Madness  Returns

J'ouvre doucement les yeux, légèrement éblouie par la lumière de la pièce. Je cligne plusieurs fois des yeux avant de m'étirer négligemment. Je reconnais évidemment le lit et les rideaux de l'infirmerie. Ca fait plusieurs jours que je suis bloquée ici, Hestia m'a ordonné de rester à l'infirmerie pour prendre du repos après les évènements de l'île d'attraction. J'ai eu quelques visites, mais le temps passe vraiment lentement lorsqu'on est cloué au lit. Je me suis occupée comme j'ai pus ces derniers jours, entre broderies et livres, j'ai passé le temps en essayant d'être productive. Enfin heureusement pour moi, je peux enfin reprendre ma liberté aujourd'hui.

C'est alors le sourire aux lèvres que je quitte mon lit puis prend soin d'aller prévenir Hestia de mon départ avant de prendre congé. Je traverse alors les couloir de l'académie en direction de ma nouvelle chambre, mes affaires y ont été déplacée pendant mon séjour à l'infirmerie à ce qu'on m'a dit, mais je dois encore tout aménager. En entrant, je remarque qu'il n'y à pas un chat, pas de néphélée ou d'oréade à l'horizon. J'avoue être un peu déçue, j'avais bien envie de les voir toutes les deux, leur bonne humeur m'aurait fait du bien. Je me suis assez bien remise des évènements d'il y a quelques jour je crois. Je dois avouer que j'ai fais quelques cauchemars les premières nuits mais je fais de mon mieux pour ne plus y penser, ça a l'air de plutôt bien marcher.

Après mettre changée rapidement, je quitte la chambre, ayant pour optique d'aller prendre un bon bol d'air frais et me dégourdir les jambes. Mais après seulement quelques pas en dehors de mon sanctuaire, j'entendis qu'on m'appelait au loin. Je me retournai alors et vis un petit groupe de filles avec qui je m'entends bien s'approcher de moi. Elle avaient de grands sourires aux lèvres que je leur rendis avec joie. Quelques ricanements plus tard, elle me tendirent un magnifique bouquet de fleurs.

- On sait ce que tu as fais pendant les évènements récents, on se doute que tu as dus en baver... Alors en tant qu'amies, on voulait t'offrir de jolies fleurs, celles que tu préfères, en espérant que ça te fasse plaisir.

J'aurais aimé me réjouir face à cette délicate marque d'affection et de compassion. Mais j'eu un mouvement de reculs instinctifs. Ce bouquet, ces fleurs, cette situation... tout semble si similaire à l'illusion des sirènes... J'eu un mouvement de recule et observa le bouquet avec plus d'attention, d'appréhension... Il était composé de Lys, de roses, de crocus et de nombreux brins de muguet, exactement comme celui de ces deux garçons... Les fleures semblent réelles, mais les sirènes auraient pu améliorer leur enchantement pour le rendre plus réaliste. J'observe les filles d'un air suspicieux un mince instant, mais en croisant leur regards incrédules et inquiets je me rend compte que je suis sûrement parano. Je me ressaisis et leur adresse un rire légèrement gêné avant de leur prendre le bouquet avec un faux sourire.

- Excusez moi, merci beaucoup les filles, c'est adorable.

Je due être assez convaincante puisqu'elles s'en allèrent avec de jolis sourire joviaux. Allons Acéso, tu t'inquiètes trop, c'est finit maintenant. Le bouquet dans les bras, je reprend mon chemin. Dans les couloirs, les gens me saluent, ils me sourient, j'ai le droit à quelques compliments. C'est étrange, trop étrange. Ca ressemble vraiment aux évènements de l'illusions.

Tous ces sourires, ils sont si chaleureux, si bienveillants, et pourtant... ils me terrifient. dans un premier temps, je leur répond avec le minimum de politesse, mais peu à peu la peur en moi s'intensifie. Chaque personne que je croise m'apparait comme une menace. Je finis par fuir, complètement paniquée. Ma respiration se saccade, erratique. Est-ce due à ma course effrénée ou à la terreur qui ravage mon corps ? Je n'en ai aucune idée. Je n'arrive plus à réfléchir à quoi que ce soit. Tout ce que j'arrive à faire c'est courir, fuir pour sauver ma vie. Je percute de nombreuses personnes mais n'y prête aucune attention. Tout ce qui m'importe c'est de trouver un endroit ou je serais en sécurité, à l'abris de toutes ces menaces. Je me précipite alors sur toutes les portes que je vois, et après de nombreuses tentatives, l'une d'entre elles finit pas s'ouvrir.

Je déboule alors dans cette pièce et referme brutalement la porte derrière moi. Elle donnait sur une salle de classe vide et peu éclairée. J'envoie violement valser le bouquet de fleurs à l'autre bout de la pièce et vais rapidement fouiller le tiroir du bureau du professeur, j'y trouve un trousseau de clefs. Je me rue alors sur la porte et tente d'enfoncer chacune des clef dans la serrure. Seulement je tremble tellement de peur que cela devient une épreuve des plus ardue, qui plus est il me fallut essayer bien quatre clefs avant de trouver celle correspondant à cette serrure. Une fois enfermée à double tours, je m'écarte de la porte avec empressement. Je recule jusqu'à me retrouver dos au mur face à la porte, là je me laisse glisser au sol et me recroqueville sur moi même. N'arrivant qu'à articuler "c'est une illusion." en boucle, espérant que cela me sorte de cette monstruosité.

Je suis de retour dans une boucle. Ca n'en finira jamais. C'est pas vrai. C'est un cauchemar. Je vous en supplie, sortez moi de là...

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Madness Returns

Quelques jours s’étaient passés depuis les évènements de l’île, les disparitions, l’inondation au restaurant, tout ça. C’était encore tout frais dans nos esprits, et je ne faisais pas exception. Surtout que d’après le peu de choses que l’on m’a dites, ce qui s’est passé avec les disparus a été mille fois plus éprouvant que la petite balade en bateau passée par Phellée, Chioné et moi-même.

C’est pour cela que j’essaie de ne pas montrer de signes de faiblesse, et que je ne me plains pas des évènements. Je sais que beaucoup ont connu bien pire ce jour là. Bien qu’en réalité, je ne sache pas grand chose de ce qu’ont eu à endurer les disparus. Je sais que c’était dur, mais sans plus. En même temps, je n’ose pas demander, par peur de raviver de mauvais souvenirs encore trop frais dans les mémoires. Donc j’essaie d’utiliser ma capacité de déduction pour en apprendre un peu plus avec le peu d’informations que je connais.

Je me doute que les disparus se sont retrouvés entre eux premièrement, il est facile de voir qu’ils ont vécu leurs traumatismes ensemble. Et je suis quasiment sûr aussi qu’un combat a eu lieu, un combat contre une créature puissante. Peut-être est-ce cette créature qui a causé les disparitions et l’inondation ? Je ne peux pas en être sûr, mais le combat a dû être rude vu que ce que je sais, c’est qu’Acéso est clouée au lit depuis les évènements. Or, pour qu’une déesse ayant la capacité de soigner se retrouve là-bas, c’est que plus que le simple physique, le mental a été touché également.

D’ailleurs, en parlant d’Acéso, j’ai essayé de lui rendre visite une paire de fois à l’infirmerie, mais on m’a refusé l’accès à chaque fois parce qu’elle était endormie. Ce qui signifie que la dernière image d’elle que j’ai en tête est l’instant juste avant qu’elle ne disparaisse. Je me souviens très bien de ce moment. Tout comme le reste de cette journée d’ailleurs, mais pour celui-ci c’est différent. Chaque nuit depuis les événements, je fais un cauchemar retraçant divers moments de cette maudite journée, et le point commun entre chaque cauchemar est qu’à chaque fois je me revois proposer le jeu, Achille me souhaiter la perte d’un de mes proches, l’étage se faire inonder, plonger par la fenêtre, et ne plus jamais revoir Acéso.

