits de son visage. Je ne la connais pas, je crois même ne l'avoir jamais vu à l'académie ou à la garderie. Pourtant elle a un corps mature, on remarque immédiatement qu'elle n'est ni cycle un ni cycle deux. C'est vraiment étrange que je ne l'ai jamais vu avant aujourd'hui.

Elle s'approche de moi, et je me retourne, espérant qu'elle comprenne que je ne veux pas parler. Cependant ça ne semble pas suffire, sa voix résonne dans mon dos, et je fronce les sourcilles, déroutée. Cette voix... Elle ressemble étrangement à la mienne.

- Excuse moi.
Je me retourne vers elle et peux alors l'observer un peu plus attentivement. Ses cheveux blonds sont vraiment très longs, plus que les miens, et particulièrement beaux et brillant. Elle doit me dépasser de quelques centimètres. Lorsque mes yeux se posent sur son visage, je me raidis. Bon sang, elle me ressemble, et pas qu'un peu. Elle semble aussi surprise que moi. Plus qu'autre choses, mes regard se pose sur son œil gauche, découvert au grand jours. Pas de cicatrice... Ce n'est pas une illusion de moi... Mais alors...

- Qui es-tu...?

Ma voix est un peu hésitante, presque méfiante. Cette femme me ressemble tellement que j'ai l'impression de me voir dans un miroir quand je la regarde, enfin un miroir qui vieillirai un peu et qui effacerai les cicatrices. Le fait qu'elle semble aussi interloquée que moi me rassure un peu.

- Uranie, muse de l'astrologie. Toi, qui es-tu ?

Je me relève pour mieux la voir et lui faire face. Je reste silencieuse un moment, c'est vraiment étrange. Comment je peux parler à un double de moi ? Je n'ai pas fait appelle à Gemini pour me dédoubler et puis nous ne somme pas parfaitement identique non plus, alors je peux écarter cette hypothèse. Je l'inspecte à nouveau, elle est bien plus grande que moi, ses courbes sont plus généreuses et elle dégage quelque chose de puissant. C'est difficile à décrire, mais je sens une puissance particulière émaner d'elle, sans parler de son charisme naturel, elle me semble... complète ? Non ce n'est pas le bon terme, aguerrie ?

- Je suis toi...

Ses sourcilles de froncent autant que les miens. Je vois bien qu'elle est en train de réfléchir et honnêtement moi aussi j'ai la tête qui tourne à milles à l'heure. Comment est-ce possible ? Comment je peut me retrouver devant une moi futur ? Enfin, peut-être pas futur, elle m'aurais revenus si elle était mon avenir, et puis je ne pensais pas que je demanderai à effacer ma cicatrice un jour...

- Non tu n'es pas moi, même dans ma jeunesse je n'ai jamais eu cette... Enfin cet air si torturée.

Ce n'est pas dit avec médisance ou mépris, j'ai l'impression qu'elle essaie juste de comprendre, comme moi. Nous nous inspectons, comme si nos yeux pouvaient expliquer la situation, nous donner les réponses que nous cherchons, raconter nos histoires. Le moment semble suspendu dans le temps. Il me fallut un moment, mais je fini par comprendre. Elle n'est pas un clone, une illusion ou quoi que ce soit du genre. Elle est moi, moi avant d'être réinitialisée, moi de ma vie antérieur, la moi originelle...

- Tu es moi, avant le reboot que nous soyons réinitialisés.

Ces mots me paraissent tellement improbable, et ce doit être le cas aussi puisqu'elle ne semble pas savoir de quoi je parle. Elle fronce les sourcilles, penchant légèrement la tête sur le côté.

- Oui. Oui à cause de vos erreurs les moires ont du tous nous réinitialiser. Tu es moi, avant ça. Je suis... Toi, dans une seconde vie...

Elle semble déboussolée par ce que je lui raconte, je dirais même qu'elle a du mal à y croire. Mais c'est plutôt logique, il est difficile de concevoir qu'on à été... "effacer" et que toute notre vie à repris de zéro. Je lui laisse un petit temps pour encaisser le choc. Elle s'éloigne un peu, mais étrangement elle reviens vers moi plutôt vite, visiblement ça ne semble pas l'avoir énormément perturbée, presque comme si elle s'y attendais, ou qu'elle avait déjà imaginé cette hypothèse. Elle soupire d'un air résolu et passe une main sur son visage, avant de s'adresser à moi, main sur la hanche.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé...?

Je baisse un peu les yeux. Elle attend de moi que je lui donne des réponses, peut-être qu'elle attend aussi que je lui donne la solution pour éviter le reboot ? Est-ce que ce serait possible ? Est-ce qu'elle revient du passé ? Ou une simple projection de ce que j'étais. Je n'en ai aucune idée. Et je ne peux lui donner aucune réponse... Je sais bien que je ne peux pas avoir ces réponses, mais je m'en veux de pas pouvoir lui en fournir, j'ai un peu honte de ne rien connaitre à notre situation actuelle.