Ainsi, aujourd’hui encore, je me dirige vers l’infirmerie, dans l’espoir de pouvoir parler à la déesse. Mais alors que je marchais dans les couloirs, je vis Acéso courir à toute vitesse, le visage blanc, et s’enfoncer dans une salle de classe. Paniqué, je regardais alentours si quelqu’un la poursuivait ou quoi que ce soit, mais non, personne. Seulement des gens à l’allure surpris. J’hésitai un instant, réfléchissant si je devais la voir ou non, ayant peur de la déranger surtout que ce serait la première fois qu’on se reverrait depuis quelques jours, mais je conclus quand même que je ne pouvais pas la laisser seule.

Néanmoins, le temps que je pris à observer les alentours et réfléchir me fit arriver légèrement trop tard. J’allais ouvrir la porte quand j’entendis un son venant de la serrure. Oh non, elle a fermé à clef. Je tentai tout de même d’appuyer sur la poignée, mais dès que j’essayai de pousser, rien à faire, ça ne s’ouvrait pas. Que faire.. Je n’allais sûrement pas lui parler depuis derrière la porte, déjà que si elle s’est enfermée ici je suppose que c’est pour avoir du calme, vu le monde qui passe dans les couloirs je ne ferai que l’embarrasser. Non, je dois trouver un autre moyen.

Après quelques secondes, je compris que je n’avais pas vraiment le choix. Aller chercher un double des clés prendrait trop de temps. Tant pis, je vais tenter. Je sortis un cahier que j’utilise habituellement pour les cours et en arracha un trombone. Puis, j’introduisis le trombone dans la serrure. Je sais plus ou moins comment crocheter une porte, mais je ne l’ai jamais fait auparavant. Et entre la théorie et la pratique, il y a un fossé. Toutefois, après un moment, je parvins à ouvrir la porte. C’est là que je vis Acéso recroquevillée près du mur en face de moi. Je fermai la porte rapidement pour être sûr que personne ne vienne nous écouter, puis je me précipitai vers la déesse.

"Acéso ? Qu’est-ce qui se passe ?"

Malgré la panique que je ressentais, ma voix était aussi calme que je le pouvais, bien que mes paroles semblaient précipitées, trahissant ma surprise et mon stress. Je faisais tout pour ne pas brusquer ma meilleure amie, surtout qu’elle avait l’air d’être déjà assez paniquée. Je m’accroupissais pour être au même niveau qu’elle, avant de reprendre la parole.

"Je t’en prie, dis moi ce qui ne va pas, je suis là pour toi."

Un sourire réconfortant se dessina sur mon visage, alors que je la regardais en attente d’une réponse. Je me demandais vraiment ce qui avait pu lui arriver pour qu’elle soit ainsi. J’espère que je réussirai à lui redonner le sourire, je n'ai pas l'habitude de voir ma meilleure amie dans cet état.

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Madness  Returns

Qu'est ce que je vais faire..? Qu'est ce que je vais faire ?! Fichus sirènes, elles ne vont jamais nous laisser tranquille... Bon sang sortez moi de là, par pitié...

Je suis terrifiée, tétanisée par la peur. Mon corps tout entier est secoué de puissants tremblements. Mon cœur bat si fort et si vite que je crains qu'il ne sorte de ma poitrine à tout instant. Je me sens si oppressée dans cette salle de classe pourtant vide, il y a beau y avoir de l'espace autour de moi j'ai l'impression d'être coincée dans une minuscule boite. Ma tête me fait atrocement mal, mais ce n'est pas si étonnant que ça au vu de ma fréquence respiratoire. Des fourmillements se rependent rapidement dans tout le reste de mon corps. Je n'arrive plus à penser à rien, mes esprits est embrouillé.

Je ne pensais même pas cela possible, mais ma peur arrive encore à augmenter lorsque j'entend qu'on essaie de forcer la porte. Mes mains se plaquent instinctivement sur ma bouche, retenant ma respiration, consciente du bruit monstre que je dois faire. Un légers couinements passe mes lèvres quand j'entend que ce qui se trouve de l'autre coté de cette porte est en train de crocheter la serrure. Des larmes dévalent mes joues alors que j'essaie de me faire la plus discrète possible.

Lorsque le verrou de la porte céda, je me recroquevillais encore plus fort contre moi même comme si cela pouvais me protéger de quoi que ce soit. Ca y est elles viennent me chercher. Je suis finie. Ca va être encore pire que la première fois. Est-ce qu'on viendra me sauver une fois encore ?

Je n'osai relever la tête que lorsque la voix d'Œdipe sonna à mes oreilles. Elle auraient encore pris sa forme dans le but de me duper ? c'était l'apparence qu'elles avaient pris en majorité dans ma première illusion, pourquoi ne pas le refaire puisque j'étais si bien tombée dans le panneau ? J'ai un mouvement de recule alors qu'il se précipite sur moi, instinctivement j'implorai la pitié de mon assaillant.

- Je vous en supplie ne me faites pas de mal !

Je me risquai à croiser son regard, il avait l'air angoissé, sincèrement inquiet... Un doute passa dans mon esprit, est-ce que, ce ne serait pas l'œuvre des sirènes finalement ? Mais rien que cette idée me remis en alerte, j'aurais pus de nouveau me faire avoir...

- Je t’en prie, dis moi ce qui ne va pas, je suis là pour toi.

Il s'accroupit près de moi et m'offrit sourire rassurant que je perçus à nouveau comme une menace. Je recule précipitamment, toujours au sol, jusqu'à heurter un nouveau mur.

- Arrêtez de jouer avec moi ! J'ai compris que tout ça est encore une de vos fichus illusions !

Je pose un regard méfiant sur lui, je l'observe sous toutes les coutures mais ne trouve rien m'indiquant que c'est bien une illusion que j'ai sous les yeux. Quelles méthodes cruelles et méprisables, manipuler les désirs, les sentiments et les consciences des gens, tout ça pour les faire souffrir... Comment peut-on être capable d'un tel acte ? Comment peut-on être à ce point dépourvu d'empathie...?

Je suis complètement démunie ici, il faut que je trouve de quoi me protéger, et vite. Je balayai rapidement la salle des yeux et mon regard se posa sur une trousse tombée au sol. Le bouquet de fleurs est à côté, j'ai du renverser cette trousse en jetant le bouquet dessus. quoi qu'il en soit, une paire de ciseaux avait glissé de la trousse pour se retrouver qu'à quelques pas de moi. C'est pas ce qu'il y a de mieux, mais je pense que c'est le meilleur que je puisse avoir pour l'instant. Alors, tout en gardant mes yeux braqué sur Œdipe, je me précipite sur mon arme. Je la récupère et la pointe directement sur lui tout en gardant un regard méfiant et menaçant. Ce n'est sûrement pas très impressionnant, mais c'est ce que j'ai de mieux et puis ces ciseaux sont vraiment pointus. Je ne sais plus vraiment ce que je fais, mais je ne vais pas rester sans me défendre face à cette attaque.

J'essai de paraitre forte, de ne pas montrer ma peur mais je crois que c'est peine perdue. Je vois bien que mes mains tremblent encore comme des feuilles. Et je sens encore de chaudes larmes rouler sur mes joues. Mon cœur bat à tout rompre, je fais de mon mieux pour contrôler ma respiration, mais elle est toujours légèrement instable. Bon sang, j'ai tellement peur. Je me sens si seule face à ce danger...

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Madness Returns

Alors que je m’approchais d’Acéso, je l’entendis m’implorer de ne pas lui faire de mal. Enfin.. apparemment il n’y a pas que moi qu’elle implore. Je me retournai rapidement, mais non, personne derrière moi. On était que deux dans la pièce. Alors pourquoi me vouvoyer ? Ou alors peut-être ne me parle-t-elle pas à moi ? Ou.. peut-être croit-elle que je suis quelque chose que je ne suis pas ?

En tout cas, à voir le regard qu’Acéso porte sur moi, n’importe qui m’aurait pris pour un monstre. Je la voyais apeurée, bien que voulant paraître forte. Elle tremblait et pleurait, et je détournai le regard. Je ne pouvais pas la voir comme ça, surtout quand je me disais que d’une manière ou d’une autre j’étais une des raisons de son état. Je sentis les larmes de compassion me monter, et je fis ce que je pus pour les retenir.

"Arrêtez de jouer avec moi ! J'ai compris que tout ça est encore une de vos fichus illusions !"

Je m’arrêtai. Une.. illusion ? Ça doit être lié aux évènements de l’île. C’est compréhensible qu’un traumatisme si récent revienne dans les esprits. Mais alors, qu’ont-ils réellement vécu après être disparus ? Si c’était des illusions et qu’elle n’a appris qu’après que ce qu’elle avait vécu n’était pas vrai, il est probable qu’elle croit que j’en suis une également. Voire que ce qui s’est passé depuis sa sortie de l’infirmerie n’est qu’un ensemble d’illusions. Dans ce cas là, je comprends mieux mon rejet.

Soudain, je vis Acéso se munir de ciseaux et les pointer dans ma direction. Je me relevai et reculai instinctivement. La déesse était à présent adossée à un nouveau mur, tandis que j’étais contre le mur juste en face. La largeur de la pièce nous séparait, soit approximativement 4.50 mètres. Bon sang, je dois trouver un moyen de lui prouver que je ne suis pas une illusion.. Normalement, si j’agis comme je le ferai exactement en temps normal, elle comprendrait que c’est bien moi, non ? Enfin, c’est ce que je fais depuis le début et elle est toujours sur la défensive. Surtout qu’une bonne illusion serait totalement capable de reproduire mes exactes réactions. Cette idée me fit frémir. Bon.. et bien si je faisais l’inverse, et que j’agissais au contraire de ce que je ferai en temps normal ? Une illusion ne ferait pas ça par instinct, n’est-ce pas ? Roh mais non, puisque je viens d’y penser, une illusion me copiant parfaitement pourrait y penser aussi.

Bon, mon comportement ne peut pas lui prouver que je ne suis pas une illusion, je dois trouver autre chose. Peut-être y a-t-il des choses inconcevables dans des illusions ? N’en ayant jamais vécu, je ne peux qu’émettre des hypothèses. Mes yeux mouillés me donnèrent bien l’idée que, peut-être les illusions ne pourraient pas pleurer, mais ça ne tenait pas debout. Je regardai son couteau. Et si je la laissai me faire saigner ? Une illusion peut-elle saigner ? Je n'en avais aucune idée.

Je compris rapidement que cela ne servait à rien de réfléchir à ce genre de choses sachant que je n’avais aucune idée de ce que pouvait faire une illusion ou non, et encore moins de ce qui pourrait convaincre Acéso. Je dois me résigner, je ne peux pas prouver que je ne suis pas une illusion. Je dois trouver une autre approche. Je pris une boîte de mouchoirs se situant sur le bureau juste à côté de moi, et la fit glisser au sol jusqu’à la déesse.

"Hum, écoute, peu m’importe que tu me prennes pour une illusion ou je ne sais pas trop quoi. Dans tous les cas, je ne veux pas te voir ainsi. Si tu veux, tu peux continuer de me parler comme si j’étais un fantôme. Si tu veux, on peut rester chacun près de notre mur. Si tu veux, tu peux garder tes ciseaux. Mais moi je ne veux qu’une chose : que tu te libères. Que tu me dises ce qu’il se passe, et je ferai de mon mieux pour t’aider."

Je me disais bien que ce n’était pas facile pour elle. C’est pour cela qu’elle pouvait faire ce qui lui plaisait, et continuer de me considérer comme une illusion. Tant qu’elle me parlait.

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Madness  Returns

Œdipe semblait surpris de mes agissements, des larmes lui montent même aux yeux... Ca semble si réel... Je ne sais plus qui croire, mon cœur, ma raison, mon instinct... Je n'arrive plus à réfléchir, ma tête me fait toujours mal et mon esprit est aussi brouillé que mes yeux en cet instant.

Lorsque je brandis mon arme sur lui, Œdipe recula, prenant visiblement au sérieux mes menaces. Est-ce qu'une illusion pourrait autant réagir à mes actions ? Lorsque j'étais bloquée dans mon premier mirage, les gens de réagissaient presque pas à tout ce que je pouvais faire, personne ne me portait vraiment de considération comme le fait Œdipe... Ou alors... Ou alors ça fait plusieurs fois que je revis la même boucle, sans en avoir le souvenir. Auquel cas mes actions sont ce à quoi l'illusion réagit à l'origine... Est-ce que je devrais adopter des agissements contraires à mon naturel ? Ce serait un bon moyens de mettre au clair les choses. Sauf si... Sauf si c'est ce à quoi j'aurais pensé dans les premières boucles... Je n'ai pas la même impression de déjà-vu que j'avais dans mes illusions, mais peut-être que cette fois j'ai vraiment tout oublié, ou que je suis dans les premières boucles...? Je ne peux écarter aucune hypothèse c'est insoutenable.

Je garde mes yeux rivés sur Œdipe, guettant chacun de ses mouvements. Il est debout, de l'autre côté de la salle. Visiblement aux aguets, ce qui n'est pas si étonnant puisque je suis actuellement en train de pointer des lames de ciseaux sur lui. Il a l'air de réfléchir lui aussi, sûrement autant que moi. Y a-t-il seulement un solution à ce dilemme ? Je n'en sais rien, tout est possible, je n'ai aucune idée de comment démêler le vrai du faux, la réalité de l'illusion...

Mon corps se raidit lorsque Œdipe bougea. Mais finalement il ne fit que me faire passer une boite de mouchoir. J'avoue avoir été surprise par cette action. Mes yeux se posèrent sur la boite un instant mais revinrent rapidement sur mon meilleur ami. Je ramena la boite près de moi à l'aide de mon pieds mais n'osai pas faire plus pour le moment.

- Hum, écoute, peu m’importe que tu me prennes pour une illusion ou je ne sais pas trop quoi. Dans tous les cas, je ne veux pas te voir ainsi. Si tu veux, tu peux continuer de me parler comme si j’étais un fantôme. Si tu veux, on peut rester chacun près de notre mur. Si tu veux, tu peux garder tes ciseaux. Mais moi je ne veux qu’une chose : que tu te libères. Que tu me dises ce qu’il se passe, et je ferai de mon mieux pour t’aider.

Je l'écoutai parler, un peu déstabilisée par ses paroles. J'ai conscience qu'elle peuvent être issues d'une illusion, mais elle me semblent vraiment sincères... Je ne sais pas à qui faire confiance. Je crois que je vais devenir folle. A moins que je ne le sois déjà..? J'hésite un moment, réfléchis un temps mais finis par me résoudre. De toute manière, je ne sais pas comment sortir de ce bourbier, et si il venait à s'en prendre à moi, je crois que je n'y pourrais rien non plus... Je ne sais même pas si je serai capable de faire du mal à quelqu'un ou quelque chose qui aurait prit l'apparence de mon meilleur ami...

J'indiquai tout de même à Œdipe de s'assoir d'un geste de mes ciseaux, accompagné d'un regard dure. Je me sentirai plus en sécurité ainsi. Un fois fait je pus me détendre un peu. Je déposai les ciseaux à côté de moi, mais toujours à porté de main. Et ramenai une nouvelle fois mes genoux contre ma poitrine, me sentant comme dans une carapace ainsi. J'attrapai un mouchoir et le passai rapidement sur mes yeux et mon nez. mon regard était fuyant et ma voix encore hésitante, peut-être légèrement tremblante, mais calme.

- Quand j'ai disparue... Quand nous avons disparus, nous avons été envoyé dans des illusions idylliques. Tu étais presque omniprésent dans la mienne... Ces visions se rejouaient en boucle mais à chaque fois quelques différence venaient trahir la perfection de cette illusion. Je me réveillai toujours au même endroit, sous un porche en fleures, des glycines, j'adore les glycine... Ma voie craqua légèrement et je du prendre  une pose pour ne pas me remettre à pleurer. Tu étais à mes côtés, avec un grand sourire, tu me proposais des petit gâteaux en forme de lune et d'étoiles. Ensuite on rentrait à l'académie. Tout le monde était si heureux, si bienveillant envers moi... Ils souriaient tous, comme tout à l'heure... Et puis il y a eu ces garçon avec leur bouquet, exactement le même que celui là... Mon regard se posa sur le bouquet de fleurs proche de moi, maintenant en mauvais état, avant de revenir sur mes genoux. Mes fleures préférées... Puis je rentrais dans ma chambre accueillie par Echo et Néphia et me préparaient pour une soirée, j'avais une magnifique robe bordeaux. Puis elle m'ont emmené à un magnifique bal fait en mon honneur. Vous étiez tous là. Toi, Chioné, Artémis, Perséphone, Dionysos et j'en passe... J'étais tellement heureuse... Nous avons dansé tout les deux et...