- On n'en sait rien, seules les moires et les dieux primordiaux le savent.

Je vis que ma réponse l'irrita, mais elle ne m'exprima aucune frustration verbalement. Elle a ce même tics que j'ai lorsque quelque chose m'agace, ce léger froncement de nez significatif, j'ai l'impression que ce simple signe me rapproche encore plus d'elle, que le lien qui nous unis se renforce un peu. Comme si c'était une nouvelle preuve qu'elle n'est pas une simple illusion, un simple tour de passe passe, qu'elle est bien réelle et bien en face de moi.

Elle veux des réponses, des informations sur son future, tout autant que j'en veux sur mon passé. Je vois bien que je l'intrigue, qu'elle se demande comment je peux être elle, et portant si différente de ce qu'elle est et a été. J'ai l'impression de voir de la pitié dans ses yeux, comme si j'étais un petit chiots abandonnée et battue. Bon sang, je ne suis pas si pathétique que ça quand même. Sa main vient dégager ma mèche de devant mon visage, laissant apparaitre ma cicatrice. Son regard s'adoucie encore plus laissant apparaitre une tristesse douloureuse. Je déteste ça. Je déteste qu'elle me regarde comme si j'étais faible, comme si j'avais besoin qu'on me protège, comme si j'étais une pauvre enfant. Je dégage sa main d'un geste sec.

- Ca va, je n'ai pas besoin de ta pitié.

Mon regard est froid, surement trop, mais je n'y peux rien, je déteste qu'on me regarde avec pitié. Je n'ai besoin de l'aide de personne, je me suis toujours très bien débrouillée toute seule. Elle semble réaliser que je ne suis plus forte que ce qu'elle en à l'aire. Un petit sourire prend place sur ses lèvres l'espace d'un instant avant que son expression ne redevienne neutre.

- Alors, que t'est-il arrivé ?

- Un excès de colère qui a mal finit. J'ai utilisé Taurus pour me battre, on était enfants, j'ai faillit la tuer. Depuis je suis un monstre aux yeux de la plupart du monde.

Son expression s'assombrit un peu, mais je ne peux que la comprendre, je ne lui annonce pas un futur des plus joyeux. Enfin elle semble cependant ne pas être si surprise que ça.

- J'avais du mal à contrôler ma colère petite aussi. Je me suis toujours trouvé un peu à l'écart de nos sœurs, surement parce qu'elles touchent aux domaines artistiques pures, là où nous sommes moins dans l'imagination.

Je baisse un peu les yeux, elle a raison, j'ai toujours eu cette impression, et je sais bien que c'est idiot, les filles ne me l'ont jamais fait ressentir, mais il faut avouer que lorsqu'on cherche des artistes, ce n'est pas vers moi que l'on se tourne. C'est un peu étrange de voir qu'elle me connait quand même, malgré nos vécu assez différents. Je réalise ensuite ce qu'elle vient de dire, les filles sont vraiment mes sœurs alors, ce n'est pas une simple impression face à notre proximité, ont est vraiment sœurs toutes les neuf. Un petit sourire prend place sur mes lèvres, qu'est ce que je les aime mes sœurs.

- Elles vont bien d'ailleurs ? Et Apollon, comment ça se passe avec lui ?

Apollon ? Lui aussi fait parti de ma famille ? Non c'est un dieu et nous sommes des muses, mais Alors qui y a-t-il avec lui ?

- Elles vont bien oui, et Apollon, c'est mon ami, pourquoi ?

Un petit sourire amusé apparait sur ses lèvres. Je crois qu'elle me cache quelque chose, il y aurait eu une relation spéciale entre lui et moi. C'est vrai qu'on est vraiment proche, mais je ne l'ai jamais vu comme plus qu'un amis, et je ne tiens pas particulièrement à l'imaginer. Un petit silence s'installa, il y a des question que j'aimerai lui poser, mais j'avoue avoir peur des réponses. C'est bete parce que ces réponses ne changerons surement pas ce que je suis et ce que j'ai vécu, mais elles me brulent la gorge...

- Est-ce que les gens t'aime, est-ce que tu as beaucoup de gens autour de toi...?

Elle m'adresse un petit sourire triste, je pense qu'elle comprend pourquoi je pose cette question. Je sais que sa réponse va me faire plus de mal qu'autre chose, mais je ne peux pas m'empêcher de vouloir savoir à quoi ressemblerait ma vie sans tout ce qu'il s'est passé à la garderie. Elle pose une main sur ma tête qu'elle caresse gentiment, je me retiens de jurer et me laisse faire. Ce juste à quelque chose de maternelle, et c'est un peu étrange, mais il me réconforte un peu. Je n'ai aucune idée de qui est ma mère ou mon père, comme tout le monde depuis la réinitialisation, mais je crois qu'avoir un soutient parental m'aurait aidé à certaine périodes, je ne serait surement pas la même si je n'avais pas été si seule. Je crois que son geste est assez parlant, elle est loin d'être comme moi, évidement qu'elle est entouré, elle rayonne. Elle a tout pour elle. J'aurais peut-être pu tout avoir pour moi aussi...