Je me coupais, et pris le temps de réfléchir une instant, je ne sais pas si je dois lui parler de ce moment là... C'est vraiment très personnel, intime... Je décide finalement de ne pas le faire.

- Mais tout a finis par voler en éclat et je me suis retrouvée dans une minuscule pièce d'eau pendant très longtemps. Artémis m'a sortie de là puis nous avons retrouvé Néphia et Dionysos. Puis nous nous somme retrouvé à nous battre contre ces sirènes et ce requin... Tout le monde se battait, j'ai du courir dans tout les sens pour soigner chacun du mieux possible... c'était terrifiant... Tout le monde souffrait, Arès, Apollon, Dionysos, et cet homme qui à régressé et... Et je suis terrifiée à l'idée de revivre tout ça...

J'ai été tellement idiote de penser que je m'étais bien remise de ce drame. tout est encore si frais dans ma mémoire, je me rappelle de chaque détaille, aussi anodin soient-il... Je fini mes explication sur un ton plus inquiet.

- Depuis que je suis sortie de l'infirmerie ce matin tout est si similaire à ma vision... Ces gens qui me sourient, ces filles et leur bouquet. Depuis qu'on a quitté la plage j'ai l'impression que rien de ces évènements n'est vraiment fini. Je ne dors plus, ou mal, je suis nerveuse constamment. Et j'ai cette peur constante, foudroyant et insoutenable qu'il va se produire quelque chose de terrible...

Je me recroquevillai un peu plus sur moi même posant ma tête entre mes genoux. Bon sang, ce que j'aimerai oublier tout ça...

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Madness Returns

Après mes mots, je vis Acéso réfléchir. Puis, elle finit par me demander de m’assoir d’un mouvement de ciseaux. Je m’abaissai donc en tailleur sur le sol. Après avoir reposé sa paire de ciseaux, s’être réinstallée et avoir utilisé les mouchoirs que je lui avais fait glissé, mon amie prit la parole. Je pouvais facilement déceler dans sa voix et son attitude qu’elle n’était toujours pas très sûre de ce qu’elle faisait, mais au moins, elle me parlait. C’était le principal. La communication, c’est le plus important lorsque l’on veut régler un problème.

Alors que la déesse faisait son discours, je l’écoutais le plus attentivement possible. J’essayais de réfléchir dans ma tête à ses mots à chaque fois qu’elle faisait une pause pour se reprendre. Donc premièrement, Acéso venait de me répondre concernant ce à quoi les disparus ont du faire face. Ça collait avec ce que j’avais compris, bien que l’idée d’une espèce de boucle qui s’empire à chaque renouvellement soit vraiment terrifiant. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils aient vécu quelque chose d’aussi dur. Et puis j’aurais été omniprésent dans celle de mon amie, ce qui explique sa peur en me voyant.

Acéso me narra son illusion. Comme elle le disait, tout semblait plutôt parfait. Et de nouveau, des éléments coïncidaient avec sa journée d’aujourd’hui, comme le bouquet de fleurs. Alors qu’elle posa son regard dessus, je fis de même. Je n’y avais même pas fait attention en rentrant, mais c’est vrai que ce bouquet de fleurs est par terre, et vu son état il a du être jeté. En tout cas, je suis content qu’elle s’ouvre à moi, je comprends beaucoup mieux la situation.

Puis, son illusion se finissait sur une fête où elle retrouvait tous les gens qu’elle portait dans son cœur. Elle voulut parler d’une scène où je dansais avec elle mais se retint. Je me demandais bien ce qui s’était passé mais je ne forçai pas. En me disant tout ça elle avait déjà fait beaucoup. Acéso ne me raconta pas non plus les détails qui vinrent perturber sa première boucle idyllique, ce qui pouvait se comprendre également.

A entendre ce discours, je commençais presque à me sentir mal. Mal de ne pas avoir été là quand il le fallait. Pourquoi est-ce que je n’ai pas disparu avec les autres ? En me posant cette question, je ne savais plus comment penser. Bien sûr que, factuellement, ne pas avoir disparu est un cadeau quand je pense à ce que les autres ont du vivre. Mais, sentimentalement, j’ai l’impression que cela ne m’apporte que des remords..

Je me coupai dans ma réflexion alors qu’Acéso continuait son discours. Plus elle avançait, plus ce qu’elle me disait me paraissait encore plus étrange que cette histoire de boucles. Des sirènes, je peux comprendre, ça correspondrait avec les illusions. Mais un requin ? Qu’est-ce qu’un requin viendrait faire là ? Peut-être avait-il été enrôlé par les sirènes, j’avoue avoir du mal à tirer des conclusions comme ça. Et puis, la déesse glissa une histoire de “régression”. Elle ne parlait tout de même pas de ce que je croyais..? Tout se mélangeait dans ma tête. Je préférai alors me concentrer sur ce que je comprenais comme sûr : Acéso a été terriblement sollicitée pendant ce combat. Physiquement premièrement, parce qu’à en croire la manière dont elle en parle, on peut facilement comprendre qu’elle était la seule personne avec une capacité de soin de l’équipe, ou en tout cas pendant la majeure partie de l’affrontement. Mais mentalement aussi, il ne faut pas oublier que c’est une cycle 1 ; elle n’est pas depuis si longtemps que cela hors de la garderie, et elle doit déjà subir tout ça.

La déesse finit son discours en parlant de ce que j’avais pu conclure ; selon elle, ses illusions se reproduisent, et rien ne semble être terminé. Elle n’en dors presque plus, ce qui veut aussi dire que je n’ai vraiment pas eu de chance les fois où j’ai essayé d’aller la voir à l’infirmerie. A moins qu’elle ne le faisait exprès ? Tout se mêle dans mon esprit. J’avais l’impression de ressentir tout le panel d’émotions qui existent en même temps. Mais ce qui est sûr c’est que l’émotion qui triomphe sur toutes les autres, c'est la peine. Je sentais des larmes de compassion me venir, discrètes mais présentes. Celles que je ne pus retenir coulèrent sur mes joues.

"Je.. je ne sais pas quoi dire. Je suis désolé.. je ne connaissais pas un dixième de ce que tu viens de me dire. Je comprends beaucoup mieux la situation maintenant.."

J’avais juste envie d’aller l’enlacer, de lui dire que tout allait bien se passer, que tout allait revenir comme avant, et que tout était déjà redevenu comme avant, que seuls les esprits étaient encore affectés, mais je me contenais. Je ne voulais pas brusquer Acéso, je lui avais promis de garder une distance. Elle avait sûrement encore peur de moi. Je devais me reprendre. Je suis là pour l’aider à aller mieux, alors si je ne fais pas l’effort d’aller bien moi-même je ne vais pas aller loin. J’essayai donc de récupérer la mine calme que l’Œdipe habituel porte.

"Merci de t’être ouverte en tout cas, ta confiance me touche beaucoup. Je n’ai qu’une question à te poser.. est-ce que tu te sens mieux ? Je sais bien que tu ne vas pas considérablement mieux, mais est-ce que parler de tout ça a pu t’aider ?"

C’était important qu’elle le dise, quelque soit la réponse. Si oui, le fait de l’avouer à voix haute va la conduire sur quelque chose de positif. Si non, cela signifie que je dois trouver une nouvelle approche pour l’aider. Bien que je préférais ne pas envisager cette deuxième option pour le moment.

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Madness  Returns

Œdipe m'avait écouté avec la plus grande des attentions, il semble vraiment se soucier de moi. C'est plutôt normal quand je pense à mon ami, mais plus surprenant s'il est une illusion. Enfin peut-être que je devrait arrêter de me poser des question, je ne peut rien empêcher de toute manière.

Après mon long monologue, il y a un petit silence. Me sentant dans un certain inconfort d'avoir raconté tout ça, je me recroqueville sur moi même, espérant me protéger. Me protéger de quoi ? Je ne sais pas vraiment pour être honnête. Sa voix me fait relever la tête. Son empathie me ferais surement chaud au cœur si je ne sentais pas aussi mal.

- Je.. je ne sais pas quoi dire. Je suis désolé.. je ne connaissais pas un dixième de ce que tu viens de me dire. Je comprends beaucoup mieux la situation maintenant..

Il comprend ? Vraiment ? Moi aussi je veux comprendre. Je veux comprendre ce qu'il s'est passé là haut ! je veux comprendre ce qu'il m'arrive à moi ! Je veux comprendre pourquoi toutes ces réactions prennent le pas sur ma raison ! Je veux comprendre ce que je ressens ! Je veux comprendre pourquoi toutes ses émotions se bouscules en moi ! Explique moi Œdipe ! Explique moi pourquoi je suis si en colère, si apeurée, si triste, si angoissée ! Toi qui est si intelligent, explique moi, donne moi tes meilleures déductions, je veux comprendre !

Je me retiens de faire quoi que ce soit d'idiot, comme lui crier dessus sans raison. Je me doute bien qu'il essaie de m'aider à sa manière, mais Je ne peux pas m'empêcher d'être en colère, contre quoi ? Contre qui ? Je ne sais pas ? Contre moi certainement, mais peut-être pas que. Son calme m'énerve un peu je crois, je sais que ce n'est pas le but mais le voir aussi calme, alors que je ressens toutes ces choses contradictoire en même temps, ne fait qu'attiser ma colère.

- Merci de t’être ouverte en tout cas, ta confiance me touche beaucoup. Je n’ai qu’une question à te poser.. est-ce que tu te sens mieux ? Je sais bien que tu ne vas pas considérablement mieux, mais est-ce que parler de tout ça a pu t’aider ?

Bon sang, ce que j'aimerai être aussi calme que lui. Mais nan, moi j'ai cette colère qui me ronge et la peur qui m'érode. Je crois que son empathie est la goutte de trop qui coule dans ce vase qui déborde déjà bien trop. Ma voix est forte et bien plus tranchante que je ne l'aurais voulu.

- Je n'en sais rien, Œdipe. Je suis sûrement la plus grande des idiotes mais je comprend plus rien à rien depuis ce soir là ! Je ne me comprend même plus moi même ! Je n'ai aucune idée de pourquoi je suis dans cet état, ni pourquoi je réagit comme ça ! Alors si tu comprends comme tu le prétends, explique moi !

Je m'emporte un peu trop, je lui ai crié dessus sur mes dernières phrases. Je m'en veux un peu, mais ce n'est pas ma plus grande préoccupation pour l'instant. J'avoue que ma tête commence à me faire un peu mal, je la sens doucement chauffer.

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Madness Returns

Je ne savais pas trop comment agir. D’habitude je suis plutôt bon pour réconforter ; après tout, trouver comment rendre quelqu’un de meilleur humeur est une énigme comme une autre. Mais ici, c’était bien plus dur. Beaucoup trop de facteurs rentraient en compte : mon absence de réelles connaissances sur les événements, donc sur ce qui pouvait toucher Acéso, le fait qu’elle semblait avoir toujours plus ou moins peur de moi, le côté inattendu entraînant un manque de préparation au préalable, ou encore simplement le fait que je m’adressais à ma meilleure amie.

Je ne pouvais plus faire confiance à la logique ou au raisonnement pur et dur, et au lieu d’en ressentir de l’agacement, c’était de la panique qui parcourait mon corps. De la panique de ne pas réussir à réconforter mon amie. Et alors que je lui demandais si elle allait mieux, toujours en essayant de cacher ma tension sous du calme, je la vis prendre un air irritée que je ne connaissais pas, et auquel je ne m’attendais pas.

Je n'en sais rien, Œdipe. Je suis sûrement la plus grande des idiotes mais je comprend plus rien à rien depuis ce soir là ! Je ne me comprend même plus moi même ! Je n'ai aucune idée de pourquoi je suis dans cet état, ni pourquoi je réagit comme ça ! Alors si tu comprends comme tu le prétends, explique moi !

Après ces paroles, un blanc perdura quelques dizaines de secondes, bien que ce temps me parut être des heures. Je m’étais pris une claque de vérité ; je disais avoir compris, mais j’étais loin du compte. Je n’avais rien compris, ou alors qu’une infime partie du problème, et même si je n’arrivais pas à l’admettre, je ne suis pas sûr que je réussirai à tout comprendre de toute manière. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ? Et pourquoi ? Qu’est-ce qui peut bien pousser Acéso à réagir de cette manière ? Et pourquoi ? Si même elle n’arrive pas à répondre à ces questions, je me vois mal y parvenir. Pourtant je dois le faire, comment aider mon amie sinon ? Alors que je voulais lui répondre, je sentis ma gorge se serrer. Je ne pouvais plus me cacher derrière mon calme, et ma voix était riche d’émotions diverses, allant de l’incertitude à la honte, de la tristesse au regret.

Je.. Je suis désolé Acéso. Je suis loin.. très loin d’avoir tout compris. En réalité, je n’ai réussi à comprendre que des choses que tu connais déjà. Mais s’il y a une chose que j’ai compris.. une chose sûre et certaine, c’est que tout est redevenu comme avant. Il n’y a plus que les esprits qui s’obstinent à repenser aux événements, mais ça y est, c’est fini. Et je dis “les esprits”, parce que tu n’es pas toute seule. Non, loin de là, plein de gens, sûrement la totalité des disparus, ils y pensent encore. Je parie que beaucoup d’entre eux n’arrivent pas à dormir la nuit, que beaucoup ont du mal à avancer. Moi le premier, je continue de cauchemarder chaque nuit. Mais c’est fini. Tout est terminé, Acéso. Grâce à toi, grâce à vous, grâce à chacun. C’est fini, il faut que tu t’y convaincs, et tout ira mieux de nouveau.

J’avais l’impression d’avoir encore un millier de choses à dire, et en même temps rien du tout, donc je m’arrêtai. J’ai beaucoup parlé, mais je sentais que je devais m’exprimer. Ma voix avait changé au fil de mon discours. D’hésitante, presque pleureuse au début, elle est devenue bien plus compréhensible, compréhensive, et convaincante.

En effet, contrairement à mes prises de paroles antérieures, plutôt animées d’un faux calme, ce discours ci avait évolué à l’image de mes vraies émotions, de ce que je ressentais vraiment. Il était donc moins bien construit ou organisé, mais le ressenti global qui en dégageait était beaucoup plus réel. Enfin, ça c’est ce que je me disais ; je n’en savais pas tant que ça au final, j’ai principalement laissé aller mes paroles à mes pensées, sans plus y réfléchir. Bien que de toute façon, actuellement, j’ai l’impression crispante et insupportable de ne plus comprendre grand chose à quoi que ce soit.

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Madness  Returns

Un silence suivit ma réplique aux reflets accusateurs. Je crois qu'elle ne lui a pas fait du bien, loin de là... Pour le coup je n'ai pas été tendre, j'aurais du faire attention au ton que j'ai employé, il était trop dur, trop froid... Je l'ai sentie perturbé par mes parole, même malgré la distance qui nous sépare. Bons sang... J'aurais du tenir ma langue... Les remords que je ressent m'aident à calmer ma colère, ensevelie sous une vague de désolation accompagnée d'un peu de honte. Je baisse les yeux, maintenant silencieuse. Je m'en veux d'avoir fait du mal à mon ami. Je connais l'importance des mots, je sais l'impacts qu'ils peuvent avoir sur une personne et pourtant... Et pourtant je n'ai pas su mesurer mes propos. Et ça n'a pas loupé, je suis certaine qu'il est affecté par ce que j'ai dis...

Lorsqu'il brise finalement le silence, sa voix me serre le cœur, elle est tellement fragile, si hésitante, elle témoigne de tellement de chose, tellement de tristesse, d'incertitude, de regret... Il s'excusa et ça ne fait qu'augmenter mon mal être, je l'ai vraiment touché...