- Tu peux l'être aussi Uranie, regarde toi. Tu as un potentielle immense, tu peux briller. tu peux être la plus incandescente des étoiles si tu le désires. Tu peux rayonner au point d'en rendre les étoiles jalouse. Montre leur qui tu es, les bonnes personnes ne te tourneront pas le dos.

Elle me prend dans ses bras et son étreinte me fait vraiment étrange. Elle me fait chaud au cœur et les larmes me montent presque immédiatement, sans que je sache vraiment pourquoi. Ses bras ont quelque chose de vraiment réconfortant, je m'y sens en sécurité. J'enfuis ma tête dans son épaule et elle me caresse doucement les cheveux. Bon sang, j'ai vraiment l'impression d'être une enfant... mais je crois que j'en ai besoin, au fond de moi je le sens... Je n'avais pas pleuré depuis si longtemps... Après un moment elle s'éloigne un peu de moi et m'offre un sourire chaleureux.

- Est-ce que tu veux voir ce dont-on est capable ?

J'hoche la tête, une pointe d'espoir et de curiosité venant piquer mon cœur. J'essuis rapidement mes yeux d'un revers de la main et lui adresse un petit sourire maladroit.

C'est alors qu'elle prononce un nom Aquila, et soudain, de larges ailes lui poussent dans le dos. Elle attrape mes mains et prend son envol, d'un battement d'ail puissant. Mon cœur loupe un battement sous le coup de la surprise mais après quelques instants je n'ai plus peur. Un large sourire se pose sur mes lèvres lorsque je sens le vents sur mon visage et que la vue de la foret s'étend à perte de vue. Nous volons un peu avant qu'elle ne se dépose au sol et reprenne sa forme d'origine. Je pose sur elle des yeux émerveillés.

- Est-ce que tu en as d'autre ?

Elle me souris puis prononce un autre nom qui m'est encore une fois inconnu, Chamaeleon. Je ne remarque aucun changement, alors lui adresse un regard interloqué. Elle m'adresse alors un sourire presque mesquin et me somme de fermer les yeux, ce que fit avec impatiente. Lorsque sa voix parvint à nouveau à mes oreilles, je les rouvrit, mais elle n'était plus face à moi. Je la chercha du regard mais rien à faire. Je connais cette constellation, je me doute bien de ce qu'elle accorde comme capacité. Alors je ne fus pas surprise lorsqu'elle réapparue depuis un arbre, de nouveau visible.

Elle me montra ensuite, sa fusion avec Scorpius, Canes Venatici, Leo et d'autres encore. J'étais émerveillé par sa force et ses capacités. Je suis capables de tout ça alors ? Je sens une flamme de motivation et d'entrain prendre possession de mon être. Avec du travaille et du temps je peux devenir aussi merveilleuse qu'elle.

Elle m'offre un nouveau sourire maternel et dépose ses mains sur mes joues, dégageant à nouveau la mèche de devant mon œil gauche.

- Tu sais, tout le monde fait des erreurs, même nous, et surement des bien plus grave que ce que tu à fait puisque les moires ont du tout réinitialiser. Mais ce qu'il faut c'est rebondir et ne pas se laisser abattre. Tu es comme une étoile filant Uranie, tu brilles même lorsque tu tombes.

Elle aussi à des larme qui perlent aux coins de ses yeux, mais elle me prend dans ses bras, et j'en fais de même. Nous nous seront fort l'une contre l'autre, je crois que cette rencontre nous a fait du bien à toutes les deux.

- Merci, merci pour tout, je suis fière d'avoir été toi dans ma vie précédente.

Je la sens me serrer un peu plus fort. Puis soudain, mes bras se referment sur moi même. J'ouvre les yeux pour voir qu'elle a disparue, elle s'est volatilisée dans une vague de paillettes lumineuse, s'envolant doucement vers le ciel. J'aurais pu être malheureuse de son départ, mais il n'en fut rien. Au contraire, j'été heureuse et reconnaissante de l'avoir rencontrer. Je pense savoir pourquoi elle a été mise sur ma route, j'avais besoin d'elle. J'avais besoin de me rendre compte que je ne suis pas insignifiante et désespérée que je le pensais. Et je crois qu'elle avait besoin de moi aussi.

Je lève les yeux vers le ciel, regardant les dernières lumières disparaitre, dans une grâce divine. C'est surement idiot, mais j'ai l'impression qu'une partie d'elle est restée logée là haut près des étoiles, et qu'elle me vois, gardant mes pas. Je suis sûre qu'elle en est capable, que j'en suis capable.

Codage par Libella sur Graphiorum