Il essaie de me rassurer, mais je n'ai aucune idée de ce que je suis sensé pensé, il à l'air sincère, j'ai envie de le croire et honnêtement une partie de moi le fait déjà. J'ai vraiment envie de croire que toutes ces histoires sont terminés, que je devrais simplement laisser tout ça derrière moi et ne plus m'en soucier, mais je ne peux pas. Je n'y arrive pas. Si je baissai ma garde et qu'il arrivait à nouveau quelque chose de grave ? Je ne pourrais intervenir ? Je ne pourrais sauver personne...

Je sens la honte me gagner lorsqu'il me parle des autre, lorsqu'il me dit que je ne suis pas seule. Je sais qu'il dit ça pour me réconforter, mais j'ai encore plus l'impression que mes réaction sont complètement stupide et ridicule. Pourquoi je réagit aussi violement, je ne croit pas avoir vu les pires choses dans mon illusion... Je crois que je ne suis vraiment pas à peindre dans cette histoire, alors je ne devrai pas réagir de la sorte. Je suis ridicule, l'entièreté de mes réactions sont exagérées. Je ne devrais pas être dans de telles états. Je suis pathétique. Quel médecin peut-être autant affecté par si peu ? Comment je peux être une bonne médecin si je ne suis pas capable d'encaisser quoi que ce soit...

- Mais c’est fini. Tout est terminé, Acéso. Grâce à toi, grâce à vous, grâce à chacun. C’est fini, il faut que tu t’y convaincs, et tout ira mieux de nouveau.

La réponse me vient instinctivement, sans que je n'ai le temps de penser à mes paroles, sans que je ne puisse poser le pour et le contre de mes mots. Mais ils sont révélateurs de ma sincérité.

- Non Œdipe, tu n'y es pas. Ils nous ont sortie de cette misère pas moi. Si je n'avais pas été là, ils s'en seraient très bien sortis aussi, qui plus est avec l'arrivé de Perséphone, elle aurait surement été tout autant utile que moi, si ce n'est plus. Je suis trop faible Œdipe, autant mentalement que physiquement. Je pensais vraiment que j'avais fait des progrès, que je pouvais être fière, mais finalement, je suis tellement dérisoire... Je me sens tellement ridicule et illégitime de réagir comme ça, tu n'imagine même pas...

Je baisse les yeux, honteuse. Je n'ose pas le regarder après ces mots.

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Madness Returns

Je m’étais livré à Acéso. Je lui avais dit avec honnêteté ce que je pensais des événements, et je l’ai réconforté comme j’ai pu. Mais ais-je bien fait ? J’ai préféré laisser tomber la réflexion pour l’authenticité, mais je ne sais pas vraiment dans quoi je me lance.. J’ai toujours l’habitude de tout calculer, et de me fier à mes talents de déduction, dans n’importe quelle situation, mais là, je me suis laissé emporté par les émotions. Je ne me reconnais pas.. mais de toute manière, je n’ai plus vraiment le choix. Je ne peux pas revenir en arrière, alors je vais me laisser aller aux vents de ce que je ressens, et je verrai bien où cela me mène.

Alors que je me demandais si j’avais dit les bonnes choses, si ma voix n’avait pas été trop révélatrice de ce que je pensais, et si je commençais à un peu mieux comprendre ce qui s’était vraiment passé cette journée là, j’entendis Acéso me répondre. Elle avait une toute autre intonation que tout à l’heure, et un discours très différent. Là où elle semblait irritée et pleine de reproches plus tôt, elle a à présent l’air honteuse, et dirigeant les reproches vers elle-même.

Elle dit que selon elle, elle est trop faible et a été inutile durant leur bataille sous l’eau. Je ne suis évidemment pas d’accord, pas besoin d’y avoir assisté pour savoir qu’Acéso s’était montré importante pendant leur combat. Elle a une capacité de soin exceptionnelle, et je ne connais pas assez bien les pouvoirs de Perséphone mais je ne pense pas qu’elles étaient trop de deux soigneurs en vue de ce que l’on m’a raconté. Mais bien sûr, Acéso se sous-estimait et faisait preuve d’un manque de confiance en elle.

Mon corps souhaita se lever instinctivement pour lui répondre, mais je me stoppai net. J’avais moi-même annoncé à la déesse que je tiendrais une certaine distance de “sécurité”, je ne voudrais pas la brusquer en lui retirant cette protection. Mais en même temps, je ne vais pas rester à trois mètres de distance à chaque fois que je la croise, il va bien falloir qu’elle reprenne confiance en moi et qu’elle comprenne que je suis le même Œdipe qu’elle a toujours connu, et certainement pas une illusion. Après réflexion, je décidai de ne pas me lever et de me replacer en position assise. Je verrai plus tard pour le rapprochement physique, et puis peut-être préfèrera-t-elle décider elle-même du moment pour retirer la distance qui nous sépare. Je repris la parole, répondant ce qui me passait par la tête.

"Tu sais.. je n’étais pas là, alors c’est compliqué pour moi d’avoir un avis fondé sur des faits, mais te connaissant, je suis quasiment sûr que tu te sous-estimes. Je ne connais pas très bien Perséphone, mais cela m’aurait grandement étonné qu’elle réussisse à s’occuper de tout le monde à elle seule, surtout vu ce que vous combattiez. Ce n’est pas parce que tu n’attaques pas que tu es dérisoire. Sans toi, l’infirmerie serait toujours débordée au moment où l’on se parle. Quoique, peut-être pas, les autres seraient probablement encore tous au fond de l’eau, où dans l’estomac du requin."

Je fis une pause. J’avais une mine assez sérieuse, presque grave. Je pesais mes mots, et je ne mentais pas en donnant mon avis. Pour moi Acéso a été un des éléments essentiels à la réussite de leur combat.

"Tu sais, tu devrais être moins dure avec toi même. Ton don de soin est très puissant, et probablement beaucoup plus utile que la plupart des pouvoirs qui existent à Olympus. Si je le pouvais, je troquerais volontiers mon talent contre le tien."

J’arborai un petit sourire en prononçant ces mots. De nouveau, j’étais totalement honnête, et l’idée de pouvoir soigner les gens me faisait réellement envie. Pouvoir aider les autres, sans condition particulière autre que l’énergie, cela me paraissait incroyable. En plus, les gens doivent forcément t’apprécier avec un tel pouvoir.. alors que le mien me colle une image d’homme malhonnête, et je ne peux même pas l’utiliser si je n’ai pas suffisamment d’indications sur ce que je recherche. Mais je sais bien que changer de don est impossible, et c’est pourquoi je refuse de laisser Acéso blâmer le sien, et encore moins de la laisser blâmer ses propres compétences. C'est une des déesses les plus fortes que je connaisse, et je ne pouvais pas la laisser dire le contraire.

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Madness  Returns

J'étais plus calme à présent, ma respiration était redevenue presque régulière bien qu'entrecoupée de quelques reniflements de temps à autres. Je veux juste faire comme si il ne s'était jamais rien passé... Non, c'est surement une mauvaise idée, ces évènements sont important, pour moi, pour mes connaissance, de moi même comme de la situation de l'académie et des terres désolée. C'est important pour celui ou celle qui était le requin aussi, j'avoue ne pas  avoir prêté assez attention le soir du combat, mais je suppose que cette personne devait souffrir en étant une abomination pareil, enfin peut-être pas, peut-être qu'il ne ressentait simplement rien, je n'en sais rien, et ça me perturbe.

J'écoute Œdipe parler, essayer de me réconforter, me dire que je suis importante et que sans moi, ce combat aurait viré au carnage. Honnêtement je n'arrive pas à le croire, pas totalement en tout cas. J'admet que je n'ai pas été complètement inutile, j'ai aidé, mais je n'ai surement pas été un membre clé de cette escadrille. D'autant plus qu'Hestia aurait très bien rattrapé le coup lorsqu'on a été secourus. Mais je préfère ne faire aucune remarque.

Il complimenta alors mon pouvoir, ce don que j'ai l'impression de ne pas utiliser à sa valeur, cette possession dont il faut que je me montre à la hauteur, que j'ai l'impression de brider par ma faiblesse. Puis Œdipe me dit une chose qui retenu particulièrement mon attention, il dit que si cela était possible, il aurait aimé échanger son pouvoir avec le miens. Ce n'est pas une phrase si anodine, ce n'est pas la première fois qu'il me dit une chose pareille, c'est une des premières chose qu'il m'a dit à notre rencontre à la garderie, lorsque je l'avait soigné après ce conflit qu'il avait eu. Est-ce qu'il en a conscience ? Est-ce que c'est encore un sal coup des sirènes...? Il faut que je trouve un moyens de mettre cette histoire d'illusion au claire, une bonne fois pour toute.

Il parait qu'on ne ressent aucune douleur dans les rêves, c'est peut-être le cas des illusions aussi ? J'espère. Je ne m'y connais pas assez pour l'affirmer avec certitudes, mais c'est ma seule piste et j'ai cette conviction graver au fond de moi, ce pressentiment étrange.

Alors dans le silence, qui c'était installé, je me levai, et m'approchai dans un premier temps du bouquet de fleure, je l'inspectai précautionneusement, il ne m'a pas l'air faux, puis doucement, j'appuyais une épine de rose sur mon doigt. Un léger picotement se fis ressentir mais pas assez pour appeler ça de la douleur. Alors je reposai le bouquet sur la table et récupérai la paire de ciseaux encore au sol et d'un geste acerbe et assuré fit une entaille dans la paume de ma main. Immédiatement une vive douleur se fit ressentir me faisant légèrement grimacer. Si la douleur a pour habitude une connotation inquiétante et désagréable, cette douleur-ci me provoqua un profond soulagement. Quelques gouttes de sang s'étalèrent sur le sol dans une sorte de clapotis. Je laissai cette plaie ouverte un instant, inspectant mon sang, son odeur, sa chaleur, sa fluidité. C'est étrange de se sentir vivante alors même que mon corps perd lentement de sa vigueur, goutte par goutte, seconde par seconde. Pourtant c'est le cas, plus la douleur se répand dans mon bras, plus je me sens vivante, réelle.

Je reposai les ciseaux, la suspicion de l'illusion s'estompant peu à peu, alors que les preuves s'alignent sous mes yeux. Il me restes quelque chose à vérifier, un évènement de ma précédente illusion que je n'arrive pas à me sortir de la tête. Je m'approchai alors d'Œdipe, me mis face à lui et le regardai dans les yeux.

- J'ai une question cruciale à te poser.

Je fis une petite pause, le temps d'analyser la situation, mon ton est claire, sérieux, nous sommes très proches, comme rarement nous l'avons été, ou en tout cas, rarement alors que j'avais ce genre d'idée en tête. Enfin je n'ai même jamais eu ce genre d'idée avant ce soir là. Fichus illusion.

- Œdipe, est-ce que tu as envie de m'embrasser ?

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Madness returns

Après ma remarque sur l’importance d’Acéso et nos pouvoirs respectifs, la déesse sembla réfléchir. Elle ne répondit néanmoins rien. Je lui ai déjà dit plusieurs fois que je donnerai n’importe quoi pour que l’on puisse échanger de pouvoirs, donc cela ne doit pas trop l’étonner. Alors que le silence régnait à nouveau, je vis Acéso se déplacer. J’eus presque peur au début, me demandant ce qu’il se passait puisqu’elle n’avait pas bougé depuis que j’étais là, à part pour me fuir. Elle s’était rapprochée du bouquet de roses.

Puis, elle se piqua avec une épine. J’avoue que je ne m’y attendais pas, mais si elle avait toujours l’impression d’être dans une illusion, peut-être que la douleur lui permettrait de se rendre compte que ce n’était pas le cas. Je ne bougeais donc pas, l’observant analyser la piqure qu’elle a reçue de la rose. Puis, elle reposa le bouquet de fleur, et récupéra les ciseaux.

Alors que je pensais qu’elle les récupérait pour se défendre de moi, comme plus tôt, elle les utilisa d’une toute autre manière. D’un geste vif, sans hésitation, elle se fit une entaille dans la paume de sa main. La vue de son sang couler et de son visage grimacer me fit immédiatement crier.

"Acéso !"

Je me levai net, mais ne savait pas si je devais la rejoindre. Après tout, elle peut totalement se soigner, et puis elle a sûrement fait ça pour vérifier qu’elle n’était pas dans une illusion, mais tout de même, elle n’avait pas l’air de vouloir refermer la plaie, et cela m’inquiétait beaucoup. Alors que je réfléchissais, je ne la remarquai même pas s’avancer dans ma direction. Sa voix me fit me sortir de mes pensées, et alors qu’elle mentionna une question “cruciale”, je la regardai dans les yeux à mon tour pour savoir de quoi cela en retournait.

"Œdipe, est-ce que tu as envie de m'embrasser ?"

Je dus me repasser cette phrase plusieurs fois dans ma tête avant de réellement comprendre ce qu’elle venait de dire.

"...hein ?"

Qu’est-ce qu’elle racontait ? Pourquoi me demander cela dans un tel moment ? Je veux dire, si elle même voulait m’embrasser elle ne me l’aurait pas demandé comme ça, et en même temps je dois prendre au sérieux sa question, elle a dit que c’était “cruciale”. Mais cruciale pour quoi ? Est-ce que ça a toujours un rapport avec l’illusion ? Cela m’étonnerait, quand elle m’a conté ce qu’elle avait vu il n’y avait aucun lien avec un quelconque baiser.. Je ne comprenais plus. Et puis cette proximité associée à sa question me mettait mal à l’aise.. Je rougissais probablement, ne sachant pas quoi répondre.

"Hum.. je.. non Acéso.. bien sûr que non.."

Je ne comprenais plus ce qui se passait. Et je déteste ça, ne pas comprendre. Entre le fait qu’elle se coupe aux ciseaux sans refermer sa plaie, qu’elle se rapproche d’un coup de moi, et qu’elle me pose cette question.. Acéso avait changé du tout au tout. J’ai évidemment dit non, parce que c’est ce qui me semblait être la réponse normale, mais aurais-je du répondre autrement ? Après tout, est-ce qu’il y avait vraiment une bonne réponse dans ce genre de situation ?

"Pourquoi.. pourquoi me demander ça si soudainement Acéso ?"

Je ne la comprenais pas, je ne comprenais pas ce qui se passait, et j’avais l’impression de ne plus me comprendre moi-même.

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Madness  Returns

Il se préoccupe de moi, je le sais, je le sens. Je l'entend à son intonation lorsque je me coupe, je le vois à son regard, au geste avenant qu'il réprime. Un indice de plus que je ne suis pas coincée dans une illusion. Dans la dernière, quoi que je fasse, il répétait les mêmes choses, suivaient les mêmes trames.

Je ne suis même pas sûre qu'il ai remarqué que je me soit approché, en tout cas, ses yeux ne se sont réellement posés sur moi que lorsque ma voix s'est faites entendre. Il sembla me prendre très au sérieux comme je le lui avais demandé. Puis je vis l'incompréhension dans ses yeux. Evidemment, il ne peut pas comprendre, j'avais volontairement omis cette partie de ma vision tout à l'heure. Je comptais la garder pour moi en fait, mais j'ai besoin de savoir. Pour la suspicions d'illusion, mais aussi d'un point de vus personnel, ça me trotte dans la tête depuis que l'on est revenu. Fichus sirène...

Finalement, malgré une confusion évidente et compréhensible, Œdipe fini par me rejeter, il affirma qu'il n'avait pas envie de m'embrasser. Encore une fois, peut-être que ça aurait du me rendre malheureuse, mais seul le soulagement se faisait ressentir à cet instant. J'avais enfin la confirmation que je n'étais pas dans une illusion, absolument tous sous mes yeux allait dans ce sens, et je me permis d'enfin y croire, de me résoudre à cette issus sans danger. Enfin je n'avais plus l'impression d'être prise au piège. Enfin je n'avais plus l'impression de devoir me méfier et me battre contre tout. Enfin je ne me sentais plus seule. Enfin je pouvais refaire confiance. Enfin j'avais atteint la sortie de ce labyrinthe perfide.

Alors, la vague de soulagement qui me frappa fut violente et je pliai face à sa force. Je m'écroulai dans les bras d'Œdipe retrouvant mon ami, et quelqu'un sur qui compter. Je le serrai contre moi de toute mes force, refusant de le laisser partir à nouveau. L'avoir là, entre mes bras avait quelque de terriblement rassurant maintenant. A ce déferlement s'ajouta un torrent de larme, s'écoulant incessamment sur mes joues. Je m'y serai sans aucune doute noyée si je n'avais pas trouvé la bouée de sauvetage qu'est Œdipe.

- Je-Je suis désolée, vraiment désolée...

Ma respiration est saccadée de reniflements alors que je me confonds en excuse à plusieurs reprise. Je m'en veux de lui avoir infligé tout ça, je l'ai menacé, tenu à l'écart, je luis ai crié dessus, je l'ai blessée... Je ne voulais pas, je ne voulais vraiment pas...

Après un moment, je fini par me calmer, épuisée de toutes ces émotions et de tous ces pleurs. Je me laissai alors tomber au sol, m'adossant contre le mur, les genoux à nouveau ramenée à moi. Je reprends alors conscience de la douleur dans ma main alors que le sans coule encore de la plaie pour venir tacher ma robe blanche. Je contemple la blessure encore quelques instants avant de la recouvrir de ma seconde main et d'activer mon pouvoir pour refermer la plaie dans un petit halo de lumière. Bon sang, je suis épuisée...

Je me rappelle alors de la question de mon meilleur amie, il doit être confus, entre ma question qui ne doit faire aucun sens pour lui, et ma réaction suite à sa réponse, le pauvre doit être perdu. Je lui dois des explication. Alors je pris à nouveau la parole, d'une voix un peu faible.

- Je ne t'ai pas tout dis tout à l'heure... Dans mon illusion, tu as essayé de m'embrasser, je ne sais pas trop pourquoi, mais on a faillit s'embrasser... Je t'ai repoussé juste à temps, et tu es partis, mais j'ai vu dans tes yeux... tellement d'émotions... tant de peine... ça avait l'air si réelle...

Je n'ose plus vraiment le regarder dans les yeux, j'éprouve une certaine pudeur à raconter tout ça, mais je sais que c'est nécessaire...

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Madness returns

Après avoir donné ma réponse à Acéso, j’aperçus du soulagement, voire de la délivrance dans son visage. Après quelques instants la déesse s’écroula dans mes bras. Je ne savais pas vraiment ce que je ressentais à ce moment ; sûrement toujours de la confusion et de l’inquiétude, mais voir mon amie soulagée semblait me rassurer tout autant qu’elle-même. J’enlaçais alors la déesse fort dans mes bras, sentant qu’elle en avait besoin, et peut-être que c’était le cas pour moi aussi.

Je l’entendais pleurer à chaudes larmes, et je la laissais faire, passant une de mes mains dans ses cheveux pour la rassurer. Au final, peu importe que je comprenne vraiment ce qu’il se passe. Le plus important est qu’Acéso puisse se libérer, et se soulager. Je l’entendais s’excuser encore et encore, et pour seule réponse j’essuyais ses larmes en chuchotant que ce n’était rien, et que tout allait bien.

Après un moment, Acéso se laissa tomber, s’adossant à un mur. Elle avait l’air plus calme, et je la vis soigner la blessure qu’elle s’était faite plus tôt. Je laissai échapper un soupir de soulagement, rassuré qu’elle retire enfin ce qui devait lui causer une vive douleur en vue des tâches de sang qui s’en sont échappées. Puis, la déesse prit la parole, m’expliquant la raison de la question qu’elle m’avait posé plus tôt.

C’était donc ça.. cela avait bien un lien avec son illusion alors. Je m’accroupis pour être à la hauteur de mon amie, et après avoir écouté attentivement son récit, je répondis avec un joli sourire, presque candide.

"Je suis désolé pour le manque de pudeur dont mon moi de l’illusion a fait preuve alors."

Je laissai échapper un petit rire léger, avant de reprendre.

"Mais je suis content que tu m’en aies parlé en tout cas. Je comprends mieux ta réaction plus tôt maintenant.."

Mais malgré tout, une question me restait en tête. Comme l’a dit Acéso quand elle m’a expliquait son illusion pour la première fois, les sirènes ont essayé de créer une ambiance idyllique à travers ce qu’elle vivait. C’est pour ça qu’Echo, Néphia ou moi-même figurions dans cette illusion, ou encore qu’elle recevait des glycines, et qu’un bal était organisé en son honneur. Mais pourquoi les sirènes m’avaient-elles affichées essayant de l’embrasser ? Cela ne ruine-t-il pas l’ambiance idyllique proposée au départ ? C’était peut-être la dernière part d’ombre qui me restait à l’esprit.

"Mais, dis-moi.. est-ce que tu sais pourquoi les sirènes ont crée cette image dans ton illusion ? Celle où j’essaie de t’embrasser. Parce qu’en vue de ce que tu m’as conté, je n’arrive pas vraiment à faire de lien.."

Mon sourire avait laissé place à une mine plus sérieuse, réfléchie, assez confuse.

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Madness  Returns

Cette étreinte est vraiment très réconfortante, c'est tout ce dont j'avais besoin, sentir qu'il est là, contre moi, et qu'il ne va pas me laisser. Je me laissai bercer par les douce caresse qu'il faisait aller dans mes cheveux. Il essuya tendrement chacune de mes larmes me rassurant de quelques paroles.

Lorsque je soignai ma blessure, assise au sol à présent, il me sembla voir un certain soulagement chez mon ami, et, bien qu'éphémère, un petit sourire se déposa sur mes lèvres. Mon ami s'accroupit à ma hauteur après ma révélation et me répondis tout sourire, presque rieur.

- Je suis désolé pour le manque de pudeur dont mon moi de l’illusion a fait preuve alors.

Un peut rire passa mes lèvres, suivant le sien. Ca fait tellement de bien de rire un peu. J'eu un reniflement peu gracieux qui me fit à nouveau rire. c'est étrange comme rire qui me semblait impensable il y a quelques secondes encore, me semble à nouveau si simple maintenant. Œdipe me remercie de mettre confier et je lui offre simplement un petit sourire gêné. Je sais bien que je ne suis pas responsable de cette pensée et de cette illusion, mais j'ai tout de même eu cette image dans ma tête c'est assez... étrange. Je ne peux pas m'empêcher de me sentir un peu coupable et honteuse, même si c'est injustifié et que ça na pas vraiment de sens.

- Mais, dis-moi.. est-ce que tu sais pourquoi les sirènes ont crée cette image dans ton illusion ? Celle où j’essaie de t’embrasser. Parce qu’en vue de ce que tu m’as conté, je n’arrive pas vraiment à faire de lien..

Il était redevenu sérieux, il réfléchissait, je sais bien que ça le perturbe énormément de ne pas comprendre, lui qui à toujours réponse à tout, qui trouve les réponses à chaque petite énigme. Et je peux comprendre son désarroi, je l'ai aussi ressentis. C'est assez perturbant de ne pas savoir pourquoi une personne qui à possession sur ton esprit te montre telle ou telle image. Je me suis aussi beaucoup posé cette question depuis la fin des évènements, pourquoi auraient elle fait ça ? Est-ce qu'elle ont ressenties des choses au fond de moi que moi même je ne ressens pas ? Ou bien elles auraient simplement mal interprété certains souvenir ou sentiment que j'ai en moi. Je ne sais pas. Je ne sais pas et ça m'angoisse. Savoir que quelqu'un à pris possession de mon esprit et à décidé que cette évènement me ferait du mal... C'est vraiment dérangeant. J'ai cette impression que tout ce que je ressens n'appartiens plus uniquement à moi, c'est vraiment effrayant... Je secoue alors négativement la tête avec une expression désolée.

- Non désolé, je n'en sais rien. Je me doute que les sirènes ont pensé que ça me perturberai, me tourmenterai et que ça finirait par me faire du mal. Mais ce sont de simple déductions logiques, je n'en sais pas plus. J'aimerais savoir aussi crois moi...

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